Mohéli: 31 morts en 2 semaines, 10 morts en 1 jour
Mohéli meurt dans l’indifférence joyeuse des autres îles
Par ARM
Les Mohéliens ont bien compris: quand ils sont en bonne santé, ils n’intéressent pas les Comores, et à plus forte raison quand ils meurent comme des mouches pour cause de coronavirus. Dès lors, ce sont les Mohéliens expatriés qui aident les leurs. Quelques pays partenaires et organisations internationales apportent leur aide, pendant que les prétendues autorités mohéliennes et comoriennes refusent obstinément de demander l’aide de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte pour faire sortir Mohéli de la spirale de l’enfer. L’ARS de Mayotte est disposée à dépêcher à Mohéli un avion avec du matériel médical, mais ne peut le faire sans l’autorisation des prétendues autorités mohéliennes et comoriennes. Comme il ne s’agit pas d’une aide en argent, donc susceptible de vol, les Comores s’en moquent pendant que les Mohéliens et les Mohéliennes meurent à un rythme très inquiétant.
On compte 31 morts en 2 semaines et 10 morts pour le seul dimanche 10 janvier 2021. En d’autres termes, en 2 semaines, il y a eu à Mohéli plus de morts qu’en une année. À titre de comparaison, Mayotte, qui est peuplée presque 10 fois plus que Mohéli, en luttant sérieusement contre la pandémie, a enregistré 56 décès et 2.964 guérisons depuis mars 2020.
Les prétendues autorités comoriennes dépêchent à Mohéli des Grands-Comoriens porteurs du coronavirus pour y accélérer la cadence de la mort. Les contaminés de Grande-Comore se font des indemnités de déplacement en même temps, et parmi eux, Bellou Magochi, le Directeur du Cabinet du dictateur chargé de la Défense. Même les médecins grands-comoriens du Comité scientifique dépêchés à Mohéli sont surchargés de coronavirus.
Des Mohéliens et des Mohéliennes sont morts parce qu’il n’y a pas d’électricité. Il n’y a pas d’électricité parce qu’il n’y a pas de gasoil. Il n’y a pas de gasoil parce qu’il n’y aurait pas d’argent. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), par prudence, voulait payer directement le gasoil, mais les prétendues autorités comoriennes refusent: elles ne veulent pas de gasoil, mais l’argent «pour acheter le gasoil» afin de voler cet argent. On se demande d’ailleurs, où sont passés les prétendus 4,3 milliards d’euros de la prétendue conférence de Paris des 2 et 3 décembre 2019 au cours de laquelle prétendument 142.986.439,36 d’euros auraient été prétendument consacrés à la Santé publique. Où est cet argent? Ces chiffres ont été présentés par les prétendues autorités comoriennes elles-mêmes.
Le coronavirus enrichit son homme. Il a enrichi les prétendues autorités.
En réalité, la mort massive à Mohéli laisse dans l’indifférence la dictature, pendant que sur les autres îles, on célèbre les mariages dans la joie. Cela ne dérange personne à Mohéli, et les Mohéliens n’ont que faire des larmes de crocodile des habitants des autres îles. Le proverbe mohélien dit: «Aïe tsi saoi na assini», «Un cri de douleur et une consolation, ce n’est pas pareil». Oui, «celui qui souffre et celui qui console – et quand il encore il console – ne sont pas logés à la même enseigne». Ceux qui font la fête sur les autres îles peuvent même se ravitailler à Mohéli en nourriture, malgré les restrictions en matière de déplacement.
Maintenant, même les Mohéliens les plus sceptiques ont admis que nous autres indépendantistes mohéliens avons raison de regarder les Comores avec méfiance, car le fossé de la haine et du mépris entre Mohéli et les autres îles est impossible à combler.
Qu’on laisse Mohéli enterrer ses morts dans la sérénité et la dignité.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 10 janvier 2021.
