Hamadi Idaroussi: verbiage et élucubrations pathétiques
Son interview au journal Al-Wawa tourne en eau de boudin
Par ARM
Si on devait verser des droits d’auteur à mon ami le Grand Docteur Ibrahim Barwane, le meilleur d’entre nous en dramaturgie et en anthropologie, chaque fois qu’on soupirerait en disant «pauvres Comores!», le Moronien qui veut démoroniser Moroni deviendrait très rapidement un homme très riche. Ceci est d’autant plus vrai que, face à l’irrésistible descente aux enfers des Comores en ce moment, le langage des Comoriens se limite à «pauvres Comores!» chaque fois que ça déconne très fort. Et pour déconner très fort, les autorités de l’État comorien déconnent très fort. Elles sont incapables de comprendre que le temps des mots d’ordre et des slogans est révolu. Les Comoriens n’en veulent plus.
Pourtant, il est un individu qui répugne à l’admettre. Il s’agit de Hamadi Idaroussi, neveu du dictateur Azali Assoumani, qui, contre toute logique, l’a nommé secrétaire général du gouvernement, malgré son inexpérience et son ignorance du Droit et de l’administration publique, et nonobstant son passé criminel symbolisé par des vols caractérisés d’argent et de matériel au ministère de la Production, et jusqu’à ce que son pote Bellou lui fournisse complaisamment un témoignage absolument faux et bidon lui ayant ouvert la voie à une libération sous caution qui a fini dans l’épaisse poussière du Tribunal de Moroni.
En tout état de cause, dans le Saint Coran, Dieu dit:
«Allah a scellé leurs cœurs et leurs oreilles; et un voile épais leur couvre la vue; et pour eux il y aura un grand châtiment. […]. Sourds, muets, aveugles, ils ne peuvent donc pas revenir (de leur égarement)»
(II, La Vache, 7 et 18).
Hamadi Idaroussi est dans cet état d’égarement, fruit d’un narcissisme arrogant découlant du «rattrapage ethnique» en cours aux Comores depuis le jeudi 26 mai 2016. Dans une interview accordée à Ahmed Ali Amir, «journaliste indépendant» dirigeant le journal étatique Al-Watwan dit Al-Wawa («Celui qui pique, démange et fait gratter»), il se lance dans les plus incroyables des radotages et élucubrations pathétiques. Il est littéralement devenu gaga, notamment quand il parle d’une «émergence» répétée jusqu’à la nausée par son tyran d’oncle: «L’émergence est une réalité et non une utopie, et le gouvernement ne compte pas réinventer la roue mais plutôt, faire exactement ce que d’autres ont fait pour réussir à savoir, prioriser l’exécution d’un plan d’investissement ambitieux mais réalisable, susceptible, à la fois, d’éradiquer les mauvaises conditions de vie des populations et créer les meilleures conditions de relance de l’économie. […]. À cet effet et comme vous le savez, le chef de l’État a commencé à exécuter ce plan d’investissement, avec l’inauguration de la nouvelle centrale électrique acquise sur fonds propres, l’annonce de la construction d’un hôpital de référence sur fonds propres également et l’annonce du lancement prochain des travaux routiers pour ne citer que ceux-là».
Quelles conneries! Monsieur «Tonton-m’a-dit», «l’émergence» aux Comores, dans les conditions actuelles relève de «l’utopie». Ton tonton n’a aucun «plan d’investissement». Il ne peut pas disposer de «fonds propres» pour une centrale électrique bidon et pour des «travaux routiers» alors qu’il dit lui-même que l’argent vient de la Banque africaine de Développement (BAD). Pour lui, le recrutement des jeunes Comores est «un crime à la fois pour le jeune et pour le pays», et quand il parle de «profil adéquat» pour justifier le licenciement de ces jeunes, plus diplômés que lui, il doit expliquer aux Comoriens ce qu’il en est de son profil à lui, lui qui n’a aucune expertise administrative ou juridique et qui casse un travail étatique déjà mal en point. Alors que son tonton annonce sur une chaîne de télévision panafricaine à Paris sa fierté de licencier et son projet de licencier davantage, toute honte bue, Monsieur neveu ose prétendre: «La problématique de l’emploi reste une préoccupation majeure pour le chef de l’État, et les engagements pris par le gouvernement lors de son séminaire en matière de création d’emplois rapides en 2017 seront tenu». Balivernes, verbiage et sornettes! Si au moins, il avait eu l’honnêteté élémentaire de reconnaître que l’argent qui a servi à leurs vols et dévergondages est un héritage du gouvernement précédent, argent qu’Ikililou Dhoinine avait méchamment refusé d’employer dans l’unique but de plomber la campagne électorale de Mohamed Ali Soilihi, qui en avait été le négociateur!
