Discours de fermeté du Président Ikililou Dhoinine
Le chef de l’État sonne la fin de la récréation et des filouteries
Par ARM
Quand on applique la Loi dans une communauté nationale qui se réclame à la fois de l’État de Droit et de la modernité, tout le monde peut respirer. Ça fait sérieux. Ça rassure. Et la Cour constitutionnelle vient de le faire de manière irréprochable, responsable et patriotique. Naturellement, on ne peut que regretter le fait que le frère Hachim Saïd Hassane, dans sa volonté de bien faire, ne se soit pas montré plus regardant et plus prudent quant à la situation juridique de Mchaoicha Saïd, son colistier pour la Grande-Comore, qui a présenté une «carte d’électeur d’allure périmée», une litote quand on sait que l’intéressé ne figure pas sur les listes électorales comoriennes et que sa carte d’électeur date de la période de Mathusalem. Comment Hachim Saïd Hassane a-t-il pu commettre une négligence aussi grave? Il nous l’expliquera forcément dans les jours à venir. Pour l’instant, les Comoriens se focalisent sur les dispositions de l’arrêt n°15-034 qui concernent Ahmed Sambi, DJ et propriétaire exclusif du Parti Bidoche, dont la candidature, foncièrement anticonstitutionnelle, polémique, divisionniste et belliciste, a été enterrée 6 pieds sous terre, après avoir été carbonisée comme il fallait, le tout sans la moindre violation de la Loi comorienne.
En effet, la Cour constitutionnelle a explicité ce que nous nous tuons à répéter sur ce site, à savoir qu’«en application de l’article 13 de la Constitution et aux termes des mandats exercés par Ngazidja en 2002, Ndzuani en 2006, Mwali en 2010, le tour devait revenir à Maoré en 2016 sous réserve de l’article 43 de la Constitution du 23 décembre 2001; que cette réserve conduit en 2016 à redonner le tour à Ngazidja». Il ne se trouvera aucun juriste sérieux pour rejeter cette affirmation, entièrement justifiée du point de vue du Droit. Que Maître Ali Abdou Elaniou et sa bande de copains du prétendu «Comité Maoré» ainsi que les crypto-sambistes se mettent à parler de tour de Mayotte en 2016 ne relève que de la haine des uns et des autres envers tout un pays, après avoir constaté qu’ils ne dirigeront jamais les Comores un jour. Sur ce sujet, il faut faire confiance à Hamada Madi Boléro quand il cite le fameux proverbe comorien relatif au fait que «celui qui ne peut pas consommer le repas jette du sable sur lui». La Cour constitutionnelle enfonce le clou en insistant sur une donnée que nous avons exposée à longueur d’articles, et ce, pour rappeler une réalité fondamentale: «La tournante est une institution de sortie de crise, elle est le moyen de garantir à chaque île la possibilité d’exercer, à tour de rôle, la fonction présidentielle, n’est pas une organisation simplement tournante et est réservée aux ressortissants de l’île à laquelle elle échoit». Point à la ligne. Et on ne peut pas permettre qu’un aventurier vienne casser toute l’architecture institutionnelle d’un pays pour satisfaire ses lubies et fantasmes de pouvoir, même s’il portait la tenue de Superman.
Et la Cour constitutionnelle a utilisé contre Ahmed Sambi des dispositions insérées par le même Ahmed Sambi dans la Constitution lors de ses dévergondages du 17 mai 2009, et qui se retournent aujourd’hui contre l’ancien dictateur. Soyons sport et reconnaissons que le premier qui a constaté et qui a dit haut et fort que ces dispositions contrecarraient toutes les ambitions et prétentions électorales d’Ahmed Sambi en 2016 n’est autre que Hamada Madi Boléro. Et ces dispositions sont celles de l’article 14 de la Constitution après la révision controversée et polémique du 19 mai 2009: «En cas d’empêchement définitif survenu au-delà des 900 jours suivant son investiture, c’est le Vice-président issu de l’île à laquelle échoit la tournante qui remplace le Président». Et on ne peut qu’applaudir quand la Cour constitutionnelle signale avec justesse qu’«aucun citoyen ne peut prétendre alternativement exercer la fonction présidentielle pour le compte de deux îles différentes». Autrement dit, la «ngazidjatitude» de circonstance, l’«apatrîlie» et la transhumance insulaire n’auront servi à rien au Français Ahmed Sambi. Le fraudeur fraude jusqu’au jour où il est pris en flagrant délit de fraude par plus vigilant que lui.
