Le Rapport de la Cour des Comptes tue Ahmed Hydro
La corruption du porteur de l’énorme chapelet dénoncée
Par ARM
«Santo subito!» («canonisation immédiate!»), scandaient Place Saint-Pierre de Rome les fidèles à la mort du Pape Jean-Paul II le 2 avril 2005 et les jours suivants. La chose a fait des émules. Aux Comores, les gens vont se retrouver Place Badjanani et Place de l’Indépendance à Moroni pour exiger la «canonisation immédiate» d’Ahmed Abdallah Salim, Saïd Abdallah Salim à l’état civil, Ahmed pour les intimes, et Ahmed Hydro pour les détracteurs. La «canonisation immédiate» du Saint porteur du plus grand chapelet du monde est acquise.
Pourtant… Oui, pourtant… Pour que la chose soit claire dans les esprits, rappelons que sur ce site, ont été publiées des informations absolument vraies sur la corruption malsaine et indécente d’Ahmed Abdallah Salim quand il dirigeait en ruinant la Société comorienne des Hydrocarbures (SCH). Ces informations n’étaient ni fausses ni tendancieuses. Or, quelques heures après, les vulgarités, les injures, les insultes et l’anathème fusèrent sur moi, et pour présenter Ahmed Abdallah Salim en Saint. On me demanda de publier des injures sur moi, et j’étais prêt à le faire par pur mépris envers ces gens-là, mais un ami me rappela qu’il ne fallait pas accorder de l’intérêt à des gens et à des choses sans importance.
Au Tribunal de Moroni, ces vulgarités sont observées avec sévérité. Un magistrat qui est particulièrement outré par les trivialités crapuleuses de ces gens-là a décidé qu’il ne fallait pas que la voyoucratie puisse se croire toute-puissante et dans l’impunité. Il décida que le Rapport concernant la voyoucratie d’Ahmed Abdallah Salim à la SCH soit connu sur la base de documents officiels. Il a mis à la disposition de votre site le Rapport de 50 pages. Celui-ci sera publié dans son intégralité dans un livre à paraître en octobre 2017. En attendant, il est utile de partager avec vous des extraits de ce document accablant.
Voici donc quelques extraits du Rapport mis à la disposition du Tribunal de Moroni par la Cour des Comptes, pendant qu’Aïcham Itbar, l’«ancien stagiaire national», se gargarise de concepts juridiques dont il ne connaît pas le sens pour tenter de présenter son emblématique client en Saint. Mesdames et Messieurs, lisons: «La difficulté majeure que la Cour a rencontrée dans l’exercice de ses fonctions fût l’absence des états financiers de la société», «Nous avons relevé qu’en majorité les dépenses de la SCH ont été réglées en espèces», «Cette situation constitue une violation flagrante en matière de gestion des finances publiques; ce qui constitue aux yeux de nos textes une faute de gestion». Ce n’est pas fini: «Au cours de ses investigations, la Cour a constaté que l’exercice 2011 a été exécuté sans qu’il soit fait référence à un budget prévisionnel. Elle a constaté également que cette situation ne date pas de 2011; cette situation est devenue la règle qui administre la société et ce depuis l’exercice 2006. Il importe de souligner que les responsables sont bien conscients de la gravité d’exécuter un exercice sans budget prévisionnel; la conséquence directe et première d’une telle situation est l’exécution des dépenses de façon indéfinie».
Après avoir soufflé et soupiré, nous reprenons notre édifiante lecture: «La Cour fait noter au cours de ses investigations qu’il n’existe pas de service de contrôle interne; qu’il n’a pas été procédé à des contrôles internes dans la gestion de l’exercice 2011», «Au cours de ses investigations, la Cour a noté qu’au niveau de l’essence, les pertes se sont évaluées au titre de l’exercice 2011 à 107.817.574 francs comoriens», «Quant au gasoil, les pertes se sont chiffrées à 181.389.781 francs comoriens», «S’agissant du pétrole (Jet A-1), les pertes sont de l’ordre de 67.805.413 francs comoriens», «En ce qui concerne les pertes en mer, la cour a relevé qu’elles sont évaluées pour l’exercice 2011 à 8.528.267 francs comoriens», «Quant au gasoil, les enregistrements font état des pertes de 45.459.581 francs comoriens», «S’agissant du Jet A-1, il a été constaté des pertes d’une valeur de 4.618.002 francs comoriens», «Les pertes en mer, au titre de l’exercice 2011, s’élèvent pour les trois produits à 58.605.850 francs comoriens».
