Est-ce la fin de la honteuse relation entre Saïd Larifou et Ahmed Sambi?
Par ARM
Abdou Hamadi dit Mrimdu vient de confirmer son statut de grand blogueur, et si notre ami, le grincheux d’Ongojou, à Anjouan, a quelque chose à dire sur le sujet, qu’il le dise parce que c’est son droit. En effet, le lundi 27 juillet 2015, Abdou Hamadi dit Mrimdu a signalé quelque chose de très subtil que seul un esprit très intelligent peut remarquer: «Je viens de lire l’article sur Saïd Larifou et son banabana. Ils sont tous des hypocrites, ces gens-là. Regarde bien les articles du blog de Saïd Larifou, qui était devenu un instrument d’intense propagande pour Ahmed Abdallah Sambi et le Juwa. Et bien, depuis le 7 juillet, le blog de Saïd Larifou se tait sur les agissements d’Ahmed Abdallah Sambi. Pourquoi? Parce qu’il me semble que ce couple cynique et maudit a fini sa lune de miel et va laisser en paix les Comoriens, lassés par leur relation honteuse». Le mardi 28 juillet 2015, Abdou Hamadi revint sur le même sujet avec un manque total de charité à faire peur, mais qui résume bien la situation actuelle ou celle à venir. Ce qu’il dit à ce sujet est décapant et corrosif, car écrit dans un style charnel tout simplement flamboyant: «Saïd Larifou s’était rapproché d’Ahmed Abdallah Sambi parce qu’il considérait que l’ancien chef d’État était déjà mort et espérait récupérer l’acte de décès pour se constituer ayant droit et faire valoir ses droits d’héritier, avant même les vrais sambistes. Malin, Saïd Larifou estime qu’Ahmed Abdallah Sambi est bon seulement quand il est mort politiquement, pour qu’il aille danser au-dessus de sa tombe. Il a constaté que le pourtant moribond Ahmed Abdallah Sambi met du temps à lui procurer son acte de décès, et hop, il est reparti sans dire pourquoi il était venu et naturellement pourquoi il est reparti. Ces péripéties honteuses nous permettent de constater que la scène politique comorienne est jonchée de voyous sans foi, ni Loi, des gens ni respectent même pas leurs propres pères et mères, qu’ils tueraient pour un avantage politique sans grande importance».
Il est vrai que ces derniers temps, nos frères du RIDJA en faisaient un peu trop autour du vagabondage national et des divagations internationales d’Ahmed Sambi. Et quand ils ont cessé de faire leur agitation autour de l’encombrant personnage, cela s’est su parce que le grand blogueur Abdou Hamadi n’est pas homme à ne pas remarquer ce que l’œil nu laisse passer. Il a remarqué une coupure par trop brutale entre le trop plein d’images représentant Ahmed Sambi ne faisant rien d’intéressant et sa disparition des écrans du RIDJA. Il faut faire attention parce que c’est bien Abdou Hamadi dit Mrimdu qui avait été le premier à annoncer les tentatives de rapprochement entre le Gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi de la Grande-Comore et Ahmed Sambi, rapprochement qui eut lieu et qui se transforma en eau de boudin au bout de quelques heures seulement. C’est toujours Abdou Hamadi dit Mrimdu qui avait annoncé la caporalisation de Maître Fahmi Saïd Ibrahim par Ahmed Sambi. C’est encore et toujours Abdou Hamadi dit Mrimdu qui avait été le premier à annoncer la fin de la lune de miel entre Maître Saïd Larifou et Ahmed Sambi. Quand on est intelligent, on prend au sérieux un homme aussi intelligent doublé d’un observateur aussi perspicace.
En réalité, quand avait commencé à circuler la rumeur sur le rapprochement entre Maître Saïd Larifou et Ahmed Sambi, de nombreux Comoriens avaient avoué leur scepticisme, avouant que la chose était impossible parce que chaque fois que les routes des deux hommes se croisent, ça finit dans la douleur, dans le malheur et dans le deuil. Ces Comoriens ont raison, mais à force d’avoir raison, ils ont fini par avoir tort. Par la suite, il y a eu ces photos montrant les deux hommes côte à côte, et on nous avait dit que cette rencontre entre les deux hommes au cours du meeting d’un candidat crypto-sambiste dans le Mbadjini relevait de la pure coïncidence et que Maître Saïd Larifou avait saisi cette occasion pour accuser Ahmed Sambi de haine et d’ingratitude à son égard. Quelle mise en scène pathétique! Par la suite, il y a eu cette photo faite à Paris montrant les deux hommes souriants comme des grenouilles. Cette photo avait blessé de nombreux Comoriens dans leur chair et dans leur être. Tout de suite, même les enfants en couches-culottes avaient compris que l’impossible était devenu possible et que l’irréparable était commis. Jamais un retournement de vestes et de casaques n’avait plus déçu les Comoriens que celui de Maître Saïd Larifou devenu crypto-sambiste. Jamais un homme politique comorien n’avait autant blessé la sensibilité des Comoriens par un geste politique que Maître Saïd Larifou, qui était allé jusqu’à demander à arriver aux Comores le mercredi 17 juin 2015 dans le même avion qu’Ahmed Sambi et qui, depuis, s’affichait partout avec l’ennemi de l’État et de la République.
