• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • À Djoiezi, l’Armée bat à mort Fayadhui Abdouldjabar

À Djoiezi, l’Armée bat à mort Fayadhui Abdouldjabar

Partagez sur

À Djoiezi, l’Armée bat à mort Fayadhui Abdouldjabar

Assoumani Azali ressert à Mohéli le couvre-feu de 1977

Par ARM

       Lors de l’élection du 28 octobre 1977, les Mohéliens avaient voté pour «Le Remplaçant» à 97%, et pour Ali Soilihi à 3%. Pourtant, les pouvoirs publics avaient fraudé pour obtenir ces 3%: «Ce qui signifie que de nombreux villages ne votèrent pas. L’île même de Mohéli refusa la manipulation électorale d’Ali Soilih et ne lui accorda que 3% des voix. Bien difficilement on bourra les urnes. Par vengeance, le chef d’État révolutionnaire interdit toute circulation dans l’île pendant quinze jours entiers, puis y envoya ses commandos. Pendant six mois Mohéli subit la terreur Mapindrouzi […]»: Jean Charpantier: Le régime d’Ali Soilih, Moroni, 1975-1978: Analyse structurelle… 3ème partie, Le Mois en Afrique n°223-224, août-septembre 1984, p. 31.

Le dictateur avait alors imposé aux Mohéliens l’interdiction de fréquenter les mosquées, de se parler dans la rue, de se réunir, de voyager d’un village à un autre, d’entrer ou de sortir de Mohéli, d’être dans la rue au-delà de 18 heures, d’allumer la lumière la nuit, d’allumer la radio. Quelque 43 ans plus tard, un autre dictateur du Hambou impose aux Mohéliens les mêmes restrictions, et les fait tabasser à mort, prétendument pour lutter contre le coronavirus alors que, officiellement, «aux Comores, il n’y a qu’un cas de coronavirus, et il est guéri». C’est ainsi que, le vendredi 22 mai 2020, Fayadhui Abdouldjabar de Djoiezi a été battu à mort par 8 militaires, alors qu’il rentrait chez lui juste au début du couvre-feu. Il a été tellement battu par ces 8 militaires que ceux-ci lui ont brisé toutes les dents, lui ont fracassé la mâchoire et les gencives. Sa bouche est devenue un trou béant. Il a fallu l’évacuer d’urgence à Moroni.

Aujourd’hui, l’Armée du dictateur Assoumani Azali Boinaheri à Mohéli interdit toute sortie à la population à partir de ce dimanche 24 mai 2020 à 17 heures jusqu’au mercredi 27 mai. Les enfants n’ont pas le droit de jouer devant leurs maisons. La dictature prétend que c’est pour éviter des prières collectives lors de la fête marquant la fin du Ramadan ce lundi 25 mai 2020. Mais, les Mohéliens ont parfaitement compris ce qui se passe: on les éloigne de leurs boutiques pour que les militaires puissent aller y voler tout ce qu’ils veulent pour préparer «la fête» à leurs familles respectives. Ces militaires sont non seulement des brutes fracassant les dents, mâchoires et gencives, mais aussi des voleurs de boutiques. Des filous. Des pillards. Ils vont voler les Mohéliens. Pourtant, quand bientôt tombera la dictature, il sera impossible d’empêcher les Mohéliens et les autres Comoriens de se venger. Ça sera œil pour œil, dent pour dent. Le pardon sera impossible. Certaines vengeances seront sanglantes et mortelles.

Par ARM

Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Dimanche 24 mai 2020.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.