Sur les extravagances du budget passant de 29 à 81 milliards sans la moindre réforme structurelle, le petit épicier aigri de Mitsoudjé ronchonne et grogne en ces termes: «On ne peut pas faire des critiques sur quelque chose qu’on n’a pas encore compris. Ceci étant, je tiens à préciser qu’environ 70% de ce budget proviendra des Douanes et des Impôts, soit 56 milliards francs comoriens, déjà largement supérieurs au budget traditionnellement exécuté, qui tournait aux alentours de moins de 40 milliards francs comoriens». Ce que le petit épicier aigri de Mitsoudjé ne veut pas comprendre, c’est que ce n’est pas parce qu’un budget est annoncé qu’il sera réalisé. De fait, non seulement il se trompe, mais en plus, il veut tromper tous les Comoriens.
Quand on l’interroge sur le financement des investissements de 200 milliards de francs en une année alors que l’État comorien est à terre, il crâne en disant que ce dernier peut obtenir cet argent et que la première kleptocratie de son oncle (1999-2006) était le Paradis sur Terre alors que le «ventriote» Azali Assoumani avait quitté le pouvoir le 26 mai 2006 sous les huées et injures des Comoriens: «Le premier partenaire de l’État, c’est l’État lui-même car l’appropriation de ses propres problématiques de développement est un devoir pour tout gouvernement responsable. […] Lors de son premier mandat, le président Azali avait mené la même politique de développement à telle enseigne que la part des investissements publics dans le budget de l’État représentait à l’époque 40%. Après avoir quitté le pouvoir ce taux est descendu à moins de 10%». Toutes les études faites sur la gouvernance du «concubinocrate» Azali Assoumani hier et aujourd’hui prouvent qu’elle avait ruiné les Comores, et ce rigolo ose affirmer que c’était l’Eldorado?
Alors que les Comoriens s’interrogent sur tout le flafla et le feu d’artifice autour des groupes électrogènes, et face à leur grogne, «Tonton-m’a-dit» caquette de nouveau: «La population ne doit pas alors paniquer car un plan de réhabilitation du réseau est en cours de préparation avec l’appui des techniciens français et sous peu, la question du réseau sera résolue. Il faudra de la patience car nous venons de loin». Alors que le peuple souffre, il ose faire des exégèses insultantes: «Il s’agit là de la production de l’électricité, mais s’agissant du réseau, des petites anomalies apparaîtront et causeront de légères perturbations de la distribution dans certaines zones». Monsieur «Tonton-m’a-dit», tu te trompes lourdement, et les Comoriens ne sont pas intéressés par la différence entre production et distribution d’électricité, mais par l’arrivée de l’électricité sur leurs lieux de vie. C’est tout. Tais-toi, donc.
Enfin, le petit épicier aigri de Mitsoudjé n’aime pas la contradiction et la critique. Il n’a pas hésité un seul instant à s’attaquer à Aboubacar Mchangama, monument du journalisme comorien et auteur d’un article qui n’est pas à son goût. Il l’accuse d’«impudence», «inepties et rodomontades», «ridicule» et «moqueries», etc. Avant qu’il ne tombe du tomatier, qu’il pense à la descente aux enfers des Mohéliens de Beït-Salam au lendemain du 26 mai 2016. Tout pouvoir a une fin, et il faut y penser avant qu’il ne finisse.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 11 février 2017.