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Élargissement de la reconnaissance régionale du statut juridique français de Mayotte

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Élargissement de la reconnaissance régionale du statut juridique français de Mayotte

La conclusion d’accords de coopération entre le Kenya et Mayotte humilie les Comores

Par ARM

       La signature, le 31 mai 2025, d’accords de coopération entre Mayotte et le Kenya, pays situé à moins de deux heures des Comores par avion, et uni à ces dernières par d’importants liens de sang, a été un coup mortel pour les chantres et chanteurs de la prétendue «île comorienne “sœur” de Mayotte». C’est une reconnaissance du statut juridique et politique français de Mayotte. En Relations internationales et leur Droit, il existe deux façons de faire la reconnaissance d’un fait international. D’une part, par la reconnaissance expresse, l’État qui reconnaît le fait international invoqué déclare: «Je déclare que Mayotte est française», ou «Je reconnais le statut français de Mayotte». D’autre part, par la reconnaissance tacite, l’État accomplit des actes concrets avec l’entité reconnue, manifestant une reconnaissance, mais sans dire «Je déclare reconnaître que Mayotte est française». Ici, on ne parle pas; on agit.

       C’est ce qu’a fait la diplomatie du Kenya en dépêchant à Mayotte une délégation de haut niveau, conduite par Korir Sing’Oei, secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Des accords sont signés, et bientôt, le Conseil départemental de Mayotte aura son représentant à Nairobi, la capitale du Kenya, comme il en a dans d’autres capitales de pays «frères» de la sous-région de l’océan Indien et de l’Afrique orientale.

       Les Comores sont humiliées par ce nouvel échec de leur politique étrangère de la main tendue et de leur diplomatie de la bouche ouverte, connues pour leur caractère bancal et ridicule.

       Le ministère des Affaires étrangères des Comores n’a pas tardé à fustiger la conduite du Kenya, dénonçant une démarche «incompréhensible» et «contraire aux principes historiques de solidarité panafricaine», versant de froides larmes de crocodile sur l’ancienne position adoptée par le Kenya en leur faveur, contre «une autorité de la puissance occupante» mettant semble-t-il à mal les relations entre les deux pays. Mais, quel est le pays de la zone qui ne coopère pas avec le Conseil départemental de Mayotte? Aucun. Les représentants de tous ces pays ont été vus au Conseil départemental de Mayotte en train de conclure divers accords de coopération.

       En réalité, ce que les Comores appellent pompeusement des «principes historiques de solidarité panafricaine» relève de la langue de bois et de la logomachie fleurie. Pour preuve, Jean-Yves Ollivier, jadis associé à la négociation du départ de Robert «Bob» Denard et de ses mercenaires des Comores et en relations particulières avec plusieurs responsables africains, surtout en Afrique centrale et australe, était aussi très actif aux côtés de Jacques Foccart et d’autres dirigeants français de droite et de gauche. On se souvient de son coup d’éclat quand il avait conduit six chefs d’État africains en mai 2023 en Ukraine et en Russie, pour une mission de médiation.

       Jean-Yves Ollivier relate les faits suivants, survenus lors de la première cohabitation en France, quand Jacques Chirac était Premier ministre (20 mars 1986 – 10 mai 1988): «La politique africaine de Chirac se résume en un mot: Foccart. Chirac lui fait une confiance absolue. Il ne peut pas rencontrer un homme politique africain ou se rendre en Afrique dans un pays du continent sans que Foccart lui fasse auparavant un point sur l’homme, la situation…

      Foccart n’hésite jamais à décrocher son combiné pour moi. Et vice versa.

      C’est du donnant-donnant, gagnant-gagnant.

      Un soir, par exemple, il m’appelle vers minuit:

      – Oui, Monsieur le Secrétaire général?

      – Ollivier, j’ai besoin de vous. Cette nuit, il va y avoir un vote aux Nations Unies. On vient de déposer une motion condamnant la France à propos du statut de Mayotte. Il me faut un pays africain non lié à la France qui vote contre cette condamnation. Avez-vous une idée?

      – Je peux appeler le président Chissano.

      – Faites-le, et rappelez-moi à n’importe quelle heure.

      Je réussis à joindre Chissano. Je lui explique la requête de Foccart, précisant qu’elle émane du Premier ministre français lui-même [Jacques Chirac]. Chissano me répond qu’il donnera immédiatement des instructions dans le sens voulu par Paris. Je rappelle Foccart pour lui annoncer la nouvelle. “Vous y croyez?” me demande-t-il, sceptique. J’y crois, et j’ai raison. Le Mozambique sera la seule voix africaine à voter contre la motion de l’ONU. Les autres voteront pour, ou s’abstiendront. Foccart me revaudra cela, lui qui prend toujours soin de rester créditeur auprès de tout le monde»: Jean-Yves Ollivier: Ni vu ni connu. Ma vie de négociant en politique de Chirac et Foccart à Mandela,Fayard, Paris, 2014, pp. 165-166.

       Fait qui ne manque ni sel, ni piment rouge de Hagnamoida à Mohéli, le Mozambique (Msoumbidji, pour les Comores et les autres pays de l’Afrique de l’Est), est, avec Madagascar, le pays le plus proche des Comores et de Mayotte (350 km) sur le plan géographique, et entretient, sur le plan historique, des liens de sang avec les quatre îles situées en face de ses côtes.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 5 juin 2025.


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