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«Engagement, liberté, honneur et dignité pour Mayotte»

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«Engagement, liberté, honneur et dignité pour Mayotte»

Pierre Messmer: émouvant plaidoyer pour Mayotte française

Par ARM

     Quand il s’agit des prises de position de Pierre Messmer sur Mayotte française, on évoque surtout son fameux discours de Pamandzi du 31 janvier 1972, alors qu’il était ministre d’État chargé des Départements et des Territoires d’Outre-mer: «Mayotte française depuis cent trente ans peut le rester pendant autant d’années si elle désire. Les populations seront consultées dans ce but, et il sera procédé, à cette occasion, à un référendum île par île. Si vous ne souhaitez pas vous séparer de la France, la France ne souhaite pas se séparer de vous». Toujours face aux Mahorais, il avait martelé: «Depuis 130 ans, vous êtes avec la France. Si vous voudriez rester encore 130 ans avec la France, vous resterez 130 ans avec la France»; dès lors, «si un jour, certaines des îles des Comores expriment le besoin d’un changement de statut, ce que je ne crois pas, mais voulaient se séparer de la France, ce jour-là, rien ne pourrait être fait sans référendum, et ce référendum serait fait île par île». Déjà, le 1er février 1972, il avait dit à la Chambre des Députés des Comores, à Moroni: «Rien ne saurait être fait sans un référendum où chaque île sera appelée à décider de son propre avenir». Cf. Mansour Kamardine: Discours de la République pour Mayotte, Éditions Orphie, Collection «Essais et Documents», Série «Discours», Saint Denis, La Réunion, 2007 (463 p.).

Dans le documentaire Il était une fois Mayotte, posté sur YouTube le 13 avril 2014, le Sénateur Adrien Giraud, membre de la délégation mahoraise «montée» à Paris pour rappeler à Pierre Messmer son discours, dit: «C’est moi qui ai pris le rendez-vous avec Pierre Messmer. Dans la petite mallette que j’amenais, j’avais pris la cassette du discours de Pierre Messmer à la Place de France. Marcel Henry a expliqué à Pierre Messmer notre souhait, pour qu’il puisse intervenir à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre la cause mahoraise. Pierre Messmer nous a répondu de la façon suivante: “Les enfants, les carottes sont cuites. Vous venez d’entendre hier la déclaration du président de la Républiqueˮ».

Ayant écouté le cri du cœur des Mahorais, Pierre Messmer s’est effectivement rendu à l’Assemblée nationale, où il a fait un émouvant plaidoyer en faveur de Mayotte française. C’est un plaidoyer que le Député Mansour Kamardine (dont on connaît le talent d’imitateur de voix et la mémoire d’éléphant) connaît par cœur, tout comme ce que Pierre Messmer lui avait dit au sujet de Mayotte face aux Comores, ou le discours prononcé à Bayeux le 16 juin 1946 par Charles de Gaulle. Voici l’émouvant plaidoyer de Pierre Messmer du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, le mercredi 25 juin 1975.

  

   L’ancien Premier ministre Pierre Messmer avait été notamment administrateur en Afrique occidentale française (AOF) et en Afrique équatoriale française (AÉF), Directeur du Cabinet de Gaston Defferre, alors ministre de l’Outre-mer, ministre des Armées, ministre d’État aux Départements et Territoires d’Outre-mer… De ce fait, il connaissait la valeur de l’Outre-mer, et reste un des dirigeants français ayant le plus marqué le destin de Mayotte française. Son nom est toujours évoqué par les Mahorais avec respect, nostalgie et gratitude. Cette reconnaissance est méritée. Selon Jacques Foccart, confident du Président Charles de Gaulle, «le Général n’attachait pas beaucoup d’importance aux Comores. “S’ils veulent partir, qu’ils partent”, résumait-il. Mais il était sensible aux doléances des habitants de Mayotte. Sans envisager de donner suite aux pétitions pour la transformation de l’île en département français rattaché à la Réunion, il commentait: “Nous ne pouvons pas livrer ces malheureux à Saïd Mohamed Cheikh s’ils ne sont pas d’accord”. Lors de la visite à Paris d’une délégation de Mayotte, il m’a donné pour consigne de ne pas encourager nos visiteurs à se séparer des Comores, mais de leur dire qu’en cas de référendum ils seraient consultés séparément. Michel Debré et Pierre Messmer allaient plus loin que le Général sur ce terrain. Ils voulaient isoler Mayotte pour en faire une entité française et poussaient à cette consultation séparée»: Philippe Gaillard et Jacques Foccart: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome I, Fayard et Éditions Jeune Afrique, Paris, 1995, pp. 256-257.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 12 mai 2023.


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