Les Comoriens sont déçus parce qu’ils savent que Maître Saïd Larifou a eu envers Ahmed Sambi des mots très durs et crus, notamment lors de l’interview qu’il nous avait accordée le samedi 14 décembre 2013, interview dont il faut redécouvrir la partie sur laquelle il exprimait ses amabilités envers Ahmed Sambi.
Lemohelien.com: Aujourd’hui, l’ancien Président Ahmed Sambi, un homme rendu très riche par le pouvoir, fait tout pour montrer que le pays lui appartient et qu’il peut placer à la tête de l’État son candidat. Faut-il constituer un Front républicain pour sauver le pays de cet homme aux ambitions personnelles et claniques illimitées et inquiétantes?
Maître Saïd Larifou: Ahmed Sambi est un Comorien comme les autres. Il a des droits et des obligations envers la collectivité nationale. Dès lors, il doit faire en sorte de s’expliquer sur les sources de son enrichissement à la fois rapide et colossal. Quand il est devenu Président de la République en 2006, il avait à peine de quoi manger. Maintenant, il est devenu milliardaire. La décence voudrait qu’il s’explique sur l’origine de son enrichissement. Nous interpellons la France, Madagascar, la Tanzanie et les Émirats Arabes Unis pour qu’une enquête soit menée de manière approfondie et sérieuse sur l’origine de sa fortune. On doit connaître l’identité de ses prête-noms et le montant de leurs avoirs. Bien évidemment, il n’y a pas que lui. Il y a les autres aussi. Le système d’enrichissement illicite l’a beaucoup favorisé, lui qui s’est sucré sur le dos des Comoriens. Sous Azali Assoumani et Ahmed Sambi, les Comores ont enregistré une régression en matière de gouvernance et de démocratie. Mais, dans une remarquable dignité, les Comoriens ont démontré que l’argent ne fait pas tout. Ahmed Sambi a tout fait pour imposer Ikililou Dhoinine à la tête de l’État. Mais, comme Dieu est vraiment contre ses agissements, tous ceux dont il a favorisé la carrière, de Mohamed Abdouloihabi à Ikililou Dhoinine, ont fini par se séparer de lui, à le mépriser et à le détester. Il doit s’interroger sur les origines divines de ce rejet. En 2006, pour devenir Président, il disait être prêt à arracher et à jeter le collier de sa femme si ledit collier avait été touché par un acte relevant de la corruption. Dieu le punit pour ses mensonges, sa corruption. Il doit s’excuser devant Dieu et devant les Comoriens. Ces excuses valent plus que la constitution d’un Front républicain pour sauver le pays des agissements de cette personne. Il n’a réalisé aucun de ses projets. Il devait avoir la décence de se montrer plus discret et moins disert.
Lemohelien.com: Il est candidat au poste de Président de la République en 2016. Vous en pensez quoi, vous?
Maître Saïd Larifou: Il dit ça pour faire parler de lui, comme il est allé en Afrique du Sud, aux obsèques de Nelson Mandela, pour s’afficher auprès des grands de ce monde et essayer d’en tirer un profit politique. Il se sert donc de la mort et du deuil, sans vergogne. À l’étranger, il dit qu’il est toujours le Président des Comores. Ahmed Sambi est malade. Il n’est pas bien. C’est un châtiment de Dieu. Dire qu’il avait laissé dans les caisses de l’État 11 milliards de francs comoriens avant de quitter le pouvoir le 26 mai 2011, tout en se taisant sur un détournement de 200 millions de dollars, est un acte très grave. Il y a un problème Ahmed Sambi. Sa candidature en 2016 ne me fait pas peur. En 2010, il nous a volé notre victoire, et le reconnaît aujourd’hui. Aucun Comorien ayant des convictions n’a peur de lui. Au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2006, j’ai contribué à sa victoire, et en 2010, j’ai contribué à sa chute, quand les Comoriens l’ont poussé par les fesses. Il m’a fait battre à mort à l’Aéroport de Hahaya, alors que je me rendais à Mohéli pour continuer à préparer sa chute peu glorieuse. Ses forces de répression étaient à deux doigts de me tuer. C’était une scène horrible et traumatisante. Compte tenu de sa posture psychologique, il faut l’ignorer. Il nous faut juste une vraie vision pour les Comores.
Propos recueillis par ARM le samedi 14 décembre 2013.
En tout état de cause, nous attendons la confirmation de la fin de la lune de miel entre les deux chefs de partis politiques. La fin de cette hypocrisie cynique réjouira tous les Comoriens sincères envers leur pays, mais ne fera pas disparaître leur malaise et leur douleur face au faux pas pitoyable de Maître Saïd Larifou, qui vient de s’enterrer politiquement par un geste politique irréfléchi et malheureux. Par la suite, il fera tout ce qu’il voudra, mais la confiance est perdue. Le contrat de confiance avec ceux qui croyaient en lui en dehors de son parti politique est déchiré et jeté dans les eaux de l’océan Indien, au large de Foumbouni, et personne à Mohéli ne regardera les bouts de papier du contrat passant au large.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 28 juillet 2015.