Kiki est un criminel, mais pour l’emprisonner, il faut un vrai dossier
La dictature se contente, comme d’habitude, à des infantilités et carambars
Par ARM
La Justice ayant été créée pour remplacer partout la vengeance privée, il est interdit à tout juriste de dire qu’Untel avait été un violeur du Droit et que c’est bien normal quand ce dernier subit lui-même des violations du même Droit. En Algérie, après l’arrêt, en janvier 1992, d’un processus électoral largement favorable au Front islamique du Salut (FIS), créé par Abbassi Madani et Ali Belhadj, le 18 février 1989, le pays sombra dans le chaos de la mort et de la destruction. On parla de «Décennie Noire», de 1992 à 2002, comptant plus de 150.000 morts. Certains avaient cru bien faire en lançant le slogan «Pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie». C’est une faute très grave, un crime, parce que le propre du Droit réside dans son caractère général et impersonnel. Tout citoyen a droit au Droit, et quand le Droit a des choses à lui reprocher, il doit le faire par les voies du Droit.
Kiki a du sang sur les mains. Ses poches, ses sacoches, ses mallettes, ses matelas et ses chambres sont pleins de l’argent du peuple, volé au peuple. Si la dictature de Mitsoudjé veut le juger, qu’il présente les preuves de ses crimes, et le présente devant une Justice indépendante et impartiale, au lieu de lui reprocher le vol présumé de la lampe de poche de la petite copine d’un agent des forces de l’ordre. On redécouvre dans cette lugubre affaire, les enfantillages habituels de la dictature de Mitsoudjé. Tout ceci est inconstitutionnel et illégal. Tout ceci est vulgaire et subalterne. Ça ne fait pas sérieux. Il faut relâcher immédiatement Kiki. Sa place n’est pas en prison pour des banalités aussi affligeantes et pour des élucubrations aussi pathétiques. Le jour où il faudra songer à le jeter en prison, la dictature doit présenter un vrai dossier, avec des preuves sérieuses et irréfragables, et tout, et tout, prouver sa culpabilité, lui donner la possibilité de se défendre en toute liberté, lui permettre l’épuisement normal des voies juridiques de recours, et non en invoquant des histoires sans queue, ni tête, de lampes de poche, de téléphones portables, et autres balivernes et billevesées. Les Comoriens en ont marre.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 13 mai 2024.
