Une conférence à Moroni pour nier l’esclavage en Afrique
Le négationniste Hamidou Karihila arrache une page d’Histoire
Par ARM
C’est un coup de cœur et de sang que lance cet intellectuel comorien, d’habitude très discret. Il a entendu parler de la conférence internationale qui doit se tenir à Moroni du 6 au 8 décembre 2016 sur «Oman et les relations avec les États de la Corne de l’Afrique». Depuis, il a un goût de cendres dans la bouche. Et il crie son indignation: «C’est encore un sale coup venant de Hamidou Karihila. Il n’y a que Hamidou Karihila pour faire ce genre de choses. Il a écrit des feuillets avec des photos de Mohamed Taki Abdoulkarim dessus, les a présentés en Arabie Saoudite à des Saoudiens, et depuis, il s’est attribué le titre de Docteur, parce qu’il considère que son torchon correspond à une Thèse de Doctorat. On s’en fout! Docteur en quoi? Aujourd’hui, on nous dit que Moroni va abriter une conférence internationale réunissant 300 savants pour parler des relations historiques entre Oman et l’Afrique de l’Est. C’est très bien. Mais, pourquoi Hamidou Karihila s’est-il arrangé pour que la dimension historique la plus importante de ces relations soit occultée, celle relative à l’esclavage pratiqué pendant des siècles de l’Afrique de l’Est vers le Moyen-Orient? Les Comores étaient concernées par ce crime. Si nous devons parler d’Histoire, assumons nos responsabilités et parlons d’Histoire sans biaiser l’Histoire. Nous ne pouvons pas parler uniquement de ce qui est politiquement correct et laisser de côté le reste, surtout l’esclavage.
Le développement durable, l’aquaculture, le développement des activités halieutiques, le changement climatique, tout ça est très intéressant, mais qu’en est-il de l’esclavage pratiqué de l’Afrique de l’Est vers le Moyen-Orient, y compris vers le Sultanat d’Oman, avec qui nous avons des relations multiséculaires? Si nous n’en parlons pas aujourd’hui mais nous nous contentons de courber l’échine pour essayer de grappiller des miettes en étant d’éternels mendiants, je ne vois même pas l’utilité pour Azali Assoumani de recevoir ces gens-là uniquement pour faire du négationnisme organisé par Hamidou Karihila, qui ne recule devant rien quand il veut faire certaines choses pas bonnes, comme nous l’apprend son implication tout à fait personnelle dans l’introduction d’Oussama Ben Laden aux Comores.
Du VIIème siècle au XXème, donc pendant 13 siècles, cet esclavage a fait des ravages énormes en Afrique de l’Est. Et, aujourd’hui, des petits mendiants sans envergure veulent nier tout ça. Nous n’avons même pas des dirigeants capables de demander la prise en compte de cette page endeuillée de notre Histoire. Les victimes de l’esclavage vont être vendues une deuxième fois pour mourir une deuxième fois. Bravo au négationniste Hamidou Karihila».
Accusations très graves. Mais, qui, aux Comores, va avoir le courage de demander l’examen du dossier historique dans son ensemble, à un moment où les autorités comoriennes continuent de se prosterner devant tout ce qui ressemble à des pétrodollars? Il est vrai que dans l’état actuel des choses, les Comores entretiennent d’excellentes relations avec les pays du Moyen-Orient. Mais, est-ce une raison pour «oublier» le passé? Oman entretenait des relations suivies avec toutes les îles de l’archipel des Comores. Que ça soit directement ou par l’intermédiaire de l’inévitable Zanzibar, ce pays était même impliqué dans les histoires de successions et de mariages entre Princes et Princesses (de Zanzibar, Mohéli et Oman) à Mohéli. Pour autant, les bonnes relations actuelles ne doivent pas occulter les pages les plus sombres d’une Histoire commune comportant son lot de drames et de deuils.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 9 août 2016.