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Ni État, ni nation, car ni constitutionnalité, ni morale, ni légitimité

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Ni État, ni nation, car ni constitutionnalité, ni morale, ni légitimité

La politique ne peut exister sans repères constitutionnels et éthiques

Par ARM

       Aux Comores, la dictature de Mitsoudjé, dépourvue de toute base en matière de Constitution, de morale, d’éthique, de légalité et de légitimité, vient de remplacer trois Gouverneurs d’îles, également sans la moindre base constitutionnelle, morale, éthique, légale et légitime par trois Gouverneurs n’ayant aucune assise constitutionnelle, morale, éthique, légale et légitime. C’est l’éternel remplacement du Mal par le Mal, en attendant que de ce Mal naisse toujours le Pire. Cette situation née de l’accouplement incestueux de l’inélégance avec de l’ignorance ne peut déboucher que sur le règne de l’inconstitutionnalité, de l’illégalité, de l’illégitimité et du manque d’éthique, propre aux pays d’Afrique et du monde arabo-musulman, sans y trouver la moindre cause dans l’Islam.

       Olivier Carré affirme lugubrement, d’ailleurs: «Les régimes politiques de tous les pays à peuplements musulmans majoritaires sont par ailleurs fort autoritaires»: Olivier Carré: L’Islam laïque ou le retour à la Grande Tradition, Armand Colin Éditeur, Paris, 1993, p. 7.

       Les dérives de pouvoir qu’on constate aux Comores depuis le jeudi 26 mai 2016 posent de lancinantes questions sur la relation que la politique entretient avec la morale et l’éthique. Le problème n’est pas nouveau: «Pendant de nombreux siècles, la politique va être purement et simplement confondue avec la morale. Elle n’est que la morale mise en pratique, la morale en actes. Pour les Hébreux, les Égyptiens, les Grecs, les Romains ou le Christianisme, la politique c’est l’art du souverain bien. Le pouvoir est conféré à son titulaire (individu, groupe ou peuple) comme un service qu’il doit à l’ensemble de la communauté humaine qu’il régit. Le pouvoir politique, s’il est une charge pour celui qui le porte, est un bienfait pour le reste du peuple. D’où l’exigence d’obéissance des gouvernés envers les gouvernants: il est normal qu’ils se soumettent aux ordres qui n’ont pour finalité que de leur vouloir du bien»: Jean-Claude Ricci: Histoire des idées politiques, 4ème édition revue et augmentée, Les Éditions Dalloz, Collection «Cours Dalloz», Paris, 2018, p. 5.

       Pauvres Comores! Les dictateurs s’y succèdent et répètent à l’envi un verset du Coran, auquel ils n’ont rien compris:

«O vous qui croyez! Obéissez à Allah! Obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité» (IV, Les Femmes, 59).

       Or, on ne doit pas obéissance au tyran Assoumani Azali Boinaheri parce que «Dieu est la loi exprimée dans le Coran. Mohammed est l’exemple parfait que rapporte la tradition; “ceux qui détiennent l’autorité” n’apparaissent qu’en troisième lieu. L’obéissance à leur endroit est donc conditionnée par le respect dont eux-mêmes font preuve à l’égard des deux pouvoirs supérieurs»: Marcel A. Boisard: L’Islam aujourd’hui, UNESCO, Paris, 1984, p. 56.

       Donc, pour être obéi par le peuple, le dirigeant en terre d’Islam doit obéissance à Dieu et au Prophète. En la matière, on est très loin du compte, notamment aux Comores.

       Si les Comoriens sont des musulmans comme ils le prétendent, ils pourraient méditer ce verset du Coran:

«…Consulte-les sur toute chose» (III, La Famille d’Imran, 159).

       En d’autres termes, Dieu impose au dirigeant de consulter le peuple «sur toute chose», notamment sur le choix des autorités. Les Blancs, chez qui la gouvernance est la meilleure, parlent de «consultation» ou de «consultation électorale», et celle-ci n’a de sens que si elle est libre, démocratique et transparente. Il s’agit du vote, le vote des dirigeants par le peuple. Donc, on ne peut pas prétendre être musulman et refuser de consulter le peuple ou d’écouter sa voix. Le musulman n’a pas le droit de frauder les élections et d’imposer des dirigeants fantoches au peuple.

       Si les Comoriens sont des musulmans comme ils le prétendent, ils pourraient méditer l’un des plus beaux discours sur le pouvoir et la démocratie. Ce discours a pour auteur Abou Bakr Al Saddiq, qui l’avait prononcé le jour où il avait été choisi comme premier Khalife de l’Islam: «O peuple! Je jure, au nom de Dieu que je n’ai jamais convoité le pouvoir, ni de jour ni de nuit, et que je n’ai jamais eu d’inclinaison pour lui. Ni ouvertement, ni secrètement, je n’ai jamais prié Dieu de me le conférer. Et certainement, j’ai peur à l’idée de commettre des erreurs. En réalité, une grande tâche m’a été assignée, qui dépasse mes pouvoirs, et que je ne peux remplir qu’avec l’aide de Dieu Tout-Puissant. J’aurais souhaité voir le plus puissant des hommes à ma place. Maintenant, il ne fait pas de doute que j’ai été choisi comme Khalife, même si je ne vaux pas mieux que vous. Aidez-moi quand je suis sur le droit chemin. Mettez-moi sur ce dernier quand je m’égare. La vérité est la base de la confiance. La fausseté est une trahison»: Cité par Afzal Iqbal: Diplomacy in early Islam, 4ème édition, Institute of Islamic Culture, Lahore, 1988 pp. 173-174.

       Le Mufti des Comores et ses comparses, tous des filous lubriques et barbus, tous des chantres de l’hypocrisie, tous habitués au Mal, tous habités par le Mal, assistent à la tartufferie au cours de laquelle des tueurs doublés de voleurs prêtent serment sur le Coran de servir fidèlement le peuple qu’ils volent. Ils savent qu’ils ont devant eux des assassins doublés de voleurs. Ils ferment un peu trop facilement les yeux, pour l’argent. Les englobant dans la même haine et dans le même mépris que le dictateur de Mitsoudjé et ses autres seconds couteaux, les Comoriens disent à leur endroit: «Que Dieu les maudisse et les fasse séjourner en enfer pour l’éternité, ainsi que leurs complices et soutiens». Amen!

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 27 mai 2024.


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