Maître Fahmi Saïd Ibrahim face à la mauvaise foi de ses ennemis irréductibles
De prétendus opposants épargnent la dictature, en haïssant un vrai opposant
Par ARM
Ne confondons pas les positions politiques. Ne confondons pas les acteurs politiques, notamment en plaçant sur un pied d’égalité politique Ibrahim Ali Mzimba, qui n’a pas d’orientations politiques, mais des intérêts personnels, et Maître Fahmi Saïd Ibrahim. Les deux sont Grands-Comoriens, certes, mais sont très différents. Ibrahim Ali Mzimba, emporté par son suprématisme insulaire de grand mépris, de narcissisme arrogant, ne veut voir que des Grands-Comoriens diriger les Comores, parce qu’il estime que les Mohéliens et les Anjouanais sont des sous-hommes, inexistants, sans valeur, sans âme, indignes. Il ne s’en cache jamais. Ibrahim Ali Mzimba est méprisant, arrogant, narcissique et suprématiste envers les Mohéliens et les Anjouanais. Maître Fahmi Saïd Ibrahim se dit hostile au principe de la présidence tournante entre les îles, mais favorable à son maintien tant que celle-ci garantit la stabilité entre les îles, au sein des Comores. Il n’y a pas de contradiction à ce sujet. Il ne prend pas la morgue et la suffisance d’Ibrahim Ali Mzimba pour s’exprimer sur la question.
Depuis le 19 mai 2018, suite à l’emmurement inhumain, inconstitutionnel et illégal du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, certains opposants ou supposés tels présentent Maître Fahmi Saïd Ibrahim en «traître» envers ce dernier, disant qu’il n’est pas un opposant, mais un sous-marin de la dictature. Dans l’interview qu’il a accordée à Ortega Live ce samedi 8 mars 2025, il démontre la vacuité de toute «la procédure» contre l’ancien Président. En fin d’interview, il appelle solennellement le dictateur Assoumani Azali Boinaheri à libérer le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et les autres prisonniers politiques.
Malgré tout, ses ennemis, qui se disent opposants, continuent à le calomnier et à le diffamer sans présenter la moindre preuve d’une quelconque veulerie. Déprimant!
Qu’en est-il de la fusion du Parti de l’Entente des Comores (PEC) avec le Parti Juwa? Pour Maître Fahmi Saïd Ibrahim, «la décision n’était pas mûrement réfléchie, mais en aucune manière, il ne s’agit d’une erreur», malgré les soubresauts au sein du Parti Juwa, des soubresauts dus essentiellement à des intérêts personnels et à des sous-clans, par manque de solidarité et d’entente entre militants face aux enjeux nationaux du moment. Certains sous-clans sont dirigés contre lui, et il le déplore. Pour autant, il se dit solidaire des décisions du Parti Juwa, même s’il lui arrive d’agir à sa marge, en matière de candidature aux élections.
«Je ne suis pas encore chassé du Parti Juwa». Voilà une petite phrase qui en dit long sur les convulsions internes et les haines dans une organisation politique transformée en instrument destiné à vider des querelles personnelles et contre certaines personnes.
Interrogé sur son bilan de ministre (Relations extérieures, mai 2010 à juin 2011; Justice, mai 2016 à juillet 2017) et de Député (deux mandats), il cite de nombreuses initiatives, dont certaines n’ont pas abouti, faute de soutiens, au sein du gouvernement comme au sein de l’Assemblée: protection des consommateurs face à la position dominante des banques, protection de la nationalité comorienne, statut des cadis, multiplication des bourses au profit des étudiants comoriens, création d’une Régie au sein du ministère des Relations extérieures, évacuation des Comoriens de Libye en 2011 par la Turquie, création des juridictions faisant défaut aux Comores, mise en place du Médiateur de la République, extension des tribunaux à Anjouan et à Mohéli, prêts à taux préférentiels au profit des magistrats, instauration d’un salaire minimal pour les magistrats à partir de 500.000 francs, restructuration d’une Justice pauvre, non érigée en priorité nationale, opposition à la loi sur la «citoyenneté économique»…
S’agissant des élections législatives qui n’ont pas eu lieu les 12 et 26 janvier 2025, il estime que celles-ci n’ont pas respecté les normes de la démocratie et de l’État de Droit, compte tenu des irrégularités flagrantes constatées. Il avait récusé devant la Justice la candidature du suppléant de son adversaire, compte tenu de l’incompatibilité née de son statut de magistrat, mais sans perdre son temps en dénonciation inutile des résultats truqués.
