Le pilote Mohamed Ali Soilihi fait décoller son avion
Décollage à Mach 2: annonce de candidature en fanfare
Par ARM
Il y a un pilote dans l’avion. Et, au lieu d’attendre jusqu’au moment où l’avion aura atteint l’altitude voulue pour passer à Mach 2, le pilote est passé directement à la vitesse la plus élevée et la plus fulgurante, exigeant des moteurs Rolls Royce de l’appareil toute leur capacité de propulsion. C’est exactement ce qui s’est passé ce samedi 19 décembre 2015 à Moroni lors de l’annonce officielle mettant fin au faux suspense sur la décision du Vice-président Mohamed Ali Soilihi de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2016 sous la bannière du régime politique en place. Sans aucun risque d’exagération et de forfanterie, on peut dire que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a réussi la gageure de susciter un tel engouement populaire autour de la déclaration officielle de sa candidature qu’il a organisé la plus grande manifestation politique jamais vue aux Comores, que ça soit par un parti politique ou par le gouvernement. En effet, c’est la première fois aux Comores que plus de 10.000 personnes se retrouvèrent sur un lieu public pour un événement politique ou autre. En plus, en leur temps, mus par leurs légendaires et tristement célèbres haine et détestation des autres, les crypto-sambistes avaient méchamment signé un arrêté interdisant toute manifestation politique dans un espace non couvert hors campagne électorale. Mais, la manifestation politique du samedi 19 décembre 2015 avait été organisée dans un lieu privé, et la rue n’en était que le prolongement naturel.
Et pour prendre toute la mesure de la ferveur populaire autour de ce meeting qui a battu tous les records d’affluence, il fallait être non pas à l’intérieur du Foyer des Femmes de Moroni, où avait été organisé le show géant, mais dehors, voir et écouter les commentaires enthousiastes de cette foule compacte, et regarder aussi les camions, les véhicules individuels et les autobus déverser des centaines de Comoriens venus de toutes les îles.
Naturellement, la MAMWÉ avait retrouvé ses vieux réflexes de sabotage systématique, privant la Grande-Comore d’eau dans les fontaines publiques et dans les domiciles privés, après avoir fourni quelques efforts en matière de fourniture d’électricité. Aux dernières nouvelles, le brave Français Ibrahim Mzé Abdallah, le Directeur général de la société moribonde, est parti fêter Noël chez lui en France, après avoir profité joyeusement de la conférence internationale sur le climat en région en France. Depuis quand est-il devenu un expert en environnement? Lui-même ne le sait pas. Toujours est-il que la MAMWÉ, par sa sempiternelle politique de sabotage des efforts et actions du gouvernement, voulait que les Comoriens soient démotivés par les privations d’eau, se mettent à maugréer et à maudire les autorités comoriennes et surtout le Vice-président Mohamed Ali Soilihi et n’assistent pas à l’annonce officielle de sa candidature. C’est un plan vicieux et diabolique. Mais, il a lamentablement échoué…
Et comme l’unanimité n’est pas de ce monde, il s’est trouvé des adversaires pour tout faire afin de ne pas reconnaître la réussite du décollage de l’avion du pilote Mohamed Ali Soilihi, alors que ledit avion a décollé tambour battant et vole à Mach 2. Les crypto-sambistes et d’autres grincheux gagnés par la jalousie la plus infantile et la plus mesquine feront tout pour tenter de dénigrer, médire et maudire, allant jusqu’à prétendre de la manière la plus insensée que «pour inciter les Comoriens à assister à l’événement, le pouvoir politique en place avait offert à chaque personne une somme de 10.000 francs comoriens», avant d’ajouter, piteux et pitoyable, que «tous ces gens qui sont venus à votre cérémonie ne sont pas avec vous, mais voulaient juste venir à Moroni pour leurs affaires personnelles». 10.000 personnes! Foutaises, fadaises et balivernes! Encore et toujours la mauvaise foi, la jalousie et l’hypocrisie, voire cette volonté de ne pas reconnaître la victoire de l’ennemi («adversaire» est un bien faible mot dans l’affaire). Une fois de plus, il faut insister sur le fait que pour connaître l’ampleur de l’engouement populaire, il ne fallait pas être dans un Foyer des Femmes plein à craquer, mais dehors et écouter ce qui se disait. Le mensonge sur les 10.000 francs comoriens ne peut venir que de la partie de l’être humain où sont concentrées toutes les vilénies et les méchancetés.