Reprenons notre souffle pour éviter le tournis, et lisons: «Dans ses investigations, la Cour a constaté que la SCH utilise des densités différentes de celles figurant dans les bons de livraison du fournisseur», «Les tableaux ci-dessous indiqués retracent pour chaque cargaison les différences au niveau des densités ainsi que les pertes occasionnées ou détournements avérés pour l’année 2011», «Les densités mentionnées dans le document du fournisseur quant à l’essence, le Jet et au gasoil sont différentes des densités utilisées par la SCH», «S’agissant du volume en litres, celui du fournisseur contenu dans le Bill of Lading (bon de livraison) est différent de celui déclaré par la SCH dans les états de déchargement; il convient de préciser que la société a réglé la totalité de la facture émise par le fournisseur conformément au volume livré soit, 2.308.229 litres pendant que celui de la SCH est de 2.300.741 litres, soit un écart de 7.488 litres. Quant au gasoil, l’écart est de 103.377 litres payés et non déclarés. Ces écarts ont occasionné des pertes de l’ordre de 70.626.510 francs».
Quelle grandeur d’âme! Lisons encore: «Jusqu’à preuve du contraire, ces écarts sont consécutifs à des détournements des produits pétroliers à des fins autres que celles liées aux objectifs de la société», «Compte tenu de ce qui précède, en aucun cas ces écarts en litres ne peuvent s’apparenter à des pertes; ce sont des produits sciemment détournés à des fins autres que celles envisagées dans les statuts», «À qui profite la manne financière issue de ces détournements de carburant étant entendu que le volume déclaré et facturé par le fournisseur n’est pas celui qui a fait l’objet de déchargement?», «Le phénomène des détournements des produits pétroliers au sein de la SCH est devenu récurrent puisque ces derniers correspondent aux rythmes des cargaisons d’approvisionnement reçus au cours de l’année», «De toutes ces cargaisons déchargées en 2011, il résulte à part les pertes en mer et les pertes d’exploitation, une évasion de 256.021.440 francs comoriens. Il faudra beaucoup plus d’arguments solides pour prouver que ces écarts relevés ne sont pas inhérents à des détournements des produits pétroliers».
Est-ce fini? Pas du tout. Reprenons notre lecture: «La Cour recommande qu’une enquête soit ouverte pour connaître le sort des 256.021.440 francs comoriens payés sur des produits non livrés», «La Cour a constaté que le 12 décembre 2011, la société a décaissé une somme de 350.000 francs dans le but d’organiser une prière collective pour l’intérêt de la société. Face à cette situation, la Cour fait noter que ce genre de dépense prouve à quel point la gestion financière de celle-ci ne constitue pas un gage de transparence», «Le 28 août 2011 la société a décaissé une somme de 750.000 francs pour les préparatifs d’une réception au domicile du Directeur Général. La Cour estime que la prise en charge de cette dépense est dénuée de fondement car aucune pièce ne justifie sa régularité; ces genres de pratiques sont devenus la règle qui administre la société», «La Cour a fait noter que le 23 mars 2011 la société a rechargé l’électricité du domicile du Directeur Général à hauteur de 300.000 francs. La prise en charge de cette dépense au frais du contribuable constitue incontestablement un abus des biens sociaux en ce sens qu’il n’est prévu nulle part et qu’il appartient à la société de prendre en charge cette catégorie de dépense».
Ouf! Ouf! Les aberrations continuent: «Concernant certaines missions extérieures du Directeur général, la Cour a noté que ce sont des missions de complaisances car il n’y a pas de traçabilité justifiant leur transparence; Les dossiers sont presque vides; le plus souvent il n’y a que la fiche de paiement et la copie du chèque ayant servi aux décaissements des fonds; En général, la gestion de ces missions extérieures est caractérisée par l’opacité (pas d’ordre de mission, absence d’invitation selon le cas, pas de rapport de mission…); S’agissant des missions internes, il y a absence totale de traçabilité quant à leur transparence», «Le 24 février 2011 la société a réglé une facture de 1.000.000 francs relatifs à l’affrètement d’un avion (Inter Îles Air) lié à une mission du Directeur général à Anjouan. De ce fait, la Cour fait observer les remarques suivantes: La mission précitée relève de la complaisance car il n’y a rien qui prouve la véracité de celle-ci; En apposant leur signature respective sur la fiche de paiement, les signataires habilités ont participé aux décaissements des fonds sans s’assurer de la véracité de l’opération», «Le Directeur général a abusé de sa position pour s’offrir des missions externes souvent non justifiées», «Le Directeur général a abusé de son pouvoir pour s’octroyer 1.200 litres/mois et auxquels s’ajoutent 600 litres de réserve lui appartenant également».
