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L’opposition fustige la mauvaise gouvernance

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L’opposition fustige la mauvaise gouvernance

Condamnation du régime politique d’Azali Assoumani

DÉCLARATION

          Un an déjà et le régime du Président Azali Assoumani ne semble pas encore avoir réussi à convaincre la majorité de la population quant à ses capacités et sa volonté profonde de répondre aux attentes de la population en matière de développement durable. Certes, il faut saluer et se féliciter de la fourniture régulière de l’énergie électrique sur l’ensemble de l’archipel.

Cependant, le pays est réputé avoir le coût de l’électricité le plus cher de la région. D’où la nécessité de produire de l’énergie électrique pérenne et à moindre coût pour soutenir le développement socio-économique. Il faut également se réjouir de la reprise du chantier des infrastructures routières à Ndzuani et à Ngazidja. Reprise totale de certains tronçons et réhabilitation d’autres ainsi que le lancement prochain du tronçon transversal Dindri-Lingoni et Hahaya-Mitsamihouli sur financement de l’Arabie saoudite, et Oichili-Dimani sur financement de l’Union européenne.

Des chantiers relevant de la continuité de l’État. Toujours sur le chapitre des chantiers, il y a lieu de noter celui d’un nouvel hôpital sur le site d’El Maarouf à Moroni. Ici tout en saluant une telle initiative, il y a lieu de noter l’opacité entourant le choix des architectes, alors qu’en la matière il y a toujours appel à concours, ainsi que celle concernant le financement de sa construction estimée à quelques 30 milliards de francs.

Au final, en une année d’exercice du pouvoir, le régime affiche un seul chantier pérenne, celui de l’aéroport de Hahaya, dont le financement reste opaque, laissant au passage en jachère celui de Bandar Salam à Mohéli.

Sur l’État de Droit et la bonne gouvernance, le passif est plutôt impressionnant.

Les Institutions de la République (Cour constitutionnelle, Assemblée nationale, Exécutifs insulaires, Justice)  subissent une sorte de mise sous tutelle par le gouvernement de l’Union, avec comme conséquences des crises incessantes de fonctionnement et un discrédit total vis-à-vis de l’opinion.

Aucun effort n’est déployé pour respecter les lois et les règles édictées, passant de leur violation «commandée par l’urgence» à leur banalisation pure et simple. De la mise à mort crapuleuse d’un présumé assassin, de la fermeture sine die d’une radio libre alors que la Justice avait ordonné sa réouverture en passant par l’abrogation des lois par des décrets (cas de la Commission anticorruption et du FADC, notamment ),par la nomination et la révocation des magistrats sans tenir compte de la Loi en la matière et l’octroi des marchés publics sans appel d’offres, le dernier cas en date étant l’hôtel Itsandra, les exemples abondent et mettent à mal l’ambition de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030.

Un an déjà et malheureusement notre pays subit les conséquences négatives d’une loi de finance imprudente et irréaliste qui consacre 81 milliards de recettes, contre moins de 40 milliards l’année dernière.

De cette loi, naît une assiette fiscale exagérément élargie, qui a pour effet un matraquage fiscal drastique qui n’épargne aucun opérateur économique. Ce qui est de mauvais augure pour une économie déjà particulièrement fragile et pour une population au quotidien de plus en plus précaire.

Pire, aucune orientation claire et réaliste d’une politique macroéconomique susceptible de relancer la croissance pour asseoir en bout de course les bases d’un pays émergent. Les acquis en matière de gouvernance économique ont été abandonnés au profit d’un «compter sur soi» qui produit des mots à profusion et non la croissance espérée et attendue, une gouvernance qui se sert du clientélisme et qui génère de la précarité laquelle gagne en ampleur. D’où la résurgence des conflits sociaux, comme la grève des enseignants, et l’augmentation du chômage surtout auprès des jeunes et en particulier les jeunes diplômés.

Par ailleurs, l’arrestation arbitraire des leaders syndicaux et le refus d’engager le dialogue avec les syndicats afin de mettre un terme à la grève des enseignants qui paralyse les établissements publics du primaire et du secondaire, prenant ainsi le risque d’une année blanche dont les conséquences auraient des dommages considérables pour le pays, sont le signe évident d’une mauvaise gouvernance.

Quant au dialogue politique amorcé par la nécessaire amélioration de la loi sur les partis politiques, il a été stoppé net sans autre forme de procès. Or le président de la République s’était engagé personnellement pour la nécessaire reformulation de certaines parties de cette loi dont personne ne conteste l’utilité.

En outre, ici et là, la rumeur d’une réforme constitutionnelle et des assises sur le bilan de 40 ans d’indépendance ne cesse de s’amplifier. Une rumeur cependant confortée par les déclarations du Chef de l’État lors de l’inauguration de l’hôpital de Bambao Mtsanga à Anjouan le 25 mai dernier et à RFI le 28 mai. Mais tout cela sans contours, ni calendrier clairs.

Face à tout cela, l’opposition signataire de la présente déclaration demande au Président de la République:

– de respecter son serment du 26 mai 2016, notamment en matière d’État de Droit et de bonne gouvernance;

– de définir et d’adopter une politique de développement socio-économique durable à même de relancer la croissance pour asseoir les bases réelles d’une émergence du pays-

– et reprendre le dialogue politique pour finir le chantier amorcé et pour définir ensemble les contours et la finalité de la réforme constitutionnelle envisagée.

L’opposition regrette par ailleurs, qu’en matière de diplomatie, aucune initiative louable n’est prise pour le retour de Mayotte dans son giron naturel. Attachée à l’unité de la nation et à la stabilité politique du pays, l’opposition exprime sa volonté de contribuer à la mise en place d’institutions publiques solides, efficaces,  résilientes, à même de faire face à toutes les crises, à tous les changements et de maintenir la stabilité nécessaire pour affronter tous les défis liés à la gouvernance. Et, à cet effet, elle soutiendra toute initiative allant dans le sens des attentes de la population et combattra fermement toutes les dérives du régime.

Partis et mouvements signataires

UPDC, MOUROUA, ADD ZAM-ZAM, DJAWABU, UNDC, RDC, PCDP- DJAMNAZI, RADHI, CADIM, FD, RDR, APSI, RIFAID et MIM

© www.lemohelien.com – Dimanche 4 juin 2017.


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