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Fahmi Saïd Ibrahim annonce sa candidature, en son âme et conscience

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Fahmi Saïd Ibrahim annonce sa candidature, en son âme et conscience

Son message de clarification est d’utilité pédagogique dans un contexte flou

Par ARM

           «On n’abdique pas l’honneur d’être une cible», dixit Cyrano de Bergerac.

       Depuis qu’il a annoncé sa candidature aux élections législatives prévues pour 2025, et dont les nominations sont déjà effectuées, Maître Fahmi Saïd Ibrahim est sous les feux des projecteurs politiques. Jamais candidature à une élection législative n’a suscité autant de réactions. Pourtant, sa démarche est limpide: même quand une élection semble sans enjeux, pour avoir été jouée d’avance puisque, de toute façon, elle n’aura pas lieu, elle est utile en ceci que la libération de la parole, même pendant quelques heures, permet le contact avec le peuple, et ce contact est l’occasion rêvée pour faire circuler les messages civiques attendus.

       Avant de prendre l’avion pour l’étranger, pour d’importantes obligations professionnelles, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a pris le soin de rencontrer la presse afin d’annoncer officiellement sa candidature et faire le point sur la spécificité de cette candidature, lui qui a déjà été élu Député deux fois par le passé (2009 et 2015).

       D’emblée, en juriste chevronné ayant une riche carrière politique, il aborda la problématique née du rejet par l’opposition de la «non-Constitution de la main coupée et de la mort» du lundi 30 juillet 2018. Il releva à ce sujet que, quand bien même l’opposition avait rejeté ce texte ne remplissant pas la sacro-sainte condition du caractère général et impersonnel de la Loi, elle avait accepté de se rendre aux élections qui n’avaient pas eu lieu en 2019 sous l’empire du même texte maudit, mais contesta celui-ci lors de celles qui n’ont pas eu lieu en 2020. Participer aux élections organisées sous l’empire de ce texte est une reconnaissance de celui-ci. Problème, donc. Quand il avait dénoncé cette contradiction, il avait subi une envolée de bois vert.

       Il respecte le choix de ceux qui boycottent les élections qui n’auront pas lieu en 2025, mais estime que ne pas y aller est une faute politique. Il rappelle que, lors des élections législatives de 1987, sous le règne conjoint d’Ahmed Abdallah Abderemane et Robert «Bob» Denard, alors que le monde entier savait que celles-ci relevaient de la lugubre mascarade, l’opposition nationale s’était mobilisée pour y participer. Ali Bazi Selim avait été le seul opposant élu. Si l’opposition avait jugé nécessaire de participer à un scrutin qui n’allait pas avoir lieu, ce n’était pas pour remporter des sièges, introuvables et ingagnables par définition, mais pour dire à la population ce qui se passait sur le plan politique général. La population de la région d’Itsandra s’était battue contre Robert «Bob» Denard et avait sauvé ses suffrages à travers le siège d’Ali Bazi Selim. Dès lors, ne pas participer à une élection, même pour la contester, est une reconnaissance des candidats «élus» dans des conditions contestables.

       Le pouvoir législatif est indépendant du pouvoir exécutif, et aucun des deux ne peut dissoudre l’autre. Cela doit inciter la classe politique à provoquer l’évènement politique, en prenant à témoin la communauté internationale pour dénoncer la fraude électorale, le cas échéant. Le peuple est souverain, et quand on lui vole ses suffrages, c’est très grave. Or, ceux qui boycottent les élections qui n’auront pas lieu en 2025 ne proposent aucun plan. Ils se contentent de boycotter les élections sans rien présenter en échange. Chaque mandat – présidentiel, gubernatorial ou législatif –, est différent de l’autre. L’opposition aurait donc gagné à participer à ces élections de l’impossible, pour pouvoir dénoncer les possibles irrégularités. Fayçoil Youssouf est le suppléant de Maître Fahmi Saïd Ibrahim dans la région d’Itsandra Sud. C’est un homme qui présente de nombreuses qualités humaines et avec qui Maître Fahmi Saïd Ibrahim est en compagnonnage politique depuis plus d’une décennie.

