Faire des Jeux des Îles de l’océan Indien un tremplin politique
Par ARM
«Le nationalisme est la vertu des brutes», dixit Oscar Wilde. Le nationalisme est condamné par d’autres voix autorisées: «Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres» (Charles de Gaulle). «Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres» (Romain Gary). «Le patriotisme n’est pas seulement le dernier refuge des coquins; c’est aussi le premier piédestal des naïfs et le reposoir favori des imbéciles» (Georges Darien). On pourrait y ajouter le mot de Georges Elgozy: «Patriotisme. Seule forme avouable de xénophobie».
Le rappel de ces citations s’impose à un moment où on redécouvre, sous couvert d’un nationalisme de pacotille, l’hypocrisie, l’infantilisme et la tendance à la surenchère et à la démagogie des crypto-sambistes. Ces gens-là sont vraiment étranges et ont fait du mensonge indécent, de la démagogie malsaine et de la fourberie permanente leur seule façon de faire de la politique. Pour rappel, le samedi 1er août 2015, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux des Îles de l’océan Indien à la Réunion, les athlètes de Mayotte ont défilé avec un drapeau français, heurtant sensiblement la susceptibilité des Comores, qui crient à la violation des règles olympiques. Les athlètes de l’Union des Comores suspendirent leur participation aux Jeux, le gouvernement comorien exigea leur retour à Moroni, rappela l’Ambassadeur des Comores à Paris «pour consultation» et convoqua l’Ambassadeur de France aux Comores au siège du ministère des Relations extérieures pour une protestation officielle. C’est ce qui se passe entre États civilisés. Ce qui devait être fait a été fait. Les injures et la surenchère n’y sont pas admises. Aller plus loin aurait été contreproductif et irresponsable.
Or, que s’est-il passé? Ceux qui savent ce qui s’est passé sont conscients du fait que, dès les premières secondes de la crise aux Jeux des Îles de l’océan Indien, c’est dans le bureau de Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, que le gouvernement et des diplomates triés sur le volet s’étaient réunis, puisque le chef de la diplomatie comorienne était en mission à l’étranger, et Hamada Madi Boléro, formé en Diplomatie, ancien Premier ministre et ancien Président de la République par intérim, en homme expérimenté donc, était la personne la mieux indiquée pour gérer cette crise diplomatique. À ses côtés, il n’y avait pas Ahamada Ahamadi, le petit épicier aigri de Mohoro et secrétaire général du ministère des Relations extérieures, mais le vrai diplomate Mirhane Bourhane, dont personne de sérieux et d’honnête ne peut remettre en cause la compétence et l’expertise. C’est sur instructions du Président Ikililou Dhoinine que le communiqué du gouvernement fut rédigé dans le bureau de Hamada Madi Boléro et promptement rendu public! Pour les spécialistes de la diplomatie, la clarté et la rédaction de ce communiqué sont un véritable chef-d’œuvre diplomatique, qui a même plu à l’étranger et, pour une fois, les «bons et vrais Comoriens» avaient choisi de se taire pour ne pas se couvrir de ridicule en cherchant à s’attaquer perfidement au gouvernement, qui a fait correctement son travail. Naturellement, c’est Hamada Madi Boléro qui avait été chargé par le gouvernement de rester en contact 24 heures sur 24 avec à la fois les athlètes comoriens et leurs chefs, dont le Président du Comité olympique des Comores.
Cependant, l’activisme de Hamada Madi Boléro dans cette affaire ne pouvait plaire à tout le monde. Pour tout dire, il n’a pas plu. Il dérange et déplaît car il coupe l’herbe sous les pieds de ses ennemis, tapis dans l’ombre, le couteau entre les dents dans l’attente de lui couper la gorge. Eh oui! Eh oui! Et c’est ainsi que, le cœur débordant de haine, l’âme noyée dans la détestation puérile, les crypto-sambistes sont sortis du bois, notamment par la plume stupide et haineuse de leur aboyeur-menteur de Marseille – objet de la dérision, mépris et rejet de tous les gens sérieux – pour dire que les Comores auraient dû et pu aller plus loin, mais que «le vendu, corrompu et collabo» Hamada Madi Boléro y ferait obstacle. Est-ce que ces roquets crypto-sambistes étaient dans le bureau de Hamada Madi Boléro et l’auraient vu en train de saboter la démarche gouvernementale? Naturellement, non! Est-ce qu’ils ont vu Hamada Madi Boléro ailleurs s’opposant à la volonté des autres membres du gouvernement comorien? Naturellement, non! Comme les crypto-sambistes n’ont rien de sérieux à dire – ils n’en ont jamais, d’ailleurs –, ils affabulent et se lancent dans des divagations haineuses.
Ces gens au cœur noyé dans la haine et à l’âme détruit physiquement et émotionnellement par la détestation ne suivent même pas l’actualité et ne savent pas ce qui se passe. Autrement, ils découvriraient bien de choses, à commencer par le sérieux avec lequel la France traite la colère du gouvernement comorien. En effet, au cours de son point de presse du mercredi 5 août 2015, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay a abordé trois questions: les attaques terroristes de Boko Haram au Nord du Cameroun, la situation de l’Ukraine et les Comores, à la suite de l’affaire du drapeau français sur les épaules des athlètes mahorais aux Jeux des Îles de l’océan Indien. Le diplomate français a déclaré: «Nous sommes attachés à notre relation bilatérale avec les Comores et poursuivons avec elles un dialogue sur tous les sujets d’intérêt commun».
Historiquement ridicules, les crypto-sambistes n’ont jamais reculé devant le ridicule, leur vraie nature. Partout, on daube cruellement sur Ahmed Sambi, qui se livre à des contorsions et singeries sur Facebook, qu’il découvre, et qui oublie qu’il y a un gouvernement aux Comores et que celui-ci gère la crise en bon père de famille, avec maturité, professionnalisme et brio. Il est qui est-il pour vouloir se substituer au gouvernement comorien? Personne en dehors de lui-même. Comme il ne le sait pas, il faut lui rappeler que la diplomatie est une activité exclusivement gouvernementale. Ahmed Sambi n’étant pas le gouvernement comorien, il n’a qu’à se taire et se pencher sur ses propres échecs cuisants sur le dossier de Mayotte. D’ailleurs, qui était Président des Comores quand, le 29 mars 2009, a été organisé un référendum à Mayotte à l’issue duquel 95% des Mahorais ont choisi le statut de département français? Ahmed Sambi, bien sûr. Et personne n’a entendu sa voix à l’époque. Et qui était le Président des Comores quand, le 31 mars 2011, Mayotte a été effectivement transformée en département français? Le même Ahmed Sambi! Il doit donc avoir la décence de se taire et laisser le gouvernement s’occuper de choses sérieuses.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 6 août 2015.
One Comment
mohamedd
août 7, 2015 at 6:27En effet le gouvernement a bien réagit et je ne suis pas sur que Sambi aurait fait mieux.