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Moindjié Saandi, de Trésorier à chef de la diplomatie

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Moindjié Saandi, de Trésorier à chef de la diplomatie

Il décapite l’Ambassade des Comores en France et toise

Par ARM

      Au ministère des Affaires étrangères des Comores, à Moroni, c’est la consternation et la colère. Une colère froide. Ce fonctionnaire qui est au sein de l’appareil diplomatique comorien depuis la présidence de Tadjidine Ben Saïd Massounde (1998-1999) est littéralement en pleurs quand il débite son histoire: «Le ministre Mohamed Elamine Soeuf a été bousculé par certains. Nous n’allons pas y revenir. Le temps n’est pas à la polémique stérile. Seulement, il faut admettre qu’il fait beaucoup de choses positives en ce moment pour mettre de l’ordre au sein de notre administration, qui en avait besoin. Les lignes commencent à bouger au sein de notre ministère. Les incohérences et insuffisances de notre politique étrangère ne sont pas de son ressort, mais de la compétence de Beït-Salam. Lui, ne s’occupe que de diplomatie. Il faut laisser chacun à sa vraie place.

      Le ministre Mohamed Elamine Soeuf est, cependant, devant un lourd handicap: il n’apprécie pas la vulgarité et les méthodes violentes du clan le plus fort au sein du régime politique actuel, celui incarné par Idaroussi Hamadi, le secrétaire général du gouvernement. Ce dernier est en train de se venger de lui, en jetant des peaux de bananes sous ses pieds, mais contre les Comores.

      Du coup, le travail de rénovation et de réforme qu’il a entamé est en train d’être saboté systématiquement. On ne sait plus qui dirige la diplomatie comorienne. Même Kiki intervient dans le fonctionnement de notre ministère, en toute impunité.

      En novembre 2017, une certaine Hadidja Ali Abdou, de Mitsoudjé et Chouani et qui a été formée en Guinée, a été envoyée à Paris pour “inspection” de notre Ambassade. Qui lui a demandé d’effectuer cette mission? Personne ne le sait. Pourtant, une chose est certaine: il s’agit d’une mission clandestine et illégale qui n’a respecté aucune des modalités légales et pratiques en vigueur. Même l’Inspection générale du ministère des Affaires étrangères n’est pas au courant de cette aventure périlleuse.

      Cette “contrôleuse” a donc débarqué à Paris en novembre 2017 et a pondu son rapport. Du jour au lendemain, 11 diplomates comoriens à Paris se trouvent privés de leurs salaires de décembre 2017 et janvier 2018. Cette expédition punitive s’est terminée par cette répression collective qui a touché les 4 fonctionnaires de la Délégation des Comores à l’UNESCO et 9 diplomates du 20 rue Marbeau, le siège de notre Ambassade à Paris, la plus stratégique dans le monde pour les Comores. Même le représentant des Comores à l’UNESCO est touché par cette punition. Il s’agit quand même d’un Ambassadeur!

      Le ministère des Affaires étrangères est court-circuité. Il n’est au courant de rien. Le ministère des Finances n’est au courant de rien. Le ministre Mohamed Elamine Soeuf fait tout pour défendre les 11 diplomates, ses fonctionnaires, privés de salaires pour les mois de décembre 2017 et de janvier 2018. Rendons-lui cette grâce.

      C’est Moindjié Saandi, le Trésorier payeur général (TPG) chaque fois qu’Azali Assoumani est au pouvoir, qui dirige cette folie. Il tient tête au ministre Mohamed Elamine Soeuf, qui fait tout pour défendre ses diplomates, sachant que ceux-ci ne pourront pas survivre en France dans l’honneur et la dignité sans leurs salaires. Heureusement, il était Ambassadeur des Comores en Égypte et connaît les problèmes liés au non versement du salaire des diplomates accrédités et affectés à l’étranger.

      Ce qui est choquant, c’est qu’il n’y a rien à reprocher aux diplomates qu’on affame par pure inconscience. Il s’agit d’une décapitation en règle parce que notre Ambassade ne compte pas beaucoup de fonctionnaires, et aucune faute spécifique n’a été signalée. Moindjié Saandi s’est nommé lui-même ministre des Affaires étrangères dans la mesure où il intervient dans le fonctionnement de notre diplomatie et refuse d’entendre la voix très affectée et soucieuse du ministre Mohamed Elamine Soeuf. On me dit même que Kiki a licencié un neveu de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui travaillait au service des passeports et l’a remplacé par une certaine Anrfata, sans même aviser Sattar Sambi. Ce limogeage a eu lieu en janvier 2018 dans l’illégalité et l’opacité. Il s’agit d’un règlement de comptes contre l’ancien Président. Il est temps pour les autorités supérieures de se saisir du dossier parce que cette situation relève du crime et du scandale.

      Il faut que la Présidence de la République soit saisie sur cette grave affaire parce que nous ne pouvons pas nous payer le luxe de fermer une Ambassade aussi importante. J’ose espérer que les autorités supérieures sauront réagir de manière appropriée, surtout à un moment pareil où la nation comorienne a plus que jamais besoin de se retrouver autour de son unité. Les Comores n’ont pas besoin d’une honte qui proviendrait d’une mise à mort collective visant toute la mission diplomatique des Comores à Paris et n’épargnant que l’Ambassadeur».

C’est le témoignage intégral de ce diplomate qui en vu d’autres depuis 1998. Même au téléphone, on sentait qu’il avait la larme à l’œil, surtout quand il parlait des efforts de restructuration et de réforme de son ministre de tutelle, ministre qu’il estime humilié par un groupuscule tapi dans l’ombre et qui complote non pas contre des personnes, mais contre l’État comorien lui-même et sa dignité. Le diplomate outré dit ne défendre personne, mais des institutions: l’État comorien et son appareil diplomatique.

Et, il faudra qu’on explique un jour aux Comoriens pourquoi c’est uniquement dans leur pays que de telles anomalies criminelles arrivent. Pourquoi faut-il qu’un TPG Moindjié Saandi, qui traîne toutes les casseroles du monde, et qui se voit «TPG à l’horizon 2030», se nomme lui-même ministre des Affaires étrangères et écrase par son mépris le vrai ministre qui occupe le fauteuil officiel?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 2 février 2018.


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