       Maître Fahmi Saïd Ibrahim ne se présente pas en tant que membre du Parti Juwa, mais à titre personnel. La corruption électorale est dénoncée partout, mais il n’y a pas lieu d’en faire un drame parce que la région d’Itsandra, du fait de son attachement aux valeurs de l’honneur et de la probité, n’acceptera pas des saletés. En 2007, Maître Fahmi Saïd Ibrahim avait été l’un des 18 candidats aux élections à la présidence de l’île autonome de la Grande-Comore, et avait été classé à la 6ème place. À cette époque, il ne connaissait pas les futurs ténors du futur Parti Juwa (sauf Ahmed Hassane El-Barwane), mais avait accepté d’aider sans conditions la candidature de Mohamed Abdouloihabi, alors Directeur du Cabinet du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, notamment pour apaiser les relations entre l’Union et les exécutifs des îles.

       Maître Fahmi Saïd Ibrahim s’est donc fait seul en politique avant de s’allier au Parti Juwa, lui qui avait créé le Parti de l’Entente des Comores (PEC) en 2008, alors qu’il était entré en politique bien avant. Quand, lors du second tour de l’élection présidentielle tronquée à «104%» de 2016, il était en entente avec le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi pour conclure une alliance électorale avec le candidat Assoumani Azali Boinaheri, le premier à avoir dénoncé cette alliance avait été Ibrahim Mhoumadi Sidi, qui s’était posé en dissident.

       Lors du Congrès du 2017, Ahmed Hassane El-Barwane avait été élu secrétaire général du Juwa, et son mandat a expiré en 2020. Depuis, statutairement, il est dans l’illégitimité, mais accuse les autres d’illégalité. On attend le Congrès du Parti Juwa depuis 2020. Ibrahim Mhoumadi Sidi dit des choses dont on ne comprend pas le sens, à un moment où le Parti Juwa est mis légalement en veilleuse car son Congrès n’est pas tenu depuis 2020. Le même Ibrahim Mhoumadi Sidi manque de respect à la région d’Itsandra, en voulant lui imposer des choix de personnes et de candidats, lui qui avait soutenu la candidature de Salim Issa Abdillah à l’élection présidentielle qui n’a pas eu lieu en 2024, ce dernier venant de la région de Mbadjini, au Sud de la Grande-Comore, comme lui. Il avait soutenu Salim Issa Abdillah alors que le Parti Juwa n’a pas tenu son Congrès depuis 2020. L’attitude de cet homme encourage l’éloignement des Comoriens à l’égard de la politique. Comment peut-il parler des textes du Parti Juwa quand celui-ci n’a pas organisé son Congrès depuis 2020? Donc, l’exemple d’Ibrahim Mhoumadi Sidi, ancien Député, ancien ministre, n’est pas à suivre.

       S’agissant du programme électoral, il ne faut pas se mentir: le Député ne réalise pas des projets mais propose et vote des lois. Pour autant, Maître Fahmi Saïd Ibrahim veut protéger la propriété foncière et le commerce national à l’égard des étrangers. La Justice est à réformer, notamment pour la protection des journalistes. Le journaliste doit tout juste prouver ses écrits et ses dires en cas de nécessité. Le journaliste ne doit pas être poursuivi par le Procureur. Alors ministre de la Justice, Maître Fahmi Saïd Ibrahim était intervenu au profit d’Abdallah Agwa. D’autres propositions de lois seront annoncées au cours de la campagne électorale.

       L’opposition avait posé des conditions pour participer aux élections qui n’auront pas lieu. Sa voix n’a pas été entendue, et cela est regrettable. Maître Fahmi Saïd Ibrahim dit qu’il va mobiliser ses partisans pour surveiller la tenue des élections dans les 14 localités de sa circonscription. Ne pas pouvoir mobiliser des assesseurs pour cette surveillance est un signe négatif. Chaque candidat doit surveiller ce qui se passe dans sa circonscription électorale. «Personne ne volera mon élection dans la région d’Itsandra», et quand cela avait été tenté à Sambakouni, en 2015, les forces de l’ordre avaient fait leur travail, et Maître Fahmi Saïd Ibrahim avait été élu Député.

       Maintenant, il appartiendra à chacun d’assumer ses responsabilités. Le message qui est délivré ici est clair: «Il faut aller aux élections, se battre pour protéger leur propreté, et prendre à témoin la communauté internationale en cas de saletés».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 26 novembre 2024.


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