Ahmed Sambi, condamné sur les trois îles indépendantes
Bouché, l’ancien satrape fait une belle unanimité contre lui
Par ARM
Pauvres choux! Pendant que le pays se mobilise sur des sujets d’intérêt national, Ahmed Sambi et ses crypto-sambistes s’enferment dans leurs bunkers de Missiri, à Mutsamudu, et de Voidjou, dans la maison de l’État, pour une seule «cause», celle condamnable et condamnée consistant à vouloir ramener au pouvoir, de manière anticonstitutionnelle, un homme qui a ruiné le pays en 2006-2011, après avoir intronisé Abou Achirafi Ali Bacar, livré les Comores à des intérêts occultes et innommables étrangers, instauré un immonde commerce à ciel ouvert sur la citoyenneté comorienne, devenue vulgairement une «citoyenneté économique», pendant que les Comoriens s’interrogent légitimement sur ce qu’il est advenu des 5 milliards de francs comoriens destinés à son grand et fantomatique «Projet Habitat» (des milliards de francs provenant d’Arabie Saoudite). Ahmed Sambi veut que, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher de manière légitime, la République modifie sa Constitution et son Code électoral pour casser la dynamique unioniste ayant présidé à la signature historique de l’Accord-cadre de Réconciliation nationale de Fomboni du 17 février 2001, ayant précédé l’adoption de la Constitution du 23 décembre 2001 et ayant permis aux Comores de retrouver une logique d’unité nationale. Il fait tout ça pour qu’on lui permette d’être candidat à tous les scrutins présidentiels du pays, en se convainquant lui-même qu’il les remportera tous, puisqu’aux Comores, il n’y aurait que lui qui serait digne de diriger un pays de plus de 700.000 habitants.
Cela signifie qu’Ahmed Sambi est resté Ahmed Sambi, un homme assoiffé de pouvoir et dont le seul dessein politique se limite à «Moi-je, moi-je, moi-je, moi. Je suis beau. Je suis le plus beau. Je suis intelligent, le seul Comorien intelligent. Je suis le seul Comorien digne de diriger le pays, ma propriété personnelle». Désormais réveillés, les Comoriens sont en mesure d’analyser par le menu les fantasmes et les fantasmagories d’Ahmed Sambi en matière de pouvoir et son obsession maladive en matière d’argent facile, à ramasser à la pelle. Mais, aucun Comorien ne comprend les petits calculs d’arrière-boutique et de basse-cour de ses courtisans obséquieux et huileux, qui comptent sur ses milliards de francs plus que très mal acquis et dégoulinant du sang des Comoriens, appauvris et paupérisés, pour se placer à des postes de responsabilité et ruiner encore les Comores. Ces crypto-sambistes ne sont pas sincères quand ils disent que le seul candidat qu’ils veulent lors de l’élection présidentielle de 2016 est le seul Ahmed Sambi, alors que chacun a ses petits comptes d’apothicaire et se dit «présidentiable», le dernier truc à la mode. Naturellement, cette manière de défier toute une nation fait d’Ahmed Sambi un paria national, que les Comoriens raisonnables regardent avec commisération, ne comprenant pas les raisons pour lesquelles un homme qui a été incapable de réaliser le moindre de ses promesses électorales de 2006 se croit encore irrésistible et indispensable. De fait, Ahmed Sambi s’est marginalisé lui-même sur la scène politique comorienne.
Deux raisons expliquent cette marginalisation d’Ahmed Sambi et des crypto-sambistes sur la scène politique nationale. La première s’explique par le mépris et la méfiance des autres acteurs politiques, qui voient en eux non pas des républicains, mais de dangereux fanatiques qui ne sont pas mus par un idéal républicain et national, mais par les fantasmes d’un homme qui n’a aucune référence devant faire de lui un homme d’État. Ahmed Sambi est spécialiste en quoi? Théologie? On ne l’a jamais entendu traduire ou interpréter un seul verset du Coran, car il ne le sait pas, et quand il se met à parler d’Islam, de sa bouche ne sort aucune phrase qui prouve qu’il croit au même Dieu que les autres Comoriens. Son Chiisme, lui aussi, n’est pas soluble dans la société comorienne, qui est ancrée dans un Islam de rite sunnite, et ce, depuis la 3ème décennie de l’Islam (années 630), même si, se servant des pétrodollars d’origine comorienne et étrangère, Ahmed Sambi veut détruire l’Islam tolérant comorien pour lui substituer celui d’un pays étranger, avec toute la violence et la haine qu’il charrie. Donc, les politiciens comoriens imprégnés de l’idéal de la République et de la démocratie ne pourront jamais cohabiter avec un homme qui ramène tout un pays à sa seule personne, sans aucun souci d’intérêt national.
La deuxième raison qui explique la marginalisation et l’isolement d’Ahmed Sambi et des crypto-sambistes sur l’échiquier politique national se retrouve dans le crypto-sambisme car, jamais et au grand jamais, cette idéologie qui se sait nocive et improductive, ne prendra le risque d’approcher des élites qui ont été formées aux Comores et dans les universités étrangères et non dans une arrière-cour de propagande mensongère, populiste, démagogique et haineuse. En effet, ce ne sont pas les plus honnêtes et les plus compétents des acteurs politiques comoriens qui sont aptes à écouter les sirènes du crypto-sambisme, et certains qui y ont goûté ont pris la fuite un jour, de peur d’être contaminés par la plus dangereuse des maladies politiques: le Président Ikililou Dhoinine, Mohamed Abdouloihabi, Mmadi Ali, etc. Ahmed Sambi, surtout depuis qu’il est devenu milliardaire, n’est pas homme à écouter, mais à parler sans interruption. Or, comment un Docteur en Économie, en Science politique, en Informatique, en Droit, ou en Génie civil va écouter un charlatan de village? On comprend les titulaires de faux diplômes qui courbent l’échine devant lui dans l’espoir d’exister en politique, mais celui qui a obtenu son diplôme, du DEUG et BTS au Doctorat, selon les règles de l’art et dans le sacrifice, n’acceptera jamais de devenir un laquais pour un dictateur de village qui s’enrichit plus vite que son ombre.
