Enterrement de la candidature illégale d’Ahmed Sambi
Où sont les «juristes constitutionnalistes» de l’ancien dictateur?
Par ARM
En français, quand on parle de scotomisation et de scotome, c’est qu’on est en présence d’une personne qui ne veut entendre que ce qu’elle veut entendre. Le DJ Ahmed Sambi est dans cette forme de maladie depuis au moins 2009, quand il a commencé à tripatouiller et dévergonder sans vergogne les textes juridiques comoriens, notamment constitutionnels, de manière éhontée, en s’appuyant sur des «juristes» de foire et de bazar au parcours universitaire contesté, aux diplômes polémiques et aux connaissances «juridiques» pour le moins douteuses et manquant de sérieux. Ne citons aucun nom: on les connaît. En homme sans instruction aucune, en spécialiste de rien et expert du néant, Ahmed Sambi a refusé d’écouter l’avis des vrais juristes que compte le pays et a choisi la compagnie de «juristes» enfarinés, autoproclamés, au regard fuyant, au col douteux et ne maîtrisant aucune norme juridique. Ces «juristes» savent ce qu’Ahmed Sambi a envie d’entendre et lui ont ressassé insanités sur insanités pour le conforter dans l’idée que rien ne s’opposait à sa candidature impossible à l’élection présidentielle de 2016. Et comme du mauvais naît toujours le pire, voilà Ahmed Sambi Grosjean comme devant: la première information qui a filtré sur les 28 candidatures déposées dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016 est relative au rejet logique de la candidature anticonstitutionnelle de l’ancien dictateur. Ce rejet humiliant intervient à un moment où les rangs du Parti Bidoche du DJ Ahmed Sambi ont commencé à être clairsemés, puisque les plus réalistes des crypto-sambistes ont commencé à quitter un navire qui gît au fond de l’océan par la faute d’un mauvais chef, un chef qui adore le son de sa propre voix et qui n’a réussi qu’à couper son courant politique de la population comorienne. Cela étant, aujourd’hui, très peu sont ceux qui vont pleurer ce Titanic politique qui soulève une question fondamentale: qui est cet homme et quelle est la structure mentale de cet individu qui veut diriger un pays grâce aux suffrages de la population, tout en méprisant ouvertement cette population et en se coupant d’elle?
Le mépris d’Ahmed Sambi envers les Comoriens a causé des dégâts à la Grande-Comore, Mohéli et Anjouan. Il y a eu des dégâts énormes à la Grande-Comore parce que les Grands-Comoriens ne lui pardonneront jamais la bêtise crasse consistant à dire que cette île n’a personne capable de diriger les Comores et qu’il faut aller à Anjouan chercher un ignare doublé d’un inculte notoire passant son temps à faire des promesses électorales folles et stupides pour sauver dans le déshonneur l’honneur de toute une île. Pour ce qui est de Mohéli, la population de l’île n’oubliera jamais les injures qu’Ahmed Sambi et les crypto-sambistes Fahmi Saïd Ibrahim et Mohamed Bacar Dossar les abreuvaient en 2010 pour leur renier leur droit de placer l’un des leurs à la Présidence de la République, alors que le tour revenait à Mohéli. Ces gens méprisants et méprisables disaient partout qu’un Mohélien n’était pas digne de diriger les Comores alors qu’eux, quand ils étaient à la tête de l’État comorien, n’avaient fait que faire reculer le pays, en raison d’une méconnaissance totale des exigences de l’appareil d’État. Les Mohéliens n’ont pas oublié non plus les mensonges criminels d’Ahmed Sambi, qui voulait créer des conflits entre Mohéli et Anjouan, en prétendant à Anjouan que les Mohéliens l’avaient lapidé. Heureusement, personne ne l’avait suivi dans sa folie furieuse. Enfin, des manifestations publiques contre l’ex-dictateur démontrent que les Anjouanais sont parfaitement conscients du fait que la démarche criminelle d’Ahmed Sambi n’a qu’un seul but: empêcher l’élection d’un Anjouanais à la magistrature suprême des Comores par suppression de la présidence tournante, la seule modalité électorale pouvant permettre l’élection d’un Anjouanais et d’un Mohélien à la Présidence des Comores. Pour rappel, en 1990 et en 1996, quand il n’y avait plus le carcan du parti unique et du monolithisme politique, et quand il n’y avait pas encore les verrous constitutionnels de la présidence tournante, les cinq premiers candidats étaient tous des Grands-Comoriens, pour d’évidentes raisons démographiques.
Rencontré dans la matinée de ce samedi 26 décembre 2015 à Salamani, un quartier de la ville de Fomboni, l’ancien Député Abdallah Saïd Sarouma dit Baguiri, Gris-gris ou Chabouhane, ne mâche pas ses mots contre l’ancien dictateur: «Comment ce type peut-il se croire au-dessus de l’humanité entière au point de croire qu’il peut venir nous dire à Mohéli qu’un Mohélien ne va plus diriger les Comores parce que lui, Ahmed Sambi, a décrété la fin de la présidence tournante? Que valent les 21.000 électeurs mohéliens face à l’électorat comorien de 312.000 personnes? Rien du tout. J’ai entendu Ahmed Sambi pleurnicher le vendredi 25 décembre 2015, quand il apprit que sa candidature a été invalidée pour des raisons que tout le monde connaît. Il a parlé de “vendredi noirˮ, prétendant mensongèrement que sa candidature ne menaçait pas la paix et la stabilité des Comores parce que “le débarquement militaire qui a libéré Anjouan des rebelles a réglé tous les problèmes de paix et de sécurité aux Comoresˮ. Ce sont d’affreux mensonges. Ce sont des mensonges! Et celui qui voudra priver les Mohéliens de leur droit constitutionnel de désigner l’un de leurs enfants pour diriger les Comores quand viendra le tour de Mohéli doit se préparer aux pires conséquences parce que nous n’allons pas nous laisser marcher sur les pieds. Nous tenons à notre présidence tournante, résultat de plusieurs années de combat et de militantisme des Mohéliens». C’est le langage que tiennent tous les Mohéliens, qui jurent que les Comores vont imploser le jour où des charlatans vont commettre un attentat contre la présidence tournante.