Assez! Assez! Ça suffit! D’accord, d’accord. Par charité et pour ne pas faire vomir de honte les Comoriens et le reste du monde, passons à la conclusion de la Cour des Comptes: «Le contrôle effectué par la Cour sur la Société nationale des Hydrocarbures gestion 2011, met en lumière les mauvaises pratiques érigées en mode de gestion. La pratique qui consiste à gérer une société de cette envergure sans référence à un budget prévisionnel ni un manuel général des procédures administratives et comptables ne laisse aucun doute sur la façon dont est gérée la contribution du peuple. De même, l’absence de tout contrôle de quelque nature que ce soit contribue à enfoncer davantage la société dans la spirale du non droit puisque les responsables ne sont pas soumis à l’obligation de rendre des comptes de leur gestion, ils continuent de commettre leur forfait à huis clos comme c’est le cas tous les ans.
Le mutisme des autorités sur les mauvaises pratiques de la société pourrait laisser croire à une sorte de caution de bonne conduite de ces dernières au profit des responsables des hydrocarbures puisqu’aucune parmi elles ne dénonce le mal, on pourrait affirmer qu’elles le favorisent et par ricochet, ne peuvent en aucun cas se soustraire de leur part de responsabilité. Quant aux autorités de tutelles aussi bien techniques que financières qui se sont succédé, elles ne peuvent en aucun cas décliner leur part de responsabilité du fait de leur silence coupable ; ces dernières sont au courant des pratiques dangereuses qui affectent la trésorerie de cette dernière». Ahmed Sambi, le pote et protecteur d’Ahmed Abdallah Salim, doit répondre à ces graves accusations.
Sur l’affaire, Aïcham Itbar, «l’ancien stagiaire national», «avocat» d’Ahmed Abdallah Salim, ne fait qu’aligner des arguments farfelus et loufoques.
Voilà, Mesdames et Messieurs, les dégâts constatés sur la corruption monumentale d’Ahmed Abdallah Salim pour la seule année 2011. L’homme au chapelet pharaonique a volé à la SCH 4 milliards de francs comoriens, et trône aujourd’hui à «Bête-Salam» en sa qualité de «Conseiller» du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani. Et comme Ahmed Abdallah Salim a «prêté» au fugitif international Hamada Madi Boléro 4 millions de francs comoriens pour la rédaction de ses Mémoires – la rencontre entre les deux Saints eut lieu à l’Aéroport de Hahaya –, il peut compter sur le Mohélien de «Bête-Salam» jusqu’au 26 mai 2021. Charmant!
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 2 mai 2017.
One Comment
Abdouraïm
mai 4, 2017 at 2:40Surpris que mon commentaire sur votre article consacré sur les incongruités politiques et sur la “vanito-cratie” intellectuel du professeur Djaé, soit effacé, mon cher, Mr le Doctor’s.
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Bonjour, frère,
Il n’y a pas de sabotage et de boycott de votre mémorable commentaire. Le fait est que pendant les deux derniers jours, je n’avais pas touché au site.
Votre commentaire sur notre Djaé Ahamada Chanfi national a été bel et bien validé ce matin. J’étais plié de rire en le lisant. J’ai connu le personnage dès mon arrivée en France en 2005. J’avais même le numéro de téléphone fixe de son domicile. Je l’ai vu des milliers de fois. Son voisin Ali Maoulida d’Itsinkoudi-Oichili avait une sorte de «parti politique» des bords de la Seine qu’on appelait la CODECO, qui n’avait aucune assise aux Comores. Djaé Ahamada Chanfi était dans la chose jusqu’au cou. J’ai assisté à son dernier mariage à Aubervilliers, à son invitation. Mais, par la suite, alors qu’il fanfaronnait à l’Assemblée, il prétendait qu’il ne me connaissait pas. C’est la vie…
Dieu est le plus Grand.
Cordialement,
ARM