La Procureure Zam-Zam Ismaïl enquête sur le copinage
Infidélités conjugales, fornication, adultère, copinage et enquêtes
Par ARM
Entre nous, Mme Zam-Zam Ismaïl dite Zamou, Procureure près le Tribunal de Fomboni, Mohéli, est une brave femme. Tout le monde l’aime à Mohéli, une île où personne ne déteste personne. Seulement, certaines des poursuites judiciaires qu’elle lance à la hussarde ne font pas du tout l’unanimité. Elles font polémique et poussent les Mohéliens, des gens tranquilles, à se poser de nombreuses questions. Sa dernière «sortie judiciaire» amuse le tapis et plonge le Tout-Mohéli à la fois dans l’hilarité et dans une sourde colère: elle accuse une femme de semer la zizanie au sein d’un couple, après avoir séduit un homme marié ou après avoir été séduite par lui. Mais, la faute à qui, si un homme trouve chaussure à son pied hors de son couple, et si une femme a répondu favorablement aux avances d’un homme marié? Et puis, il faudra savoir si la femme trompée a porté plainte, puisque la pudeur naturelle de la femme comorienne interdit de laver le linge sale sur la place publique. Quand on demande à la Procureure Zam-Zam Ismaïl dite Zamou si elle n’en fait pas trop et si, cette fois-ci, elle n’a pas dépassé certaines limites, elle répond doctement: «Ces gens-là sont dans la fornication et l’adultère». Oui, d’accord. Mais, ça regarde qui, en dehors des intéressés? C’est une affaire strictement privée, et la Constitution comorienne parle du respect de la vie privée. La Constitution est la norme supérieure du pays. Dans ces conditions, n’est pas la Procureure Zam-Zam Ismaïl dite Zamou qui est en faute, puisqu’elle fouille dans les poubelles des gens? Et puis, il faudra que la Procureure Zam-Zam Ismaïl dite Zamou dise aux Comoriens si, en allant jusqu’à mettre sous pression les forces de sécurité pour que «les coupables» soient traînés devant la Justice et en appelant l’employeur du Casanova pour lui parler des coups de cœur de son employé, elle ne ridiculise pas tout l’appareil judiciaire. En même temps, la Procureure Zam-Zam Ismaïl dite Zamou devra dire clairement aux Mohéliens si, en s’immisçant dans une telle affaire strictement privée, elle fera de Mohéli une île sans adultère, ni fornication, ni infidélité conjugale. Auquel cas, elle serait à féliciter et à remercier. Les félicitations et les remerciements sur les lèvres, les Mohéliens attendent.
Cette affaire qui fait rire et fait enrager le Tout-Mohéli tombe au moment où les forces de sécurité ont déjà commencé à arrêter des jeunes accusés d’être gays. La plupart des gens qui sont accusés de la chose sont déjà entre les mains des autorités. Leur crime: avoir le penchant sexuel qui leur convient. Ici et là, on dit: «Oui, ces jeunes portent des collants, se fardent les yeux, mettent du rouge à lèvres et parlent comme des femmes, en pervertissant un peu la voix pour faire plus coquins». Et, une fois de plus, on est en présence de la question: ça regarde qui en dehors des intéressés eux-mêmes, alors qu’il s’agit d’une affaire entièrement privée? Il serait donc temps que les pouvoirs publics comoriens clarifient les choses. Les Comoriens seraient-ils tellement puritains et pudiques au point d’enfermer les gays dans de sombres cachots de prison du Moyen-Âge? Admettons que ça soit le cas, cela se fait sur la base de quel article du Code pénal ou du Code civil qui permet à la Justice de fouiner dans la vie privée des gens? Et, il y a plus intéressant: comme les autorités ont décidé de tourmenter des jeunes anonymes, que vont-elles faire des personnes plus connues qu’on accuse de certaines choses, des choses qu’il vaut mieux ne pas nommer publiquement puisque tout le monde sait de quoi il s’agit?
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 21 octobre 2015.