Azali Assoumani tuait de faim Saïd Mohamed Djohar
Papadjo accusait le putschiste de foutre le souk au pays
Par ARM
Né en 1918, le Président Saïd Mohamed Djohar aurait pu mettre au monde des milliers de fois le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani, né en 1959. Toute personne bien éduquée, surtout en Afrique, accorde une importance sacerdotale au «droit d’aînesse». Naturellement, si le «saigneur» Azali Assoumani avait une once d’humanité dans son cœur et dans son âme, il aurait dû se tenir le petit discours suivant: «Le 28 septembre 1995, alors que j’étais chef d’État-major de l’Armée comorienne – même si le bandit de Msa Ali Djamal prétend le contraire –, j’avais piteusement fui en slip pour aller me cacher sous une table de l’Ambassade de France aux Comores, fuyant les mercenaires conduits par Robert “Bob” Denard alors qu’ils chassaient du pouvoir le Président Saïd Mohamed Djohar. Maintenant que je suis couvert de honte après ma fugue peu glorieuse, je dois tout faire pour effacer ma honte notamment à l’égard du Président Saïd Mohamed Djohar».
Or, le «ventriote» ventru, ventripotent et ventriloque Azali Assoumani avait décidé d’être encore plus odieux envers le Président Saïd Mohamed Djohar, qu’il essayait d’étrangler par l’estomac. Il voulait le tuer de faim. Il lui refusait ses droits. Cette information ne vient pas de ragots de places publiques de villages, mais de Saïd Mohamed Djohar lui-même. En effet, l’ancien Président, mort en 2005 et dont les Mémoires ont été publiés à titre posthume par Saïd-Abasse Dahalani en 2012, n’est pas tendre envers l’usurpateur de «Bête-Salam». Pour tout dire, il l’accusait de vouloir le tuer de faim. Voici ce que Papadjo a écrit à ce sujet: «Mon retour d’abord, et mes pensions de retraite d’ancien président pour lesquelles j’ai cotisé pendant six ans de mandat. Les autres pensions sont suspendues parce que je suis en fonction. Je bénéficierai de ces trois pensions lorsque je cesserai mon mandat de chef de l’État. Mais, le président Azali, par une décision autoritaire, a supprimé ma pension d’ancien fonctionnaire en se basant sur une ancienne loi de l’époque coloniale, pension plus importante que celle de député. Je l’ai laissé faire pour l’instant. Il a oublié la loi des droits acquis»: Saïd Mohamed Djohar: Mémoires du Président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir, L’Harmattan, Paris, 2012, p. 316.
Comment un homme né en 1959, qui a abandonné son Président aux mains des mercenaires pendant qu’il se cachait lui-même en slip sous une table de l’Ambassade de France aux Comores, pouvait-il voler et affamer un homme né en 1918? Par quelle bassesse et par quelle sécheresse de cœur un homme peut-il en arriver à ces extrémités?
Papadjo ne fait pas montre d’une sympathie excessive envers le putschiste du 30 avril 1999. Il signale, s’agissant de la chasse aux Anjouanais à Moroni, en avril 1999, peu avant le coup d’État fomenté le 30 avril 1999 par le pâtissier formé à Meknès, au Maroc: «À Moroni tout allait de mal en pis. Aucune action de la part du gouvernement intérimaire contre ce banditisme apparemment soutenu discrètement par les forces chargées de l’ordre public. Les Anjouanais, traqués partout dans l’île, se réfugièrent chez leurs patrons ou leurs amis. Cette anarchie dura une semaine. Certains observateurs avertis pensaient que ce mouvement quasi-raciste était instrumentalisé par une partie de l’armée qui obéissait au chef d’État-major dans le but de déstabiliser le gouvernement intérimaire pour s’emparer du pouvoir. Un matin du 30 avril 1999, au lieu des informations habituelles, la radio nationale ne diffusait que de la musique militaire» (p. 337). Ce chef d’État-major était le putschiste Azali Assoumani, qui voulait prendre le pouvoir dès novembre 1998, à l’annonce de la mort du Président Mohamed Taki Abdoulkarim.
Le Président Saïd Mohamed Djohar se montre plus impitoyable encore: «La cote d’Azali s’effondra au point qu’il reçut le sobriquet d’“Azali mpouwa gnoumba”, Azali, le destructeur de maisons. Et sa chute commença graduellement mais inexorablement. À son passage, les gens n’avaient plus peur de le chahuter par son nouveau surnom. L’Accord-cadre de Fomboni lui redonna un certain prestige à l’extérieur. Mais à l’intérieur du pays, il était plombé par un mécontentement croissant. L’Union des Comores, qui remplaça la République, fut dénoncée par une bonne partie du peuple» (pp. 338-339).
Sans la moindre charité, ni pitié, Saïd Mohamed Djohar a poursuivi son réquisitoire contre le fainéant pathologique Azali Assoumani et ses institutions à la sauce tomate, en partie dictées par le fugitif international Hamada Madi Boléro, qui ne comprend rien aux questions de Droit et d’institutions étatiques: «Les nouveaux dirigeants se félicitent d’avoir réussi à réunir les Comores mais pas à l’unifier [Sic]. Depuis avril 1999, ils se démènent pour leur renouveau: l’Union des Comores avec son nouveau drapeau arc-en-ciel de différentes couleurs. Ils ont tué la République fédérale islamique des Comores, mais n’ont pas encore pu l’enterrer. Des milliers de voix s’élèvent contre cette appellation et se rebiffent. L’Union des Comores ne se retrouve pas malgré d’innombrables réunions et conférences à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Des centaines de millions de francs comoriens sont gaspillés inutilement pendant que les arriérés de salaires s’accumulent. Les instituteurs, les professeurs et les élèves organisent des manifestations revendicatives sans aucun résultat. Les présidents des îles autonomes sont en quasi rébellion» (p. 341).
Saïd Mohamed Djohar enfonce le clou sur les bandits que sont le «concubinocrate» Azali Assoumani et le fugitif international Hamada Madi Boléro sur un point où ce dernier s’est toujours montré encore plus con que d’habitude: «Les conférences inter-comoriennes étaient aussi nombreuses que stériles. Le peuple s’interrogeait sur la destination finale de cette Union des Comores avec quatre présidents, quatre drapeaux, quatre hymnes, quatre Constitutions et quatre parlements» (p. 339). En mai 2002, un diplomate étranger, qui venait d’assister à la folle investiture du putschiste Azali Assoumani, après la mascarade électorale que venait de lui organiser le fugitif international Hamada Madi Boléro, me faisait exactement cette réflexion, prédisant un échec institutionnel cuisant, auquel on assiste depuis 2001.
Ce portrait peu glorieux et peu flatteur d’un homme détruisant les maisons et dressant une partie de la communauté nationale contre une autre partie de cette même communauté nationale n’est pas une invention, mais une réalité. Le «pouvoiriste» polygame est un homme capable du pire pour arriver au pouvoir. Mais, quand l’ignorance et la violence se trouvent au sommet de l’État, le pire est toujours au rendez-vous. Cela était valable en 1999-2006 et l’est également aujourd’hui. Quand un ouvrage posthume dézingue un vivant, il faut se poses des questions. Malheureusement, quand il s’agit du putschiste Azali Assoumani, on ne s’interroge pas; on égrène les réponses.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 26 avril 2017.