Les Comoriens n’acceptent plus d’être instrumentalisés
Fin d’une période de manipulations haineuses et pitoyables
Par ARM
Les vaincus du premier tour de l’élection présidentielle comorienne du dimanche 21 février 2016 sont devenus un coq égorgé qui doit gigoter et faire quelques pas débout, la tête en bas, avant de tomber définitivement, foudroyé par la mort. Les vaincus se savent par terre mais ont envie de faire de la vantardise dans leur mort politique, et de gigoter donc avant de cesser de bouger. Les vaincus savent que leurs carottes sont cuites, mais ont besoin de faire du cinéma en menaçant d’organiser continuellement des manifestations de protestation. Or, cette attitude est antirépublicaine et antidémocratique parce que les protestataires ne veulent pas respecter les deux principes suivants, principes pourtant inscrits dans la Constitution comorienne: «La Cour constitutionnelle est le juge de la constitutionnalité des lois de l’Union et des îles. Elle veille à la régularité des opérations électorales tant dans les îles qu’au niveau de l’Union, y compris en matière de référendum; elle est juge du contentieux électoral. […]» (article 31). Et, «[…]. Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent à toute autorité ainsi qu’aux juridictions sur tout le territoire de l’Union […]» (article 35). De ces dispositions constitutionnelles, nous retenons la leçon suivante: tout d’abord, la seule institution habilitée à statuer en matière de contentieux électoral est la Cour constitutionnelle. Ensuite, quand cette dernière statue, ses décisions sont insusceptibles du moindre recours. Enfin, et comme suite logique à tout cela, la décision de la Cour constitutionnelle s’impose à tout le monde, y compris au Président de la République.
Dès lors, les Comoriens ne comprennent pas quand ils voient des candidats à l’élection présidentielle désavoués par les électeurs mais qui cherchent la voie de la justice en s’adressant à la Cour constitutionnelle en étant convaincus que celle-ci dira le Droit. Or, pour ces gens à la haine facile et à l’injure également facile, la Cour constitutionnelle ne pourra dire le Droit qu’en leur donnant gain de cause. On n’a jamais entendu ces gens-là refuser leur élection reconnue par la Cour constitutionnelle au prétexte que celle-ci est ravagée par la partialité, mais quand c’est l’adversaire qui est élu, on assiste à un concert de protestations. Donc, quand la Cour constitutionnelle leur donne raison, ils se taisent et se trémoussent pour fêter leur victoire. Mais, dès qu’ils perdent une élection, ils perdent le sens de la mesure et se mettent à dire et à faire des bêtises. Heureusement qu’ils sont éliminés dès le premier tour de l’élection présidentielle parce que quand on veut diriger l’État, on commence par respecter ses institutions et à leur faire confiance. Pourtant, que voit-on? Des gens haineux et méprisants qui refusent de reconnaître le primat de la Cour constitutionnelle en matière de contentieux électoral et l’impossibilité d’engager des recours contre ses décisions. En termes clairs, cela signifie qu’en matière électorale et constitutionnelle, quand la Cour constitutionnelle prend une décision, celle-ci est inattaquable. C’est tout. Même le Président de la République doit s’y soumettre, et l’a démontré quand il avait chassé à coups de pieds deux Conseillers considérés comme affectant le bon fonctionnement de la Commission électorale nationale électorale (CÉNI), mais désavoué par la Cour constitutionnelle, saisie par les deux Conseillers en question. Alors, il faudra qu’on explique aux Comoriens pourquoi des individus haineux et méprisants ayant perdu une élection poussent l’exagération jusqu’à se croire au-dessus de la Constitution, du Président de la République et de la Cour constitutionnelle? Pourquoi saisir la Cour constitutionnelle si c’est pour rejeter ses décisions, entièrement fondées sur le plan légal, mais qui ont le tort de déplaire aux prétentieux prétendants?
Heureusement, les Comoriens ont parfaitement compris que seule la haine anime ces gens-là qui ne sont d’accord qu’avec les décisions qui leur sont favorables. Et puis, tant qu’à faire, on constate que quand les perdants les plus haineux et les plus méprisants décident d’organiser une manifestation de protestation, les gens préfèrent rester chez eux. On sait que le crypto-sambiste Hassan Ahmed El-Barwane, alors ministre d’Ahmed Sambi, avait signé un arrêté interdisant les manifestations politiques hors périodes électorales sur les lieux publics. Aujourd’hui, ce sont les crypto-sambistes qui sont contre leur propre héritage juridique. Donc, les vaincus récalcitrants et leurs troupes ne peuvent pas défiler aux Comores. Pourtant, il faudra bien reconnaître que même là où les Comoriens ont le droit de manifester à tout moment, on ne voit pas beaucoup de personnes. Ceci est d’autant plus vrai que lors de la manifestation au Trocadéro, à Paris, le samedi 5 mars 2016, les organisateurs de la marche ont annoncé le chiffre de 100 personnes. Mais, pour connaître la réalité des choses, il faudra diviser ce chiffre déjà rabougri et rachitique par 3, soit «33,33» personnes. Et qu’on cesse de gonfler artificiellement les chiffres. Et même si c’était un chiffre de 100 manifestants, ça fait tout de même rabougri et rachitique. Il n’y a donc pas de quoi pavoiser. Pourquoi? Parce que les Comoriens sont fatigués d’être manipulés par les mêmes. Les Comoriens ne veulent plus qu’on les entraîne dans des sales histoires par simples manipulations. Comme les élections ont été correctes et démocratiques, les Comoriens ne souhaitent plus être pris pour des gens qu’on peut manipuler dans tous les sens et qu’on peut jeter par la suite comme des kleenex. Il est donc temps pour les perdants perdus de reconnaître leur défaite logique et de cesser de s’agiter inutilement.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 6 mars 2016.