Youssouf Boina a raison face à Agostinho M. Zacarias
L’accord du 15 mars 2016? Sans valeur constitutionnelle
Par ARM
Dans un souci de cohérence et de respect envers les Comoriens, les gens doivent lire les textes juridiques avant de faire des déclarations qui vont plonger les Comores dans la guerre civile. C’est une chose fondamentale qu’Agostinho Marcelino Zacarias, Coordinateur résident du Système des Nations Unies aux Comores, n’a pas admise. En effet, les Comoriens sont très émus de découvrir dans une interview qu’il a accordée à Al-Watwan le lundi 9 mai 2016 qu’au lieu de défendre la Constitution et le Code électoral, il s’accroche désespérément à l’accord conjoncturel et circonstanciel conclu le 15 mars 2016 par les trois candidats au second tour de l’élection présidentielle, à l’exclusion des candidats aux Gouvernorats, alors que ledit accord n’a aucune valeur légale, en général, constitutionnelle, en particulier.
Sans qu’on ne sache pourquoi, Agostinho Marcelino Zacarias soutient, contre toute logique juridique, que «le protocole d’accord était appliqué le 10 avril, il doit aussi être appliqué le 11 mai car il s’agit de la même élection; c’est une reprise du scrutin du 10 avril. Nous sommes à cinq minutes de terminer le jeu. […]. Nous avons eu une rencontre avec la CÉNI, et au cours de cette réunion, elle nous a expliqué que les membres de l’institution vont se rendre à Ndzuani pour faire équipe avec les membres de la CÉII de Ndzuani, afin de superviser ces élections. Ils nous ont également informés de la possibilité de collecter des informations par rapport aux bulletins de votes, aux urnes, aux enveloppes qui seront envoyées à la Cour constitutionnelle. […]. La Cour constitutionnelle est une institution de recours, alors, il faut continuer à donner l’opportunité à ceux qui ne seront pas satisfaits des résultats provisoires de la CÉNI. Dire qu’il n’y aura pas de proclamation des résultats provisoires, ce sera seulement la Cour qui va le faire, c’est réduire la chance de ceux qui voudront se plaindre devant le juge du contentieux électoral. C’est retirer le droit des citoyens qui ne sont pas satisfaits de faire recours».
La Cour constitutionnelle est plus qu’«une institution de recours». Et, le raisonnement d’Agostinho Marcelino Zacarias relève du pur copinage et non de la réalité juridique. Et Youssouf Boina, secrétaire général de l’UPDC, a raison de dire que «le protocole d’accord n’a de place ni dans le Droit constitutionnel comorien, ni dans le Code électoral, mais il était fait sur la base d’un consensus entre les différentes parties présentes au processus. Si aujourd’hui, certains candidats signataires se sont retirés, c’est parce qu’ils pensent que cet accord n’a pas sa place. Il faut savoir que dans l’entre-deux-tours, Azali Assoumani et Mouigni Baraka Saïd Soilihi se sont battus pour cet accord. Or, aujourd’hui, le deuxième et Mohamed Ali Soilihi sont contre son application. Autre chose à souligner, les partielles n’ont lieu qu’à Anjouan et les deux candidats aux gubernatoriales n’ont pas signé ce document. Les représentants de l’ONU et de l’Union africaine, avec tout le respect que je leur dois, ne sont peut-être pas au courant de ces données. Il eut mieux valu que ces deux organisations appellent à l’application du Code électoral dans toute sa plénitude. Par ailleurs, certains candidats et le ministre de l’Intérieur avaient demandé à la CÉNI de surseoir à la proclamation des résultats du fait que dans certains bureaux, les citoyens n’avaient pas pu accomplir leur devoir. À notre grande surprise, Azali Assoumani ne les a pas soutenus dans cette démarche. Le consensus qui était recherché lors de la rédaction du protocole d’accord n’a pas prévalu, pour notre plus grand regret. En conclusion, selon nous, le bilan du document signé le 15 mars dernier est négatif. Il a servi de prétexte pour orchestrer une fraude. C’est pour toutes ces raisons que les candidats que nous soutenons ne sont pas d’accord pour son utilisation. Et à dire vrai, il ne les lie pas de façon indéfinie».
Youssouf Boina est un homme très digne, pondéré et responsable. Il n’a fait que dire la vérité, une vérité qui prend le contrepied de la position de copinage prise par Agostinho Marcelino Zacarias et qui ne milite pas en faveur de la paix, de la stabilité et de l’application du Droit aux Comores. La prise de position d’Agostinho Marcelino Zacarias ne peut que troubler les esprits et provoquer la guerre entre Comoriens, ce que les Comoriens aimant sincèrement leur pays ne souhaitent ni pour leur pays, ni pour leur peuple.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 9 mai 2016.