«Tous les cimetières doivent remplir leur devoir» en fraude électorale
Vote des morts, de Tom Pendergast à Housseine Aboubacar dit Idarousse
Par ARM
On se souvient du mot malheureux de Môssieur Housseine Aboubacar dit Idarousse, candidat de la dictature à Itsandra Sud et de Damed lors de l’élection législative qui n’a pas eu lieu le dimanche 12 et le jeudi 30 janvier 2025. Ce rustre avait pour adversaire principal Maître Fahmi Saïd Ibrahim, qui n’aurait jamais perdu le scrutin s’il avait été organisé selon les standards adoptés par les pays civilisés. Môssieur Housseine Aboubacar dit Idarousse avait crânement péroré en ces termes: «Nos morts sont nos anciens. Ils doivent voter. […]. Ils viendront donc voter. […]». Pour sa part, Maître Fahmi Saïd Ibrahim avait joliment ironisé: «Soyons vigilants jeudi prochain. Nos élections ont été volées. Les procurations ont été volées. Arrêtez les morts pour qu’ils restent dans les cimetières. Dépêchez des gardiens dans les cimetières dès le mercredi nuit, s’il-vous-plaît, pour qu’ils soient vigilants afin d’éviter une nouvelle mascarade, pour qu’il n’ait plus de morts qui sortent des tombes pour aller voter pour Idarousse, pour que ceux qui ont déjà voté soient ceux qui ont déjà voté».
Le vote des morts est une vieille affaire. Il est toujours lié à deux cancers: le crime organisé et la dictature. En la matière, les exemples sont nombreux, mais nous allons nous intéresser à un cas spécifique, qui vient des États-Unis lors de la très dangereuse période de la Prohibition (1920-1933), quand la Mafia faisait sa Loi par la corruption, l’assassinat et le deuil. Ici, l’organisateur du vote des morts s’appelle Tom Pendergast (1872-1947).
Môssieur Housseine Aboubacar dit Idarousse peut se donner «bonne conscience» en lisant ceci sur son modèle: «Pour y parvenir, Tom Pendergast poursuit la politique de clientélisme de son aîné défunt et de franche proximité avec les milieux d’affaires. Il y ajoute cependant, en matière électorale, des pratiques de trucage des votes, d’intimidations et de meurtres. En effet, les élections se déroulent souvent dans un climat de grande violence. Tel est le cas lors des municipales de mars 1934, surnommées les “élections sanglantesˮ (“bloody electionsˮ) lorsqu’un groupe de réformateurs tente de faire battre la machine Pendergast. La Famille locale de la Mafia, dirigée par John “Johnnyˮ Lazia, est à la manœuvre: elle tue 4 opposants de la Machine, en agresse 200 autres, et ses hommes armés circulant en voiture dissuadent les opposants d’aller voter. Dans le même temps, des joueurs et des prostituées affidés bourrent les urnes en faisant voter 50.000 électeurs fantômes; ce qui fait dire à un Tom Pendergast, toujours cynique à défaut d’être dissimulateur: “Tous les cimetières doivent remplir leur devoirˮ»: Jean-François Gayraud: La Mafia et la Maison Blanche. Un secret si bien gardé, de Roosevelt à nos jours, Plon, Paris, 2023, p. 50.
On l’aura compris: Môssieur Housseine Aboubacar dit Idarousse et Tom Pendergast, son modèle personnel, ont en commun de recourir à l’immoralité, à la violence, au vote des morts et à la corruption, et de s’en vanter en public. On imagine facilement que Môssieur Housseine Aboubacar dit Idarousse et son soutien Damed doivent s’en féliciter. Bon courage…
Bon Ramadan à tous, et à toutes.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 2 mars 2025.