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«Nos morts sont nos anciens. Ils doivent voter. Ils viendront donc voter»

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«Nos morts sont nos anciens. Ils doivent voter. Ils viendront donc voter»

«Arrêtez les morts dans les cimetières. Envoyez des gardiens aux cimetières»

Par ARM

       Le fait est inédit. C’est la première fois depuis la saleté «électorale» «à 104%» s’étant étendue de février à mai 2016 qu’une «élection» qui n’a pas eu lieu aux Comores est jugée tellement et tellement dégueulasse pour être refaite, ne serait-ce que pour tenter de faire semblant de jouer le jeu d’une démocratie qui n’existe pas. En effet, suite à «l’élection législative» qui n’a jamais eu lieu le dimanche 12 janvier 2025, il a été décidé que celle-ci allait être organisée de nouveau dans quatre circonscriptions, le jeudi 30 janvier 2025, pour dire à la communauté internationale que les Comores sont tellement démocratiques qu’elles annulent des élections entachées de fraudes. Mais, encore? En tout état de cause, au lendemain de la farce sinistre du 12 janvier 2025, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a dénoncé une galéjade de très bas de niveau, au cours de laquelle les Comoriens ont vu les morts sortir de leurs tombes pour aller voter. À Itsandra, Grande-Comore, ils ont vu le Docteur Mouhtar Ahmed Charif, mort le 21 mai 2017, se promener tranquillement dans les rues, arborant un grand panneau estampillé «Je vais voter pour Saïd Housseine Aboubacar dit Idarousse, le candidat du pouvoir». Très émouvant!

       Suite à cette dénonciation républicaine et éthique, Housseine Aboubacar dit Idarousse, le candidat du pouvoir en place à Itsandra Sud (25ème circonscription), a reconnu les gravissimes faits de gravissimes fraudes par un mot malheureux: «Nos morts sont nos anciens. Ils doivent voter. […]. Ils viendront donc voter. […]». Maître Fahmi Saïd Ibrahim a rétorqué en ces termes: «Soyons vigilants jeudi prochain. Nos élections ont été volées. Les procurations ont été volées. Arrêtez les morts pour qu’ils restent dans les cimetières. Dépêchez des gardiens dans les cimetières dès le mercredi nuit, s’il-vous-plaît, pour qu’ils soient vigilants afin d’éviter une nouvelle mascarade, pour qu’il n’ait plus de morts qui sortent des tombes pour aller voter pour Idarousse, pour que ceux qui ont déjà voté soient ceux qui ont déjà voté».

       D’ailleurs. D’ailleurs. Oui, d’ailleurs, au cours d’une campagne électorale qui avait été très brève, suite au décès de sa mère, au point de se limiter à un seul rassemblement public, et ce, à Itsandra, Maître Fahmi Saïd Ibrahim avait ironisé sur son adversaire Saïd Housseine Aboubacar dit Idarousse, connu pour son manque total et définitif de convictions civiques et politiques et donc pour ses éternels retournements de vestes et casaques. Son sarcasme, très mordant, avait été très applaudi car exprimé ainsi: «Ne vous inquiétez pas. Quand je serai élu Président des Comores, Idarousse, mon adversaire d’aujourd’hui, deviendra un de mes plus fidèles partisans, avant de se trouver un nouveau maître après».

       C’est alors que Damed – encore lui! – décide de s’inviter dans une affaire qui ne le concerne en rien, qu’il ne connaît pas, par des appréciations tendancieuses, dans un français catastrophique, faisant honte même aux hyènes et aux chacals, dans un flot de fautes de diverses natures, par des mots et expressions dont il ne connaît pas le sens, accusant sans le savoir le pouvoir en place, qu’il veut pourtant servir obséquieusement. Voici la litanie de ses niaiseries et billevesées:

       «Reprise électorale à risque? Sous haute tension?

       Au rythme des propos presque injurieux auxquels se livrent les principaux candidats ainsi que leurs équipes respectives et la centralisation des débats de la campagne sur des morts et le gardiennage des cimetières, il risquera de connaître plus qu’une guerre des chiffres dès jeudi soir. Les invectives prennent le pas. On paraît s’y adonner sans retenue ni pudeur au détriment des enjeux véritables d’une élection. Un conflit surdimensionné d’égo.

       En conséquence, au regard de ce qui précède, le déroulement de la campagne jusqu’au vote et au dépouillement pourraient être sources de divergences voire de conflits éventuels entre les protagonistes.

