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Fahmi Saïd Ibrahim, contesté même dans son parti

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Fahmi Saïd Ibrahim, contesté même dans son parti

Donner des leçons de «Droit» au pays au lieu de sauver son parti

Par ARM

   Le samedi 10 octobre 2015, le frère Soilihi Ali Mansouri nous a envoyé ce message: «Bonjour frère. Mrimdu vient d’être confirmé Grand analyste politique national. La démission de l’Avocat Mchindra des fonctions du Secrétaire général du parti PEC confirme le titre que vous avez déjà décerné à Mrimdu il y a quelques mois: “Grand Blogueur et Analyste politique national”». Transmis à l’ami Abdou Hamadi dit Mrimdu, ce message ne pouvait que lui remplir le cœur de joie, parce qu’il avait tout prévu, depuis 2013, quand il a vu Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l’Entente comorienne (PEC), faire vampiriser et phagocyter sa formation politique par le Parti Bidoche d’Ahmed Sambi, à peine naissant. Comme il dispose du réseau d’information le plus outillé et le plus huilé des Comores, l’ami Abdou Hamadi dit Mrimdu voit toujours venir les événements avant tout le monde, et ces événements finissent toujours par lui donner raison. Grand et meilleur connaisseur du crypto-sambisme, c’est lui qui avait prévu l’inévitable déchirure entre le Gouverneur Anissi Chamssidine d’Anjouan et Ahmed Sambi, leader du Parti Bidoche. C’est également arrivé.

   Aujourd’hui donc, alors qu’on commence à reconnaître la capacité d’anticipation d’Abdou Hamadi dit Mrimdu sur les événements, les Comoriens apprennent que, malgré les raisons qui ont poussé Maître Mchindra Abdallah à quitter le bateau fou qu’est devenu le PEC, le Président de ce Parti continue à faire comme si de rien n’était, allant jusqu’à déclarer: «Voir un ami quitter le parti, c’est un coup dur, et retrouver un adversaire. Mais, c’est le propre de la politique. Je ne vais pas commenter sa décision. Personnellement, je regrette, mais je respecte son choix. Je pense qu’il faut apprendre à respecter la décision de la majorité. Le parti a sa ligne directrice, nous avons décidé de soutenir la position de Sambi. Maintenant, je reste fidèle à mes principes, fidèle à mes alliances. Nous avons une alliance avec le parti Juwa et Sambi est un homme avec qui j’ai travaillé, à qui je voue un respect profond et que je refuse de trahir».

   C’est quand même grave parce que, dans le Tout-Moroni, mais également dans le métro parisien, il se murmure, se chuchote et se susurre que le PEC n’a pas de «ligne directrice» envers Ahmed Sambi, mais que le chef du parti, lui, en a. Ce qui signifie que, quand Fahmi Saïd Ibrahim parle de «décision de la majorité», il en rajoute car il décide seul, sinon, le secrétaire général de son parti n’aurait pas claqué la porte aussi brutalement, en organisant une cinglante déclaration publique, et surtout, n’aurait pas rallié le camp de Mouigni Baraka Saïd Soilihi, l’acteur politique qui empoisonne le plus la vie du chef du PEC, puisque les deux hommes sont de la même région et ont les mêmes prétentions présidentielles. Il ne fait pas de doute aujourd’hui que Fahmi Saïd Ibrahim et Mouigni Baraka Saïd Soilihi se souhaitent mutuellement la mort pour que le survivant puisse aller danser sur la tombe du mort, chacun estimant que l’autre est de trop dans ce monde. Donc, Maître Mchindra Abdallah ne pouvait mieux humilier et dénoncer son «ami» Fahmi Saïd Ibrahim qu’en faisant la bise à l’ennemi régional juré Mouigni Baraka Saïd Soilihi.

   Plus grave encore, pendant que Fahmi Saïd Ibrahim donne des cours de «Droit» à tout un pays pour expliquer que la candidature d’Ahmed Sambi pour l’élection présidentielle de 2016 est recevable, Maître Mchindra Abdallah lui dit vertement qu’il se trompe lourdement et sur toute la ligne. En effet, comme on sait, le prétendu «Rassemblement des Patriotes» s’est encore déshabillé en public en procédant, le lundi 12 octobre 2015, à une marche désespérée vers la Cour constitutionnelle afin de déposer un requête sur l’interprétation de l’article 13 de la Constitution comorienne pour savoir si Ahmed Sambi peut être oui ou non candidat à l’élection présidentielle de 2016. Comme l’a dit le diplomate Mouigni Abdou, l’enfant de Bangoi, en poste à Paris, «Houmed Msaïdié les a tués, en les poussant habilement vers la Cour constitutionnelle. Comme ce sont des gens suffisants et méprisants, ils traitent le ministre Houmed Msaïdié d’analphabète et d’inculte, mais il vient de leur poser la question de savoir qui est le plus analphabète et le plus inculte. En tout cas, ce n’est pas lui. La Cour constitutionnelle n’attendait que cette requête pour en finir avec cette candidature qui ne sera jamais admise, puisque nous connaissons tous les raisons pour lesquelles la présidence tournante a été instituée. Soit on est juriste, soit on ne l’est pas». Pourtant, Mouigni Abdou est un garçon d’un ton très mesuré.

