Respect de la durée de son mandat et reconnaissance internationale
Par ARM
Par un extraordinaire sens des raccourcis et du simplisme, les bien-pensants et les chantres de la bien-pensance ont tendance à déclarer en public que le plus grand service rendu par l’ancien satrape Ahmed Sambi au Président Ikililou Dhoinine aura été de l’avoir aidé à réussir sa fulgurante ascension politique et sa marche victorieuse vers la Présidence de la République. En réalité, le plus grand service que l’ancien dictateur ubuesque a rendu à son ancien Vice-président réside dans la médiocrité nationale et internationale dans laquelle il s’enferme lui-même. En effet, plus Ahmed Sambi se tue politiquement aux Comores et dans les chancelleries, plus les dirigeants étrangers voient en Ikililou Dhoinine un homme mesuré, réaliste et posé, loin de l’image de gangster inculte que donne l’ancien Président de lui-même. Qu’on se le dise. Et quand on suit le fil des événements, on constate qu’Azali Assoumani Baba ne voulait pas quitter le pouvoir le 26 mai 2006. Dès 2005, il se voyait à Beït-Salam pour 20 ans encore. Sérieux? Sérieux. Sans déconner? Sans déconner. Procédons de manière méthodique. Le 15 octobre 2005, Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi se retrouvaient à l’Hôtel Al Amal de Mutsamudu. Comme, à la suite de divers mensonges, Ahmed Sambi est qualifié de «“théologien” “islamiste”», le brave et bon Azali Assoumani Baba a décrété que cela suffisait à faire de son copain d’Anjouan un candidat indésirable aux yeux de la communauté internationale et que lui, l’homme de Mitsoudjé, serait appelé à arrêter l’élan d’Ahmed Sambi vers la Présidence de la République, en l’empêchant de s’y rendre, exactement comme cela s’était passé en Algérie en janvier 1992, quand l’appareil militaire avait empêché le Front islamique du Salut d’accéder au pouvoir. C’est ainsi que l’homme qui sera poursuivi par la suite par une vache mohélienne en février 2014 appela tous ses proches à faciliter l’élection de son lascar de copain pour mieux le couillonner par la suite, mais qui arrivera tout de même à Beït-Salam le 26 mai 2006, même s’il n’est plus question qu’il y retourne, foi de Comoriens.
En réalité, Azali Assoumani Baba ne voulait pas quitter le pouvoir le 26 mai 2006, mais avait reçu des menaces de mort venant de certains milieux qui ne seront pas cités ici: «Si tu n’organises pas les élections présidentielles en temps et en heure, et si jamais tu essaies des manœuvres dilatoires, tu es un homme mort». Comme Azali Assoumani Baba est un garçon connu pour son manque de courage et pour sa peur légendaire, il organisa une élection présidentielle qui ne lui plaisait pas, mais qu’il fallait organiser tout de même pour rester en vie. Et pour qu’il le fasse, il avait fallu qu’on le pousse par les fesses et qu’il reçoive des menaces de mort. Et quand il essaya de frauder les élections, il fut arrêté net dans sa petite folie parce que la communauté internationale le surveillait. C’est la raison pour laquelle son statut d’ancien chef d’État est un gnangnan: il n’a pas quitté le pouvoir spontanément, et en plus, il est devenu Président à la suite d’un coup d’État. Ce garçon n’intéresse personne à l’étranger, malgré ses gesticulations dramatiques.
Pareil et pis pour Ahmed Sambi. La communauté internationale n’a pas oublié le manque d’éducation ainsi que les mauvaises manières de cet homme qui avait tenu en haleine toute la communauté nationale comorienne et les partenaires des Comores quand il ne voulait pas quitter le pouvoir et quand il ne le quitta pas le 26 mai 2010 pour céder la place à un Mohélien. Et puis, ce qui aurait pu être considéré comme un accident de parcours est devenu une seconde nature, si ce n’est une première nature, quand on voit cet individu recourir à toutes les bêtises planétaires pour essayer d’être candidat à l’élection présidentielle de 2016, alors que la Constitution du pays le lui interdit, puisqu’il est Anjouanais, alors que 2016 est l’année des Grands-Comoriens. Les chancelleries ont été consternées quand il est parti leur expliquer qu’il voulait que les normes juridiques du pays soient changées pour lui permettre de faire des Comores ce qu’il souhaitait. À la limite, Azali Assoumani Baba avait été chargé de superviser des élections à Madagascar. Dans le cas d’Ahmed Sambi, la communauté internationale fait tout pour l’ignorer, et avec dédain. Personne n’imagine ce fauteur de souk et de bordel dans son propre pays en médiateur dans un pays étranger. Dans ce monde, il ne se trouvera personne pour confier une mission internationale à un ignorant qui pousse l’inconscience jusqu’à demander le Prix Nobel de la Paix au génocidaire Hassan Omar El Béchir du Soudan. Personne dans ce monde n’est assez gaga pour prendre au sérieux un homme méprisant, méprisable et imbu de sa personne au point de rallonger son mandat d’une année à la tête d’un pays, y inclus les 6 mois au cours desquels il a fait attendre un Président élu dans les allées du pouvoir, sans avoir honte. Pour tout dire, Ahmed Sambi est un poison qui ne doit s’attendre à aucun traitement de faveur de la part de la communauté internationale.
