Saminya Bounou Soilihi: une jeune sœur s’en va
Fin d’une existence terrestre dans la fleur de l’âge
Par ARM
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes, nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”» (II, La Vache, 155-156).
Ce jeudi 29 octobre 2015, quand je rencontrais Saminya Bounou Soilihi à Itsandra, j’étais loin d’imaginer qu’après 29 ans au cours desquels aucun de nous deux n’avait vu l’autre, nous assistions à notre dernière rencontre. Hélas! Nous avions échangé. En plus, elle m’avait fait le grand plaisir et l’insigne honneur de me présenter Aboubacar Mchangama, l’Imam et Pape des journalistes comoriens hors des cercles des bien-pensants et des chantres de la bien-pensance. Ce furent un plaisir et un honneur d’autant plus réels que j’avais entretenu une relation épistolaire avec Aboubacar Mchangama en 2001 et ne l’avais jamais rencontré auparavant.
Les mois passèrent et, ce mardi 16 mai 2017, la terrible nouvelle est tombée avec la violence d’un cyclone, d’un baobab qui tombe et de la foudre: Saminya Bounou Soilihi, mère de deux enfants, vient de finir son existence terrestre à 49 ans. Dieu vient de la rappeler à Lui.
Autant dire que je suivais la carrière de Saminya Bounou Soilihi depuis son entrée dans le journalisme, après avoir fourbi ses premières armes en tant que Professeure d’Anglais. Je vivais avec une joie infinie et une réelle fierté sa réussite professionnelle. Ce qu’elle faisait sur le plan professionnel me donnait une réelle satisfaction parce que Saminya Bounou Soilihi est une petite sœur. Nous sommes nés et avons grandi dans le même quartier à Djoiezi. Les maisons de nos familles respectives sont distantes de moins de 150 mètres. Nos pères respectifs étaient les meilleurs amis du monde. Régulièrement, quand ils en avaient le temps, ils se retrouvaient avec leur vieux filet de pêche pour taquiner le poisson à la plage de Djoiezi. Dès qu’ils avaient le dos tourné, les garçons turbulents que nous étions nous emparions du fameux filet et nous livrions à nos petites affaires d’adolescents pour aller pique-niquer à la campagne de Djoiezi.
Saminya Bounou Soilihi a grandi dans un milieu social ouvert, un milieu qui est celui de l’enseignement et des échanges d’idées puisque son père a été le maître d’école coranique de la plupart des jeunes de Djoiezi. Sur le même registre, Saminya Bounou Soilihi vivra à Fomboni, aux côtés de sa tante Rahamatou Mkandra, sa seconde mère, une des premières institutrices de Mohéli. La cour de la maison natale de Saminya Bounou Soilihi était donc une école coranique dans laquelle les jeunes de Djoiezi se retrouvaient. À Djoiezi, quand on parle de Foundi Ba-Zaï, le Professeur qu’on appelle à la comorienne en le désignant comme étant le père de Zaïnaba, sa première fille, on sait qu’il s’agit du père de Saminya Bounou Soilihi. Les élèves qui sont passés dans la cour de la maison familiale de Saminya Bounou Soilihi ont, dans le cas de certains, dépassé le cap de la soixantaine. D’autres sont plus jeunes, comme c’est le cas du Docteur Mohamed Mourchidi et Ikililou Dhoinine, pour ne citer qu’eux.
Avant d’aller à l’Université à la Réunion et à Madagascar, Saminya Bounou Soilihi a fait ses études à l’École de la République aux Comores.
Depuis des années, je fréquente les camarades de classe et les collègues de Saminya Bounou Soilihi à Al-Watwan et à Albalad. Toutes me disent avoir pour elle des relations sororales et la prenaient pour une sœur. J’en parlais très souvent avec l’une d’entre elles, qui me parlait de son immense chagrin face à la maladie dans laquelle était tombée Saminya Bounou Soilihi.
Dès lors, ceux à qui il faut présenter des condoléances sont nombreux: la famille, les amis, les collègues et les Djoieziens dans leur ensemble. Je n’oublie pas le cri du cœur de la Présidente Moinaecha Youssouf Djalali, qui a trouvé scandaleux le fait qu’à la seconde même où a été annoncé le décès de Saminya Bounou Soilihi, je n’avais pas publié un article pour cette brutale disparition. Je n’oublie pas non plus les mots de compassion du Général Salimou Mohamed Amiri à l’annonce de ce décès.
Nos condoléances à la famille, aux amis, aux proches et aux collègues de Saminya Bounou Soilihi.
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes, nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”» (II, La Vache, 155-156).
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 18 mai 2017.
One Comment
Alley
mai 18, 2017 at 8:04Qu’allah l’ouvre les porte du paradis.