À Anjouan, on ne dit pas autre chose. Un proche de l’ancien Vice-Premier ministre Djaanfar Salim Allaoui rencontré dans un restaurant de Moroni a son petit mot sur Ahmed Sambi: «À force de tourner dans le mal, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi finira dans le mal». Cette déclaration est faite alors qu’à Anjouan, des manifestations géantes sont organisées pour démontrer que les Anjouanais se désolidarisent totalement des lubies criminelles et positions narcissiques de l’Anjouanais Ahmed Sambi, qui s’isole lui-même sur une scène politique qui ne le supporte plus. Une fois de plus, l’ancien dictateur prouve qu’il est incapable d’admettre que les conditions politiques de 2006 ne sont pas celles de 2015-2016. Les Comoriens ne sont plus dupes. Ils ne veulent plus qu’un cracheur de feu de souk se mette dans un coin de la rue pour débiter des insanités et croire être pris au sérieux.
Ahmed Sambi et ses relais habituels, dont Tocha Djohar, ont menacé les Comores de «chaos» au cas où la candidature de l’ancien dictateur serait invalidée. Or, ladite candidature est bel et bien invalidée parce qu’un Anjouanais ne peut pas se présenter à une élection ouverte aux seuls Grands-Comoriens. Qu’on se le dise! Où est leur «chaos»? Qu’attendent-ils pour déclencher la Troisième Guerre mondiale? Croient-ils que les Comoriens vont les laisser saccager leur pays sans réagir? Ils sont attendus. Les Comoriens les attendent pour sévir afin de leur dire que les Comores ne sont pas leur propriété personnelle, qu’ils peuvent ravager comme une armée de singes dans une plantation de gombos et de papayers.
Il y a quelques jours, non loin de Poteau central, où se nouent et se dénouent les intrigues sociales et politiques à Djoiezi, Hamada Madi Boléro, qui n’est pas le meilleur ami d’Ahmed Sambi, dit de ce dernier devant la crème des moqueurs les plus endurcis et les plus sadiques de la ville: «Vous voulez savoir jusqu’à quel point ce type est spécial? Pour désigner Fahmi Saïd Ibrahim et ses colistiers sur les îles, et avant le choix de Mohamed Elhad Hassan, il n’avait opté que pour des fidèles ayant une relation spéciale et familiale avec l’île d’Anjouan. Pour cette élection, il ne peut même pas s’en cacher: il ramène tout à lui-même. C’est une obsession chez lui. C’est pathologique».
En tout cas, aux Comores, il n’y a pas qu’Ahmed Sambi qui est poursuivi de la détestation de la population. En effet, dans l’après-midi de ce samedi 26 décembre 2015, il y a eu un concert de klaxon à Fomboni. Naturellement, il a fallu poser la question aux organisateurs de la fête pour connaître l’origine de cette joie populaire. Et ce qu’on apprend de cette femme fait rire: «Nous venons d’apprendre que la candidature du Gouverneur Mohamed Ali Saïd a été invalidée puisqu’il a exercé ses deux mandats permis par la Constitution. C’est une très bonne nouvelle et nous la fêtons comme il se doit. Qu’il s’en aille… Il a fait son temps et doit avoir la décence de s’en aller. Sur cette île, il n’y a pas que lui. Qu’il s’en aille après tous les malheurs qu’il a causés sur cette malheureuse île. Deux mandats, ça suffit!». L’invalidation de sa candidature n’est pas encore confirmée officiellement, mais les Mohéliens sont tellement remontés contre lui qu’ils fêtent sa chute avant l’heure. Ce sont des choses qui arrivent aux mauvais dirigeants. Mais, pour l’instant, il ne faut pas spéculer sur ce qui n’est pas encore officiel. Chaque chose en son temps. Pourtant, ce Fombonien est formel: «Même si sa candidature est validée, elle ne vaudra rien sur le plan politique et électoral. Ce type est coupé en deux à Nioumachioi par deux candidatures qui vont lui pourrir la vie. Il est en train de se livrer à des exégèses sur “Président de l’île autonomeˮ et “Gouverneur de l’île autonomeˮ, des exégèses qui ne le sauveront pas d’une fin peu glorieuse. Le Tout-Mohéli se moque de lui depuis qu’il a été vu en compagnie du Vice-président Fouad Mohadji, agissant en tant qu’émissaire d’Ahmed Sambi, le même Fouad Mohadji qu’il insultait à chaque occasion sans raison valable. Bientôt, on assistera à la formation de l’alliance de ce que ce pays a de pire, une alliance qu’il formera logiquement avec Ahmed Sambi».
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 27 décembre 2015.