Soilih Mohamed Soilih et le renouveau d’une diplomatie
Des initiatives volontaristes pour réveiller une diplomatie léthargique
Par ARM
La diplomatie comorienne est-elle l’homme malade du pays, ou plutôt, l’homme le plus malade du pays? La question mérite d’être posée parce que l’appareil diplomatique comorien n’est pas toujours un modèle de compétence, de cohérence, de volontarisme et de dynamisme. Le corps du malade a tellement de sang à irriguer que cela est devenu un facteur de paralysie générale. De fait, la diplomatie comorienne souffre non pas d’un manque de ressources humaines, mais d’un emploi très désordonné et aléatoire de ces dernières, nombreuses. Les soubresauts, également nombreux, du malade sont tellement violents qu’on se demande s’ils ne finiront pas par tuer ce dernier. Pourtant, Soilih Mohamed Soilih, Ambassadeur des Comores aux États-Unis et aux Nations Unies, a décidé de donner à cette diplomatie représentant l’image de grand malade des institutions publiques comoriennes une nouvelle impulsion, dans la limite de ses prérogatives et de son champ d’action. Il a choisi la formation des diplomates comoriens par des spécialistes étrangers. Cette nouvelle mission faisait partie des raisons qui l’avaient poussé à effectuer un déplacement de la plus haute importance en juillet 2015 en Suède. Résultat de cette mission en Scandinavie, en janvier 2016, une spécialiste suédoise en matière de Diplomatie sera à Moroni pour assurer une formation au profit de quelques diplomates comoriens. La démarche est intelligente et utile parce que c’est le meilleur du groupe comorien, au regard des critères objectifs suédois, qui pourra aller se perfectionner à Stockholm, et en la matière, aucune autorité comorienne ne pourra imposer le choix portant sur sa petite copine du moment. Autant dire donc qu’aucune complaisance démagogique ne sera tolérée, et tant pis pour les habitués des passe-droits.
En même temps, en signe d’encouragement du processus de consolidation des institutions nationales et de la stabilité institutionnelle dans un pays s’ancrant de plus en plus dans la démocratie, la Suède va assister le processus démocratique en cours aux Comores, au-delà des élections du Président de l’Union et des Gouverneurs des îles en février et avril 2016. Cela suppose un travail de fond et des actions concrètes au profit des structures politiques, médiatiques et de la «société civile», notamment des associations féminines.
De surcroît, de source bien informée, nous apprenons que ce lundi 7 décembre 2015, en compagnie de l’Ambassadeur des Comores à Dar-Es-Salam, Tanzanie, Soilih Mohamed Soilih a dîné avec Madame l’Ambassadeur de Suède dans la capitale tanzanienne. Comme on sait, quand des diplomates dînent ensemble, cela suppose avant tout qu’ils vont parler des affaires de leurs pays et procéder à des échanges de vues. Donc, d’après ce diplomate qui parle sous couvert de l’anonymat, Soilih Mohamed Soilih a rencontré la diplomate suédoise notamment pour évoquer le suivi des entretiens qui ont eu lieu récemment à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine, entre le Président Ikililou Dhoinine et le Premier ministre de Suède. Cette rencontre d’Addis-Abeba fait suite aux entretiens que l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih avait eus à New York avec son homologue suédois. Comme quoi en diplomatie, tout se prépare.
Cela signifie que quand un diplomate comorien veut travailler pour le bien de son pays, il peut toujours le faire, mais la question qui se pose est celle de savoir s’il y a beaucoup de diplomates qui font correctement leur travail aux Comores et si on leur en donne les moyens, dans une administration qui a besoin de profondes restructurations et réformes structurelles et autres. Et, on doit se poser la question de savoir si parfois l’éloignement par rapport à l’administration centrale du ministère des Relations extérieures n’est pas un facteur qui favorise le volontarisme diplomatique. La question se pose parce qu’il y a peu, un Ambassadeur des Comores dans une capitale européenne a donné des preuves irréfutables non seulement de sa compétence, mais aussi et surtout de son honnêteté, surprenant agréablement les autorités supérieures du pays.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 8 décembre 2015.