Alors qu’il en appelait à une humanisation de la Santé publique, il avait dû affronter la sourde hostilité des autres Députés.
Il dénonce un Parlement croupion et rachitique, alors que «le Parlement est censé être le moteur de la démocratie». Le Parlement monocolore, inodore et sans saveur des Comores ne travaille pas du tout.
Il se dit philosophiquement opposé à la peine de mort, mais juge que la recrudescence de la criminalité aux Comores doit avoir pour conséquence son application pour mettre fin au laxisme et à l’impunité. Il mise donc sur l’effet de dissuasion.
Revenons à la présidence tournante entre les îles. Il la compare à de la quinine. La quinine est amère mais guérit. Un parent dont l’enfant est malade fait prendre à celui-ci de la quinine, même si elle est amère, car elle guérit. Donc, toutes les îles doivent accéder à la présidence tournante, pour en faire le bilan dans l’entente, par la suite, soit pour son maintien, soit pour sa suppression. Lors de la révision constitutionnelle du 17 mai 2009, le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’était opposé au caractère renouvelable de la présidence au profit d’une île au cours de deux ou plusieurs mandats consécutifs. Mais, la manœuvre grossière du lundi 30 juillet 2018 a tout détruit. Maître Fahmi Saïd Ibrahim est très sceptique sur le statut actuel d’opposant de Chabouhane Baguiri, ex-Vice-président de la République et Vice-président de l’Assemblée de l’Union sous la dictature actuelle, soutenant toutes ses dérives tyranniques et de destruction des institutions, sans jamais les dénoncer.
Maître Fahmi Saïd Ibrahim relève les contradictions d’une opposition qui rejette la «non-Constitution de la main coupée et de la mort» en date du 30 juillet 2018, tout en acceptant les élections qui n’ont jamais lieu mais théoriquement organisées sous son empire.
Mohéli-2026? Ce projet politique et électoral est-il réaliste? Il s’agit d’une utopie.
Maître Fahmi Saïd Ibrahim récuse le statut d’«opposant modéré» que lui prêtent ses pires ennemis de… l’opposition, trouvant l’expression insensée. Il répète et martèle qu’il critique sans verser dans l’invective et l’injure. Régulièrement, il critique les nombreux échecs du régime politique actuel, dans un respect républicain de bon aloi. Pour lui, le régime politique actuel est dans «un échec patent», sans la moindre vision en matière de Santé publique, alimentation, électricité, réformes structurelles. Le service des urgences dans les hôpitaux sont lamentables. «On est dans le rafistolage». En matière d’énergie, la vétusté du matériel électrique fait perdre l’électricité à plus de 40%, presque la moitié de la production.
Comme on sait, Maître Fahmi Saïd Ibrahim est plus favorable à l’adhésion des Comores à la Communauté de l’Afrique de l’Est qu’à leur maintien au sein de la Commission de l’océan Indien (COI), citant de nombreux atouts: «Sécurité géopolitique», protection régionale, solidarité régionale, études universitaires à proximité des Comores, accès à la langue anglaise, ouverture sur le monde, appartenance à la communauté linguistique du swahili…
Il n’envisage pas une retraite politique, alors que les Comores sont dans une situation très pénible, et ne présage pas s’il sera prochainement candidat à une élection présidentielle.
Les Comores sont deux fois plus pauvres par rapport aux indicateurs macroéconomiques des institutions financières internationales. La pauvreté est grave. «L’Université des Comores forme des diplômés incapables de rédiger leurs propres demandes d’emploi», alors que la formation est l’une des conditions de la réussite de ce pays. L’enseignement des Comores est sinistré et handicapé.
Les Comores ont soif d’unité, de véritable unité.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 9 mars 2025.