• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Les Comores ont une conception hitlérienne de la nation

Les Comores ont une conception hitlérienne de la nation

Partagez sur

Les Comores ont une conception hitlérienne de la nation

Elles veulent ainsi obliger les Mahorais à devenir Comoriens

Par ARM

       Ce mercredi 20 novembre 2019, une délégation française est arrivée aux Comores. Devant le journaliste Nono, le Député Mansour Kamardine a tout résumé par une phrase: le jour où les Comores ont choisi l’indépendance, Mayotte a choisi la France. Cela s’appelle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce grand principe de Droit international public n’a jamais été compris aux Comores, où il est confondu avec l’indépendance. Or, il signifie que chaque peuple choisit son destin, soit en devenant indépendant, soit en optant pour autre chose. Cette règle a subi tellement de manipulations que le juriste Mario Bettati (1937-2017) a soupiré en ces termes: «Nous manifestions contre la guerre du Viêt-Nam ou contre d’autres conflits de décolonisation au nom du “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, et puis nous avons découvert qu’il s’agissait du “droit des mêmes à disposer de leurs peuples”». Les Comores sont dans ce glissement sémantique et politique.

Les Comores revendiquent Mayotte. Cette revendication est tellement criminelle que le peuple de cette île a usé de son droit à disposer de lui-même, en choisissant la France. À Mayotte, il n’y a ni situation coloniale, ni Armée d’occupation, ni mouvement de libération nationale (MLN), ni de revendication en faveur d’un rattachement aux Comores.

Qui plus est, le mot employé est très explicite: «Peuples». Or, en Droit international public et en Droit constitutionnel, le peuple, contrairement à la nation, est divisible en plusieurs fractions, chaque fraction ayant le droit de se forger un destin indépendant.

Cela n’est pas compris aux Comores, où on continue à faire prévaloir la conception nazie qui avait poussé l’Allemagne hitlérienne à provoquer des millions de morts par sa politique destinée à faire entrer dans son Reich des pays et territoires étrangers (Autriche et Sudètes) au prétexte qu’on y parle allemand. Même l’Alsace-Lorraine, qui n’est pas un territoire germanophone, avait fait les frais de l’expansionnisme hitlérien. Aux Comores, prévaut la même rhétorique, et les «bons et vrais Comoriens» n’ont qu’un seul discours: une unité de langue, de religion et de race lie Mayotte aux Comores par des chaînes de fer et d’airain.

Les Arabes aussi ont une unité linguistique, raciale et religieuse, et Charles Rizk signale que «c’est par l’Islam que les Arabes entrèrent dans l’histoire, par l’Islam que ce qui n’était avant Mohamed que tribus éparses constitua son unité en se lançant dans la conquête. Ainsi, l’Hégire n’est pas seulement le commencement de l’ère religieuse islamique, elle est aussi acte de naissance ethnique, culturelle, politique de l’arabité». Mais, qui est le fou qui songerait à la création d’un État arabe alors que les pays arabes n’en veulent pas?

À Mayotte, c’est la conception républicaine française qui prévaut, et celle-ci est magistralement définie par Ernest Renan lors de sa fameuse conférence, «Qu’est-ce qu’une nation?», à l’Université de la Sorbonne, le 11 mars 1882.

Pour Ernest Renan, la nation repose sur la volonté de vivre ensemble: «La nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis». Comme s’il s’adressait par anticipation aux «bons et vrais Comoriens», Ernest Renan avait ajouté: «L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagne». Dès lors, «l’existence d’une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie». Mayotte raisonne ainsi, plébiscitant chaque jour sa vie au sein de la République française, alors qu’aux Comores, on rêve.

Il est impossible de poser un pistolet sur la tempe de chaque Mahorais et de chaque Mahoraise pour les obliger à devenir Comoriens. Adolf Hitler utilisait des canons pour obliger des peuples étrangers à devenir Allemands. Les résultats sont connus: désastreux.

En plus, il y a une grosse hypocrisie aux Comores. Un prétendu Comité Maoré est créé à Moroni pour revendiquer Mayotte. Mais, on n’y retrouve que des Grands-Comoriens, et tous ces Grands-Comoriens sont de nationalité française. Dans les années 1970, ils fustigeaient «les papiers de l’impérialiste», qu’ils renouvellent aujourd’hui à l’Ambassade de France à Moroni en se cachant. On est obligé de s’interroger car les Comoriens qui ont la nationalité française sont plus nombreux que les Mahorais, et en moins de 10 ans, 2 des 3 Ambassadeurs des Comores à Paris sont Français, en 1997, une grave crise séparatiste réclamait le retour d’Anjouan sous le giron de la France, et en 2019, les Mohéliens, dont l’ancien Président Ikililou Dhoinine, brandissent la menace de la proclamation de l’indépendance de leur île. Charmante nation…

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Jeudi 21 novembre 2019.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.