Nécessaire et digne conférence de presse de Maître Fahmi Saïd Ibrahim
Non à la violence et à la vengeance! Pour l’apaisement et la réconciliation
Par ARM
Suite à l’agression à coups de couteau sur la tête du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, le vendredi 13 septembre 2024, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a tenu une conférence de presse de très haute teneur, d’une très grande dignité. Sa mise au point sur le sujet était nécessaire. Il l’a faite non pas en tant que membre d’un parti politique («Mon Dieu, occupez-vous de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge»), mais en sa qualité de citoyen, d’ancien ministre, d’ancien Député, de républicain, et de démocrate. Mais, en réalité, comme il s’agit de lui, l’Avocat chevronné, passionné de Droit et de justice, n’est jamais loin. Cette mise au point était absolument nécessaire et a été faite, nous ne le dirons jamais assez, de la plus belle des manières, avec flamboyance auditoire, panache humain, brio juridique et maestria dans la démonstration. Elle était nécessaire parce que l’ancien ministre, doublé d’un Avocat consciencieux et compétent, devait expliquer ce qu’il a expliqué, à savoir:
1.- Maître Fahmi Saïd Ibrahim condamne la violence, celle qui a frappé le dictateur Assoumani Boinaheri, quand il a reçu des coups de couteau sur la tête, le vendredi 13 septembre 2024. Pour lui, cet acte grave, inédit aux Comores, prouve qu’aucun Comorien n’est à l’abri d’une agression de la plus grande violence.
2.- Maître Fahmi Saïd Ibrahim condamne la mort plus que suspecte du gendarme de 22 ans qui a porté les coups de couteau sur le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, alors que le suspect était en isolement quelque part, sous la garde des pouvoirs publics, sous la surveillance de la puissance publique, sous la main des autorités. Les pouvoirs publics doivent privilégier la transparence sur cette mort qui traumatise tous les Comoriens, et ce, afin d’éviter les suspicions et les doutes. La vérité s’impose. Une enquête sérieuse s’impose. Les autorités sont comptables devant les Comoriens pour faire manifester la vérité, pour faire appliquer le Droit. Quelle était la compétence des autorités qui avaient la responsabilité de la garde du gendarme? Pourquoi le gendarme n’avait pas été confié aux gendarmes en tant qu’officiers de Police judiciaire? Où était gardé cet homme? On aurait pu constituer une commission d’enquête indépendante. Il s’agit d’une affaire très grave, qui exclut toute hypothèse, rumeur, supposition, supputation et conjecture. Il s’agit d’une affaire pénale. Il s’agit d’une affaire criminelle. Il aurait fallu faire une autopsie. Celle-ci a été faite ou pas? Quien sabe? Oui, qui sait? Une association, notamment de défense des droits de l’Homme, peut se constituer partie civile, à condition d’exister au moins une année avant la survenance des faits.
3.- Maître Fahmi Saïd Ibrahim défend l’État de Droit et la sécurité juridique de tous les habitants des Comores, pour que le citoyen ne soit pas la cible de la violence. Donc, c’est le Droit et la justice qui doivent organiser les rapports au sein de la société et non la violence, notamment à coups de couteaux.
4.- Comme le jeune gendarme était en bon état sur le plan sanitaire, sa mort subite est source de moult questions, auxquelles la puissance publique doit répondre. Si la puissance publique ne répond pas aux questions légitimes de la population, elle ne rend pas service au pays, surtout en ce moment difficile de son Histoire.
5.- Maître Fahmi Saïd Ibrahim en appelle aux valeurs d’éthique de l’Islam et du Droit pour que les Comores sortent des dangers mortels dans lesquels elles sont plongées depuis quelques années.
6.- Pour Maître Fahmi Saïd Ibrahim, les théologiens comoriens doivent se mobiliser en vue de l’apaisement et de la réconciliation des Comores, afin de sortir des affres et des dangers de la division. En la matière, les théologiens doivent assurer une médiation sociale, entièrement éloignée de la politique politicienne.
7.- Pour que l’apaisement puisse devenir une réalité, il est impératif de libérer tous les prisonniers politiques, qu’ils soient condamnés par la Justice ou non. Il est très facile d’y voir une allusion claire à l’urgence de mettre fin au sort funeste et lugubre parce qu’à la fois inconstitutionnel et illégal réservé au Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, absolument innocent, à qui rien de crédible n’a été reproché. De tout cœur, en notre âme et conscience, nous sommes avec lui.
8.- Maître Fahmi Saïd Ibrahim a eu l’intelligence de rappeler que Haïti a sombré dans le chaos destructeur et mortel actuel parce que les dirigeants et les habitants de ce pays insulaire, francophone et ancienne colonie française comme les Comores ont basé tous leurs rapports sociaux sur la force et sur la violence. Pour lui, les Comores ne sont pas loin du triste état d’anarchie dans lequel «vivent» les Haïtiens.
9.- Pour Maître Fahmi Saïd Ibrahim, si les Comores ne se réconcilient pas avec le Droit, la justice et la concorde civile, bientôt, ça sera l’anarchie, et celle-ci n’épargnera rien, ni personne.
Tout le monde sait ce qui s’est passé, mais sans preuves. Aucune autorité ne dira ce qui s’est exactement passé. C’est doublement triste. D’une part, c’est triste parce qu’un être humain a été tué sans le moindre respect de l’humanité et du Droit. D’autre part, c’est triste parce les autorités ne feront rien pour dire la vérité.
Tous les Comoriens sont de potentielles victimes d’assassinat de la part des pouvoirs publics.
Une fois de plus: c’est triste.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 19 septembre 2024.