   Quand il apprit que ceux qu’il a poussés à l’erreur fatale sont allés jusqu’à l’erreur fatale souhaitée, le ministre Houmed Msaïdié a bu du petit-lait et a lancé en l’air des mots d’une satisfaction totale: «Saisir le juge constitutionnel de la question dès maintenant est une très bonne chose, car on évitera tout malentendu. En ma qualité de responsable de la sécurité intérieure du pays, je ne vais pas attendre que les gens viennent semer le trouble avant d’agir. Je dois faire de la prévention s’il le faut», ajoutant perfidement «je salue ce geste, qui est parfaite en conformité avec le respect des règles démocratiques», avant de dire hypocritement qu’il s’agit d’un «geste républicain». Or, les spécialistes mondiaux de la terminologie politique du ministre Houmed Msaïdié savent pertinemment que quand le chef du RADHI parle de «geste républicain», c’est qu’il vient de remporter une belle victoire politique contre ses ennemis. Cherchez tous les discours de Houmed Msaïdié et localisez l’expression «geste républicain» pour vous rendre compte de ce que l’analyse du contenu desdits discours a déjà révélé.

   Alors, pendant que les Comores pleurent de rire en regardant ces gens-là se rendre en masse vers la Cour constitutionnelle, là où un simple dépôt de dossier aurait suffi, Fahmi Saïd Ibrahim continue ses cours magistraux de «Droit» à la nation comorienne, allant jusqu’à dire aux Comoriens que «dans l’article 13, ce qui est interdit, c’est la répétition de l’élection primaire dans la même île. Mais, le mandat est renouvelable dans le respect de la tournante. Il faut savoir que c’est une question d’unité du pays. C’est à la Cour de décider». Juriste, je n’ai jamais compris l’interprétation que Fahmi Saïd Ibrahim fait des normes de Droit pourtant d’une limpidité impeccable. Malgré tous mes efforts, je ne me suis jamais retrouvé dans aucune de ses interprétations de la règle de Droit. Jamais! Nos Professeurs de Droit nous ont appris que la chose la plus dangereuse en matière juridique, c’est l’interprétation d’une norme juridique parfaitement claire, parce que l’interpréter, c’est chercher à lui attribuer une autre signification. L’article 13 de la Constitution du 23 décembre 2001 nous apprend une chose essentielle, mais d’une très grande clarté: «La présidence est tournante entre les îles». Le monde entier sait que cela signifie que les origines insulaires du Président de la République changent et tournent à chaque élection. Point à la ligne. Pourtant, le Président du PEC continue à faire ses interprétations alambiquées, allant jusqu’à prétendre que «c’est l’élection primaire qui tourne» alors que sur la Constitution, il est bel et bien mentionné que «la présidence est tournante entre les îles». Pourquoi des gens qui n’ont pas une formation en Droit public et qui n’ont pas une connaissance particulière du Droit constitutionnel s’aventurent sur ce terrain du Droit public et du Droit constitutionnel? Hamada Madi Boléro se tue à déconseiller ces aventures.

   Mais, une fois de plus, Maître Mchindra Abdallah humiliera son «ami» et pourra prouver que le Président du PEC n’est pas sur une ligne qui se conforme au Droit mais à autre chose. Voici ce que dit Maître Mchindra Abdallah: «Le Président doit être exclusivement un natif de l’île où les primaires sont organisées. En Droit, l’esprit l’emporte sur le texte en ce sens que les circonstances du moment font que ceux qui sont autour d’une table pour trouver des solutions à une situation de crise, sont prêts à se sacrifier pour sauver la Nation d’une catastrophe. Par conséquent, cet esprit-là doit être respecté». Qu’on ne compte donc pas sur un bon juriste pour démentir les propos de Maître Mchindra Abdallah. Ce qu’il dit est la vérité et se situe aux antipodes de la position erronée et absolument erronée de Fahmi Saïd Ibrahim. Et puis, on a envie de dire à Fahmi Saïd Ibrahim de faire attention parce que quand un chef de parti politique est contesté même au sein de son organisation, cela doit pousser à une certaine forme d’humilité et à la réflexion parce que signifiant qu’on est dans la mauvaise voie. Un chef de parti politique doit décider avec les instances dirigeantes du mouvement. Même en ex-URSS, régime politique monolithique par excellence, c’était la règle, et personne n’y avait le droit de décider seul. Enfin… Chacun gère son parti politique comme il veut. Mais, chacun doit se préparer à assumer ses actes.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 14 octobre 2015.


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