Et comme une bonne nouvelle arrive rarement seule, le Président Ikililou Dhoinine a, lui aussi, fait les choses en grand et dans les formes de l’art. Ce jeudi 24 décembre 2015, il était au Camp militaire de Voidjou où, s’adressant à l’Armée nationale de Développement (AND), il a dit ce que les Comoriens devaient et voulaient entendre, en ayant recours aux mots qu’il fallait: «Votre devoir est de faire respecter la Loi, sachant que personne, je dis bien personne, n’est au-dessus de la Loi, quel que soit son statut actuel ou passé», ajoutant subtilement «l’obligation qui nous incombe à tous de réussir dans la paix le processus électoral et l’alternance politique dans notre pays». Et le Président de la République de rappeler les acquis de l’Accord-cadre de Réconciliation nationale conclu à Fomboni le 17 février 2001: «À partir de cet accord historique, les Comoriens ont adopté une Constitution le 23 décembre 2001 mettant en place un nouveau cadre institutionnel, accordant une très large autonomie aux îles et instituant une présidence tournante […], dont le scrutin est précédé d’une élection dite “primaireˮ, organisée seulement dans une de nos îles. C’est ainsi qu’aujourd’hui, notre pays fait partie des rares autres où l’alternance politique au sommet de l’État est assurée tous les cinq ans, quels soient les résultats obtenus par ceux qui sont au pouvoir. Ce système, très complexe et budgétivore, à mon sens, a su cependant préserver notre pays des troubles et des déstabilisations auxquelles il était pourtant habitué». Tout ça est vrai.
Et le chef de l’État était bien inspiré de dire aux Forces de Défense et de sécurité: «Votre parti politique est le respect scrupuleux de la Loi. Votre repère est la Justice. Votre but final est la préservation de la paix et de l’unité nationale». Voilà qui est très clair et très bien dit. Le pays revient très loin après l’extrême politisation de l’AND par Ahmed Sambi pour le plus grand malheur des Comores.
Si Ahmed Sambi, qui avait menacé les Comores de «chaos» au cas où sa candidature scélérate n’était pas validée, n’avait pas encore compris que la récréation était bel et bien terminée et que l’État et le peuple des Comores n’étaient pas aux tergiversations, les mots suivants du chef de l’État doivent lui donner à réfléchir, puisque les aventuriers voulant semer le souk et le bordel aux Comores «savent qu’ils buteront sur la détermination des Comoriens, en général, et des Forces de Défense et de sécurité, en particulier, à préserver la paix sociale», étant entendu que la réalisation du processus électoral actuel «fixera d’une manière définitive l’ancrage de notre pays dans l’État de Droit et de respect des valeurs universelles de démocratie et de respect des libertés individuelles et collectives. C’est pour cette raison que, m’appuyant sur les dispositions pertinentes de l’article 12 de notre Constitution, je vous exhorte à ne laisser aucune marge à ceux qui voudront profiter de cette période très délicate dans l’exercice citoyen de notre démocratie pour monter les Comoriens les uns contre les autres ou bien pour affaiblir nos institutions républicaines». Dès lors, les Forces de Défense et de sécurité sont exhortées à plus de «vigilance» et à «faire preuve de la plus grande sévérité envers tous ceux qui tenteront, de quelle que manière que ce soit, de troubler la quiétude des Comoriens. À tous ceux qui veulent mettre en péril la paix, l’unité, la cohésion et la concorde nationales, vous devez appliquer la Loi, dans toute sa rigueur, sans tergiverser». Ahmed Sambi ne disait-il pas à qui voulait l’entendre qu’il contrôlait l’Armée et qu’il était capable de mettre le feu aux Comores? Ne disait-il pas que le pays irait dans le sens que lui, le DJ du Parti Bidoche, le voudrait? Qu’attend-il pour mettre ses menaces à exécution, puisqu’il croit que les Comores sont sa propriété privée?
