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Diana Shima Rwigara, une voix pour le Rwanda et pour les Comores

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Diana Shima Rwigara, une voix pour le Rwanda et pour les Comores

Tel qu’aux Comores, une non-élection au Rwanda, c’est un «gaspillage»

Par ARM

       Dans la matinée de ce jeudi 18 juillet 2024, le premier Journal Afrique de Radio France Internationale (RFI), à 3 heures 30 GMT, a diffusé une courte mais pertinente, éclairante et édifiante déclaration de Mme Diana Shima Rwigera (Photo, menottée), une opposante à la dictature sanglante, ethnique, manipulatrice et kleptocratique du tyran nilotique Paul Kagamé, présenté par l’universitaire belge Filip Reyntjens comme «le plus grand criminel de guerre en fonction aujourd’hui», surnommé «Ponce Pilate» lors de sa rébellion contre le régime politique du Président Juvénal Habyarimana: Pierre Péan: Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994, Mille et Une Nuits, Fayard, Collection «Enquête», Paris, 2005, p. 59.

       Toujours s’agissant de Paul Kagamé dans le maquis en Ouganda, sous les ordres du rebelle et futur tyran Yoweri Museveni, on apprend que «Museveni va lui confier la direction de la cour martiale de la NRA où il est amené à juger les rebelles coupables d’exactions contre les populations civiles. Ses ennemis à Kampala le surnomment alors “Ponce Pilateˮ», «et ses pires ennemis – qui l’accusent d’être un tortionnaire»: Paul Kagamé (Rwanda), in Michel Gaud et Laurence Porgès: Biographies de quatorze chefs de guerre, in Jean du Bois Gaudusson et Michel Gaud: L’Afrique face aux conflits, Afrique contemporaine n°180, numéro spécial, 4ème trimestre 1996, La Documentation Française, Paris, 1997, p. 186.

Les dictateurs Paul Kagame et Assoumani Azali

       Née en 1981 à Kigali, Rwanda, Mme Diana Shima Rwigera, femme d’affaires et féministe, est Tutsie, comme Paul Kagamé. Donc, elle n’est pas tribaliste. Elle est la fille d’Assinapol Rwigera, un industriel qui soutenait le Front patriotique rwandais (FPR), le parti-État du Rwanda, avant que Paul Kagamé ne l’assassine dans «un accident de voiture» dans la soirée du 4 février 2015. En 2017, Mme Diana Shima Rwigera annonce sa candidature pour la mascarade électorale, et Paul Kagamé la présenta dans des images truquées la faisant paraître nue. Sale! Inhumain! Naturellement, elle fut privée de candidature, arrêtée en même temps que sa mère et sa sœur «pour atteinte à la sûreté de l’État», «incitation à l’insurrection»… À l’élection présidentielle qui n’a pas eu lieu ce lundi 15 juin 2024, elle a voulu être candidate, mais, le 6 juin 2024, il lui a été signifié que sa candidature avait été rejetée.

       Suite à cette énième inconstitutionnalité, le tyran Paul Kagamé a été «élu», toute honte bue, à «99,18%», contre 0,50% pour Frank Habineza et 0,32% pour Philippe Mpayimana. C’est une triste et regrettable saleté, une honte pour toute l’humanité, 34 ans après le discours du 20 juin 1990 du Président François Mitterrand à La Baule, liant l’aide française au développement à l’effort fourni par les dictatures africaines pour se démocratiser.

       Ce jeudi 18 juin 2024, Mme Diana Shima Rwigera a tenu les beaux propos suivants sur RFI: «Je ne comprends même pas, au fait, pourquoi on fait des élections au Rwanda, parce que, ça ce n’est pas une élection, si on est honnête. La majorité des Rwandais vivent dans la peur. Ils ont peur de voter pour un autre candidat. Je ne sais pas comment on peut appeler ça, mais ce n’est pas une élection. C’est juste un show pour satisfaire l’Occident, peut-être, pour montrer au monde: “OK. Vous voulez qu’on organise des élections? On va les organiserˮ. C’est du gaspillage, en fait. On vit dans un pays pauvre. Donc, de voir tout cet argent utilisé pour une soi-disant élection, c’est triste. Je trouve triste le fait que le Rwanda, après toutes ces années, continue de refuser à l’opposition le droit de participer à la vie politique. Et, je trouve encore plus triste que les partenaires étrangers continuent de supporter un régime qui ne laisse pas à l’opposition l’espace pour exprimer ses idées».

       Votre site préféré a exprimé la même idée dans le cas des Comores, suite à l’élection qui n’a pas eu lieu en janvier 2024: comme les Comores de Mitsoudjé sont incapables d’organiser une élection, il faut que ce mot «élection» soit supprimé de la Constitution. C’était le mardi 16 janvier 2024. Notre article était intitulé: Déconstitutionnaliser toutes les élections aux Comores. La Républiquette bananière «de Droit», ôtée des élections.

       Voici le contenu de l’article, dont la conclusion est la même que celle tirée par Mme Diana Shima Rwigera, pour éviter d’organiser des non-élections, des élections qui n’ont pas lieu.