       En outre, les alliances politiques de circonstance et contre nature scellées entre des “anciens frères ennemis en politiqueˮ lesquels se supportent difficilement et s’observent par conséquent en “chien [Sic: Chiens, au pluriel] de faïenceˮ vont également déterminer la suite du scrutin. Est-ce un signe d’un avis de mauvaise météo? Le climat politique est susceptible de se tendre. 

       Ainsi, pour un scrutin hautement disputé sur fond de rivalités plus sociales que politiques lequel semble cristalliser tant de passions que des raisons, son organisation, son déroulement, sa sécurisation comme sa régularité donnent [Sic: La Phrase a commencé par «Ainsi». Le sujet devait donc être inversé: Donnent-ils et non Donnent] pour l’instant lieu à de vives contestations qui pourraient déboucher sur une possible crise post-électorale.

       Dans cet [Sic: Cette et non Cet. Atmosphère est un mot féminin] atmosphère, les organes et institutions concernées [Sic: Concernés, au masculin pluriel parce que le mot organe est masculin et domine le féminin pluriel institutions] pourraient se déployer dans les circonscriptions dont il s’agit pour s’assurer eux-mêmes du bon déroulement de la reprise.

       À cet effet, c’est, sans doute, en fonction des conditions liées aux opérations de vote que chacun des candidats pourrait chanter victoire. Les déclarations vont affluer le jeudi soir pendant que l’acheminement des plis scellés se poursuit.

       Devant l’attente de l’annonce des résultats officiels, le climat risquera de progressivement se tendre, chaque direction de campagne crée ses propres rapports de force et affiche sa ferme détermination. Bras de fer. Des échauffourées en perspective?

       Les langues vont sans doute se délier, les visages prendront des multiples facettes. Amertume, déception, frustration, irritation, fierté et joie peuvent [Sic: Se liront ou Pourront se lire] se lire à travers ces mêmes visages au lendemain d’une campagne globalement insatisfaisante. 

       En effet, jusqu’alors, la présente campagne de quelques jours laquelle se ferme dans quelques heures aura la particularité de manquer de véritables débats en profondeur. Les principaux thèmes sont restés axés sur les morts! Les vivants attendront 2029! Recul démocratique!

       Ainsi, pour l’heure, des nombreux vivants battent [Sic: Battent-ils] campagne.

       Les regards sont pour l’instant rivés sur la CENI, les MBV, le Ministère de l’Interieur [Sic: Intérieur. Il y a un accent aigu sur Intérieur], la force publique et la Section Électorale de la CS [Sic: Il aurait fallu écrire entièrement Cour suprême puisque, ci-haut, il n’a pas été précisé que le sigle CS la représente].

       Le contentieux électoral a du chemin devant lui.

       Jeudi 30 janvier 2025!?».

       Quand Damed fustige la dénonciation du vote des morts, ignore-t-il et nie-t-il que ceux-ci ont réellement voté?

       Quand Damed parle de «gardiennage des cimetières», ignore-t-il le caractère ironique et sarcastique des propos de Maître Fahmi Saïd Ibrahim sur le vote des morts?

       Pour Damed, dans cette affaire, qui fait preuve d’un «conflit surdimensionné d’égo» en dehors du candidat du pouvoir, qui se voit déjà «élu»?

       Damed parle de quelles «rivalités plus sociales que politiques»? Et s’il avait l’honnêteté et le courage, pour une fois, de préciser sa pensée?

       Où Damed a-t-il déjà vu des «plis scellés» électoraux depuis le 26 mai 2016? Où?

       Quand Damed dit que «les langues vont sans doute se délier», sait-il qu’il menace le pouvoir qu’il prétend servir en lui disant que ses manœuvres frauduleuses vont être dénoncées?

       Quand Damed dit maladroitement que «les principaux thèmes sont restés axés sur les morts! Les vivants attendront 2029! Recul démocratique!», pourquoi veut-il interdire la dénonciation de la fraude par vote des morts? Oublie-t-il les autres sujets abordés au cours de la campagne électorale? Qu’en sait-il sur ce qui se passera en 2029? Peut-il y avoir «recul démocratique» là où il n’y a pas de démocratie?

       Une fois de plus, Damed a raté une occasion de se taire. Nous ne l’en félicitons pas.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 29 janvier 2025.


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