Il fallait un tel discours de fermeté parce que les Comoriens sont vraiment fatigués par les gesticulations dramatiques d’Ahmed Sambi et de ses crypto-sambistes. Quand il rampait avant de déposer sa candidature anticonstitutionnelle aujourd’hui définitivement enterrée, il avait beaucoup consulté pour qu’on lui dise ce qu’il voulait entendre. Ses partisans à Mohéli lui avaient expliqué qu’il ne fallait pas compter sur eux pour appuyer une démarche scélérate qui était contre les intérêts du pays en général et de Mohéli en particulier. En homme habitué au béni oui-oui de ses courtisans, il avait très mal pris ce qu’on lui avait dit à Mohéli. Il est incapable de comprendre que la fidélité à sa personne ne peut pas aller au-delà de certaines limites à Anjouan et à Mohéli.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 29 décembre 2015.
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ABDOU MHOUSSINE
décembre 29, 2015 at 8:15Bonsoir tout le monde,
Maintenant que la candidature du satan SAMBI est enterrée à jamais,espérons-le,l’heure est à la réflexion.Chacun de nous ,citoyen comorien,a le devoir de contribuer dans la construction d’un pays prospère,un pays où tout doit être bâti:Il me semble qu’il est pas nécéssaire n’est pas nécéssaire de dresser un bilan sur les quarantes longues années d’indépendance échouée,tous les comoriens vivent,de plein fouet,l’échec cuisant des autorités qui nous ont dirigés.La contribution de tout le monde est plus qu’importante en cette période où les Comores se trouvent devant un choix décisif pour son avenir.Soit le peuple désigne un président ,parmi les candidats qui ont toujours échoué et qui n’ont aucun programme de développment fiable,soit il désigne un homme compétent ,honnête et responsable qui servira son pays et non pas se servir comme ceux qui ont eu à diriger le pays et qui l’ont anéanti.Chacun de nous de nous se pose un tas de questions :De quel de tous ces candidats à l’élection présientielle a un programme “qui tient debout”.Quel est le candidat qui respectera plus ou moins son programme.De quel de ces candidats tiendra sa parole?Mais à l’heure actuelle,le candidat du pouvoir ne respecte pas les règles du jeu,les règle de la démocratie.On utilise le pouvoir pour accroître le nombre de voix en sa faveur.Il nomme,nomme jusqu’au bout ses partisans.Ces pratiques sont ant-démocratiques et ne contribuent en aucune manière notre jeune démocratie.De plus,elles salissent l’image de notre pays.Notre pays a un chemin très long à faire.Restaurer l’image du pays,en valorisant le travail,restaurer l’image dégradée de notre pays en cessant de compter sur les autres,cesser de pratiquer la diplomatie de la mendicité.Restaurer le pays en prenant en main notre destin.Restaurer l’image du pays en luttant contre les détournements des fonds publiques,la corruption.Restaurer le pays en mettant en place une justice juste indépendante qui puisse juger et condamner les malfaiteurs,les pilleurs.Cette dernière mission,récuperer les deniers de l’Etat volés permettra de rétablir la confiance des citoyens envers la classe politique.Les responsables qui auront la charge de diriger le pays vont devoir mettre en oeuvre une vraie politique de l’éducation.Revoir les mesures qui limiteront les détournement des impôts et rehausser le taux de recouvrement des recettes fiscales.Il y’ a du chemin à faire.