Déconstitutionnaliser toutes les élections aux Comores

La Républiquette bananière «de Droit», ôtée des élections

       Les Comores doivent être officiellement et constitutionnellement un pays sans élections, même bananières. Aucune élection. Rien. Rien. Rien. Les élections doivent y être élevées au rang de plus grave crime contre l’humanité, et être bannies et sévèrement réprimées, en reconnaissant de fait et «de Droit» tous les droits, toutes les prérogatives, toutes les compétences et tous les pouvoirs au dictateur de «Droit divin» Assoumani Azali Boinaheri et à sa famille. Les Comores doivent passer de Républiquette bananière de fait à Républiquette bananière de «Droit».

       1.- Pour organiser des élections, il faut un État. Or, les Comores ne sont pas un État: «Puisque l’État est aussi un ensemble de services publics dirigés par les pouvoirs publics (gouvernement), la doctrine française soutient qu’il est investi en outre d’une compétence au titre des services publics, aux fins de les organiser, de les faire fonctionner et de les défendre. C’est à Jules Basdevant que reviennent la constatation et la mise en œuvre de ce troisième titre de compétence étatique»: Nguyen Quoc Dinh, Patrick Dallier, Mathias Forteau, Alina Miron et Alain Pellet: Droit international public, 9ème édition, LGDJ Lextenso, Paris, La Défense, 2022, p. 717.

       2.- Pour organiser des élections, il faut une Constitution, la «Magna Carta», la «Grande Charte», la norme suprême de l’État. Or, les Comores n’ont pas de Constitution. La Constitution est avant tout «la forme juridique de l’État», le «statut de l’État», un «instrument de la limitation du pouvoir». De fait, «l’État, étant personne morale, ne peut par conséquent exister comme telle qu’en vertu d’un statut. Le statut de l’État, c’est sa Constitution. Sauf lorsque le pouvoir s’incarne entièrement dans un homme, tout État a donc une Constitution. Il en est ainsi même dans les monarchies dites “absolues” dans la mesure où il existe un certain nombre de règles que le monarque lui-même ne peut modifier: les règles fixant la dévolution de la Couronne ou portant inaliénabilité de certains territoires… Ce n’est que lorsque aucune règle n’est supérieure à la volonté du roi qu’il n’existe pas de Constitution. Mais dans ce cas, il n’y a pas non plus d’État au sens juridique du terme, le pouvoir politique appartenant à un homme et non à une Institution»: Bernard Chantebout: Droit constitutionnel et science politique, 10ème édition, Armand Colin, Collection «U – Droit», Paris, 1991, pp. 32, 33 et 32.

       3.- Un État civilisé organise des élections démocratiques et crédibles, sur la base de la Constitution. Or, les Comores sont incapables d’organiser une vraie élection, plongeant chaque fois dans la misère de la réflexion et l’escalade du ridicule devant la communauté internationale: «Dans une société moderne, les élections jouent un rôle capital pour que l’on ne puisse pas s’y intéresser. La constatation suffit pour induire qu’à l’instar d’une fondation pour un immeuble, les élections sont indispensables à la mise en place des régimes démocratiques. Comparativement à un immeuble bâti sur une fondation peu solide, un régime politique aurait des difficultés à se consolider s’il est assis sur un hold-up électoral. Il s’écroulerait au moindre contact des intempéries produites par des conditions météorologiques moins clémentes»: Jean-Louis Ésambo Kangashé: Élections en Afrique, un modèle d’importation étrangère ou une voie originale de démocratie, in Frédéric Joël Aïvo et autres: La Constitution béninoise du 11 décembre 1990: un modèle pour l’Afrique? Mélanges en l’honneur de Maurice Ahanhanzo-Glélé, L’Harmattan, Collection «Études africaines», Paris, 2014, p. 441.

       Comme les Comores ne sont pas un État, n’ont pas de Constitution et sont incapables d’organiser une élection au sens civilisé du terme, la communauté internationale doit les aider à adopter une Constitution qui comporterait juste un article, la Constitution la plus courte du monde: Article 1er, unique et final: «Par la grâce de Dieu, le dictateur de Droit divin et de compétence divine Assoumani Azali Boinaheri détient tous les pouvoirs, compétences, prérogatives et attributions, et procède à toutes les nominations des dirigeants, en commençant par les membres de sa propre famille et de son entourage, étant noté que toute forme d’élection est strictement interdite et punie de peine capitale, puisque le dictateur de Droit divin et de compétence divine Assoumani Azali Boinaheri est à la fois l’État, la nation, la Constitution et l’élection, et a droit à la divinisation divine et suprême».

       Mobilisons-nous et mobilisons la communauté internationale pour ce bonheur sublime et lumineux.

       Une dernière remarque est à faire: l’entente est parfaite entre le dictateur Assoumani Azali Boinaheri de Mitsoudjé et le dictateur nilotique Paul Kagamé. Cherchez l’erreur…

       Mme Diana Shima Rwigera a toute notre sympathie, notre admiration et notre soutien moral.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 18 juin 2024.


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