Dans le cas du Président Ikililou Dhoinine, on est en présence d’un cas très éloigné des deux anciens Présidents Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi. Pourquoi? Parce que le Président Ikililou Dhoinine a su montrer plus de sagesse que les deux lascars enfarinés. Dès le 26 mai 2011, il n’a pas cessé de marteler que le 26 mai 2016 serait une journée qu’il commencerait à Beït-Salam mais qu’il finirait dans son domicile privé, parce qu’il n’a pas l’intention de passer une minute de plus qu’il n’en faut au Palais présidentiel. Voilà un discours responsable. Voilà le discours qui est attendu de ceux qui aiment leur pays, et non les menaces de «chaos» des Ahmed Sambi, Tocha Djohar et autres augures du crypto-sambisme en pleine déroute et divagation verbale et cérébrale. Le Président Ikililou Dhoinine a suscité le respect de la communauté internationale en allant à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU pour dire qu’il se démarque de Pierre Nkurunziza et de tous les dictateurs africains qui s’accrochent indûment au pouvoir, à coups de dévergondages de la Constitution et d’assassinat de leurs compatriotes. Le Président Ikililou Dhoinine a prouvé qu’il est un homme bien éduqué et instruit en montrant du respect aux Comoriens et de la considération à toute la communauté internationale, au lieu de s’enfermer dans les fantasmes des lascars Azali Assoumani Baba et Ahmed Sambi. Et, dans le monde d’aujourd’hui, cela comporte des dividendes. Son discours aux Nations Unies aura une suite, qui ne sera pas écrite aux Comores, mais à l’étranger.
Les suites du discours du Président Ikililou Dhoinine devront être gérés par l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih, qui vient de passer une semaine très chargée, mais également très faste sur le plan professionnel. En effet, en s’apprêtant à prononcer son discours d’adieu à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le Président Ikililou Dhoinine était nerveux comme un collégien allant à son premier rendez-vous amoureux. «Stressant», d’après ceux qui sont passés par ce genre d’exercice de jeunesse. Bon! Donc, d’après notre correspondante aux États-Unis, l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih, Aloui Saïd Abasse et Nakchamy Naïlane ont très bien travaillé ensemble face à un Président qui, au vu de ce qui s’est passé il y a quelques mois, avait son discours cousu dans les pans de son boubou et costume pour éviter d’éventuelles indiscrétions, alors qu’il a fallu travailler sur les dossiers. Aujourd’hui, Aloui Saïd Abasse et Nakchamy Naïlane ont quitté les États-Unis, mais l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih y est resté et doit gérer certaines choses pour l’avenir international du chef de l’État, parce que le but du diplomate, c’est qu’au lendemain du 26 juin 2016, le Président Ikililou Dhoinine puisse rejoindre le club très select des anciens chefs d’État élus démocratiquement et qui ont quitté le pouvoir sans chercher à s’y accrocher de manière indue. Reconnaissons qu’au vu des goujateries d’Azali Assoumani Baba et d’Ahmed Sambi, le Président Ikililou Dhoinine mériterait un tel honneur, qui ferait réfléchir les lascars.
Si l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih réussit cette très belle mission, le Président Ikililou Dhoinine pourra rester très actif pour les Comores, sans demander au prochain chef d’État le titre de «Guide suprême de la République comorienne», comme le lui exigeait Ahmed Sambi. Par souci d’efficacité, et malgré le goût du scoop, il est préférable que nous n’en disions pas plus sur l’affaire, afin d’éviter à l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih le «mauvais œil», les peaux de banane et les manœuvres de sabotage des ennemis des Comores, qui sont des Comoriens et non des étrangers. Il est très tôt pour parler de l’avenir du Président Ikililou Dhoinine, en même temps, il n’est pas prématuré de le faire parce que cela doit inciter les irresponsables qui veulent mettre le feu au pays à mieux réfléchir. Les acteurs politiques comoriens doivent mener une réflexion saine et intelligente sur leur avenir après le pouvoir, au lieu de rester dans une simple logique de voleurs de poules. Le Président Ikililou Dhoinine quittera Beït-Salam le 26 mai 2016, et nous prions Dieu pour que ce départ se fasse à la suite d’une passation de pouvoir avec le prochain chef d’État, homme ou femme, même si certains jurent la main sur le Coran que lui-même et le Vice-président Mohamed Ali Soilihi ont commencé à Beït-Salam des simulations «très secrètes» de passation de pouvoir. Enfin, c’est la petite rumeur qui nous vient de Beït-Salam. Avant de partir en paix de Beït-Salam, le Président Ikililou Dhoinine ne se livrera à aucune lecture biaisée d’un article inexistant ou existant dans la Constitution comorienne pour tenter des manœuvres dilatoires à la Ahmed Sambi. Cette fois, les Comoriens pourront vivre une transition politique qui se fera sans la moindre larme de douleur et de peine. Si le 26 mai 2016 il y aura des larmes, ça sera des larmes d’émotion, et ce jour-là, il faudra regarder le visage de Hamada Madi Boléro, même s’il sera secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), parce que les événements politiques heureux le font toujours pleurer d’émotion comme une madeleine. Il faut connaître l’homme pour le savoir.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Vendredi 2 octobre 2015.