Qu’on se le dise! Après le dépôt de sa candidature scélérate et anticonstitutionnelle, Ahmed Sambi avait fait sa séance d’exhibitionnisme au même Foyer des Femmes de Moroni, et les lieux n’étaient même pas remplis aux 2/3, malgré les billets de 1.000 francs qu’il a l’habitude de distribuer du côté du marché de Volo-Volo et du Port de Moroni. Par la suite, Azali Assoumani Baba y fit son cinéma, et arriva à remplir la salle. Mais, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi est allé au-delà de tous les pronostics puisque dans la rue, on comptait quatre à cinq fois plus de personnes que dans le Foyer des Femmes. Même le Comité d’Organisation de l’événement n’avait pu prévoir une telle affluence. En effet, le Comité d’Organisation avait à cœur de ne pas bloquer la circulation à Moroni. Or, c’est la foule immense qui se déploya des abords du Conseil de l’Île et du Foyer des Femmes jusqu’au Palais de Justice qui se chargea de la circulation, condamnée automatiquement durant la cérémonie, pendant que les forces de l’ordre étaient débordées. Phénomène plus frappant encore, on vit des véhicules pleins de partisans en liesse affluer vers le Foyer des Femmes même après la cérémonie. Cela explique l’explosion de la rage des crypto-sambistes et autres adversaires. La jalousie est un sentiment humain, et on doit fournir l’effort de comprendre cette vague de haine.
Naturellement, les partisans du Vice-président pavoisaient. On entendit l’un d’eux demander avec une autosatisfaction qu’il ne cherchait même pas à cacher: «Toi qui es juriste, explique-moi une chose à laquelle je pense au vu de ce spectacle grandiose et inouï qui remplit mon cœur de joie quand je vois tous ces Comoriens réunis pour exprimer leur confiance et leur soutien à notre candidat. Ne serait-il pas possible de proclamer directement la victoire de notre candidat s’il obtient 80% des suffrages de la Grande-Comore à l’élection primaire, sans avoir à organiser un second tour?». Un autre, plus lyrique et enthousiaste encore, ajouta: «L’élection présidentielle a eu lieu aujourd’hui. Comme avait dit l’autre, maintenant, je peux mourir tranquille après avoir vu ce beau spectacle». Et, il y eut le petit mot qui tue: «Ahmed Sambi et Azali Assoumani ne passeront pas une belle journée aujourd’hui en sachant ce qui s’est passé ici, aujourd’hui. Cette réussite est un message envoyé à Ahmed Sambi pour qu’il sache que les Comores ne lui appartiennent pas et que d’autres peuvent mobiliser beaucoup plus que lui, et sans tricher. Maintenant, chaque fois qu’il va se mettre à s’auto-glorifier sur sa prétendue popularité, il devra penser à la démonstration d’amour qui vient d’être faite à Mohamed Ali Soilihi. Il devra revoir à la baisse sa vantardise, ses prétentions et ses ambitions, mais ne le fera pas parce qu’il n’a aucune capacité d’analyse politique. L’année 2006 est très loin derrière lui, et il n’y a pas aux Comores d’aujourd’hui quelque chose qui pourrait pousser les Comoriens au désespoir de l’année de son élection. Maintenant qu’on a découvert la nature et l’entendue de ses mensonges monstrueux, il doit apprendre à être modeste, mais ne le pourra pas. C’est plus fort que lui».
Pour sa part, l’homme du jour avait prononcé son discours politique le plus court: 5 minutes, montre à la main. Contrairement aux vantards de la scène politique nationale comorienne, il avait compris qu’un jour comme celui-là, un discours fleuve est contreproductif. La foule était venue lui exprimer son soutien. Son discours avait ceci de particulier qu’il était arrivé à installer un fil émotionnel invisible reliant directement l’orateur à un public enthousiaste dans une belle communion populaire tout à fait indescriptible. Par la suite, les candidats se dirigèrent vers la Cour constitutionnelle, suivis de personnalités, sans faire des chichis, pour aller déposer le dossier de candidature. Le ton est donné. Maintenant, il appartient aux partisans du Vice-président de gérer l’après-19 décembre 2015. En tout cas, après la réussite de l’envol de son avion dans un vrombissement de moteur Rolls Royce, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi est toujours sur un petit nuage et ne pourra jamais dire qu’il n’est pas très satisfait de son opération de relations publiques absolument réussie.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 22 décembre 2015.