Aujourd’hui, sur la scène politique comorienne, le seul courant «politique» qui refuse tout contact avec les autres est le crypto-sambisme. Cela s’explique par le caractère antirépublicain et antidémocratique de cette mouvance extrémiste, dont il faudra analyser un jour l’idéologie pour savoir si elle est compatible avec le socle défini par la Loi pour constituer une organisation politique aux Comores. Et si le caractère antirépublicain et antidémocratique des partis se réclamant d’Ahmed Sambi sera avéré, il appartiendra au juge constitutionnel d’assumer sa responsabilité devant l’Histoire et les Comoriens. L’acharnement mis par lui-même et par ses gens pour nier l’évidence d’un article 13 de la Constitution, «La présidence est tournante entre les îles», à lui seul constitue un motif de dissolution de tous les partis politiques encourageant Ahmed Sambi à briguer la présidence de la République en 2016, car c’est la présidence tournante, malgré ses défauts, qui constitue la base de l’unité des Comores aujourd’hui. Or, l’obsession présidentielle d’Ahmed Sambi met en danger l’unité et la cohésion du pays. Ces partis politiques doivent être dissous.
Heureusement, des trois îles indépendantes des Comores, monte un cri de colère pour dire que cet homme fait fausse route. C’est ainsi qu’au cours de sa conférence de presse pour dire qu’il avait peur de la Première Dame lors des élections gubernatoriales de Mohéli en 2016, le Gouverneur Mohamed Ali Saïd n’a pas pris des gants pour dire que «ce tour est celui des Grands-Comoriens, même si Sambi avait, en 2009, fait réviser la Constitution pour que rien ne l’empêche de postuler en 2016». Ce cri de colère et de dénonciation vient de Mohéli, et il n’est pas le seul, puisque le Gouverneur Anissi Chamssidine d’Anjouan, sur Radio Domoni-Inter, a qualifié Ahmed Sambi d’être «trop gourmand», avant de dire à l’ancien satrape que «la tournante est encore valable, il y a d’autres échéances», signifiant ainsi que l’ancien satrape doit se calmer au lieu de se lancer dans une dangereuse fuite en avant. Le même Anissi Chamssidine a dit au cours de la même émission sur Radio Domoni-Inter qu’il n’était pas en mesure de comprendre la démarche insensée d’un Ahmed Sambi qui, alors Président des Comores, n’avait cessé de faire l’apologie des valeurs de «cohésion sociale, de renforcement et de stabilité», alors que son comportement actuel suggère qu’il ne croit pas en son propre discours. Sur deux îles indépendantes, on lui dit «Stop!». Et la Grande-Comore n’est pas en reste puisque, lors de la déclaration de sa candidature le mercredi 18 novembre 2015, Saïd Ali Kemal a tenu des propos qui signifient qu’il désapprouve profondément les manœuvres divisionnistes et bellicistes d’Ahmed Sambi, qui veut que la Constitution actuelle soit révisée pour lui faire plaisir: «J’ai été le premier à dénoncer les dangers de la Constitution actuelle. Si aujourd’hui tout le monde me donne raison, je me suis senti bien seul en 2002», ajoutant qu’«aujourd’hui, je pense qu’il faut respecter la Constitution, aussi mauvaise soit-elle, pour éviter de déstabiliser encore plus le pays. L’Histoire nous a montré que les dangers d’une transition détournée pour servir des intérêts partisans sont bien réels. Utilisons notre mémoire pour nous en convaincre. Par contre, il sera de la responsabilité du nouveau Président d’entamer immédiatement des consultations avec l’ensemble des responsables politiques pour avoir enfin une Constitution juste pour chacune des îles, applicable, rationnelle et qui fasse faire des économies à l’État». En d’autres termes, Ahmed Sambi doit cesser de se prendre pour le Zorro de la politique comorienne parce que sa façon de faire correspond à du mépris envers tous les Comoriens, et on ne peut pas réduire tout un peuple à un seul individu en pleines divagations.
Et, il y a «le Président» Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, leader incontestable et incontesté du Parti Comores Alternatives (PCA) et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2016, qui a son mot à dire: «Je trouve très malsaines les vantardises et prétentions d’Ahmed Sambi, qui s’infantilise et se ridiculise chaque jour avec ses hommes. Ce qui m’incite à rendre un hommage très appuyé au Président Ikililou Dhoinine, qui refuse de confisquer le pouvoir à son profit et qui a manifesté une ferme volonté d’organiser des élections propres, démocratiques, libres et transparentes. Confiant sur l’issue de ces élections à venir, je peux d’ores et déjà annoncer qu’à Mohéli, ma colistière sera Mme Zahariat Saïd Ahmed, et dès la semaine prochaine, mes colistiers à la Grande-Comore et à Anjouan seront connus».
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 25 novembre 2015.