Ferdinand Oyono: «Le chien du roi est le roi des chiens»
Comment Saïd-Ali Chayhane salopa le dossier des magistrats
Par ARM
Les conditions honteuses et scandaleuses dans lesquelles le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani s’accroche au nullissime Saïd-Ali Chayhane sont connues de tous et de toutes, et ne font que soulever le dégoût chez tous les Comoriens de bon sens. Entre les deux lascars, il s’agit de la reconnaissance du ventre, «pour services personnels rendus et services individuels en cours d’être rendus». Il suffit de gratter un peu là-dessus pour voir apparaître beaucoup de saletés innommables. Et c’est ainsi que, lors de sa kleptocratie des années 1999-2006, le bien-nommé «concubinocrate» Azali Assoumani avait nommé son Saïd-Ali Chayhane Directeur des Douanes, contre toute logique juridique et administrative: l’individu n’a pas le grade d’Inspecteur des Douanes. Il s’ensuivit une énième destruction des Douanes des Comores. Par la suite, plus précisément le 31 mai 2016, le même «ventriote» Azali Assoumani promut le même Saïd-Ali Chayhane, cette fois, en le nommant ministre des Finances. Rien que ça!
Du jour au lendemain, cet individu se présenta au ronronnant truc pompeusement baptisé «Assemblée de l’Union des Comores», un chiffon à la main, présentant celui-ci comme «la loi des finances 2017», prétendant que dans l’état actuel des choses, alors que les Comores ne sont pas capables de générer 29 milliards de francs comoriens pour alimenter leur budget et alors que les recettes nationales dépassent de très loin ce montant ridicule, lui, Saïd-Ali Chayhane, peut faire apparaître par baguette magique 211 milliards de francs comoriens en 2016-2017. La belle affaire!
Et puis, il y a eu l’affaire des magistrats, sur laquelle l’implication de Saïd-Ali Chayhane a été délirante, au point que dans les milieux judiciaires de Moroni, on n’hésite pas à parler de «la trahison nette du “chef suprême de la magistrature” du pays par son ministre des Finances et ami par recherche de prospérité immédiate». Qu’on s’en rende compte. Le conseil des ministres, sur proposition du Grand Vizir, qualifié d’«organisateur et traîneur de voyages sans aucune motivation légitime, également en charge des invitations diplomatiques avec son expérience du hasard», avait étudié une note relative à la hausse des salaires des magistrats pour 500.000 francs comoriens. Le conseil des ministres, pour la première fois, a adopté à l’unanimité une telle décision.
En décembre 2016, au cours des travaux sur la loi de finances, le Grand Vizir en charge de Dieu, du Prophète, du Paradis, des Gènes, de la Généalogie et de la Génétique a été interpellé par la Commission des Finances pour répondre à certaines questions. Les élus somnolant à Hamramba lui firent remarquer que la proposition figurant sur de la note psalmodiée en conseil des ministres ne figure pas sur les propositions de budget déposées par la marionnette du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani. Comme le Grand Vizir est profane notamment en matière de finances publiques, les élus, malgré leur faible niveau, avaient été obligés de lui donner de petits cours accélérés de finances publiques, lui expliquant vertement que les parlementaires n’augmentent pas les dépenses. Cela étant, il fallait que la note psalmodiée en conseil des ministres soit visée par le ministre des Finances, le gabelou Saïd-Ali Chayhane.
Perfidement, la marionnette du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani a fait traîner en longueur l’héritier du Trône de Salomon englouti par le Karthala jusqu’à ce que le budget soit voté par magouille. Il est judicieusement délicieux de préciser que les Députés avaient déjà donné à l’unanimité leur accord pour voter une revalorisation des salaires des magistrats, qui sont naturellement corrompus, compte tenu notamment de leurs pitoyables conditions de vie. L’indépendance d’un magistrat est sacrée.
Par la suite, la «loi des finances» de Saïd-Ali Chayhane a été adoptée en deuxième lecture après avoir été rejetée dans sa première version. Ce qui s’est passé au cours de cette mascarade fait très mal à la conscience, à l’âme et à l’esprit des intellectuels et cadres valables du pays. Au surplus, les chefs des juridictions ont effectué une visite inopinée au bureau de la marionnette appelée Saïd-Ali Chayhane, dont les insultes sont devenues une chanson à plusieurs refrains surtout envers les Mohéliens, et là, le gabelou a osé faire renvoyer sans retenue les magistrats, de telle sorte que s’il pouvait aller plus loin, il les aurait condamnés à mort séance tenante. Le frère Abdallah Agwa avait fait une déclaration bien justifiée et justifiable sur le sujet, en rappelant soigneusement le passé de la marionnette et en signalant que l’affaire des magistrats était le combat de tous et non une affaire personnelle. Saïd-Ali Chayhane a rejeté et traité les chefs des juridictions de Moroni comme du kleenex. La révélation de certains aspects de cette affaire et les déclarations amplement justifiées sur le «saigneur» Azali Assoumani portant indument des habits traditionnels auxquels la tradition comorienne accorde une valeur sacerdotale ont conduit à la fermeture de la Radio Baraka FM d’Abdallah Agwa, dans des conditions judiciaires innommables.
Dans ce climat de coups de poignards sur le dos, Djaanfar Ahmed Saïd, qui n’est pas un modèle de compétence et d’expertise, a eu honte de voir l’incompétence de ses collègues devenir un sujet de plaisanteries grivoises sur les places publiques, et a demandé à son parent, le «concubinocrate» Azali Assoumani, de temporiser jusqu’en mai 2017, en priant Dieu pour le renvoi pur et simple du Grand Vizir pour incompétence grave et enfantillages, lors du remaniement ministériel qui sera opéré pour consacrer un grave échec collectif.
Cette petitesse nous ramène à nos années de lycée quand, travaillant sur le livre Une vie de boy du Camerounais Ferdinand Oyono, on tombait sur la petite phrase: «Le chien du roi est le roi des chiens», et aux Comores, les membres du sérail s’étripent à vouloir jouer chacun «le chien du roi» pour être «le roi des chiens».
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 21 janvier 2017.