Le choix Président Ikililou Dhoinine signalé à l’UPDC, RADHI et Orange
Par ARM
Ce mercredi 19 août 2015 a été un jour faste pour le Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Et même si l’intéressé joue le modeste, on sent pointer dans sa voix une joie indescriptible, qu’il a du mal à cacher. De la fierté aussi. Il se contente de dire: «Quand on décide de se mettre au service de sa patrie, on encaisse les coups quand certains jugent que ça ne va pas, et on ne s’attend pas à des remerciements quand le peuple est satisfait. La satisfaction née du devoir accompli ne doit pas cacher la sacralité du dépôt que nous a confié le peuple comorien, dont je ne suis qu’un humble serviteur». Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi est sorti de son mutisme habituel parce que ce mercredi 19 août 2015, il a assisté, la larme d’émotion à l’œil, à l’arrivée par avions cargos venant de Sharjah (Émirats Arabes Unis) des trois groupes électrogènes devant faire sortir progressivement les Comores des ténèbres. Ces trois premiers groupes électrogènes sont d’abord destinés à la Grande-Comore, en attendant ceux qui doivent éclairer Mohéli et Anjouan. La voix toujours étranglée par l’émotion, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, d’habitude avare de ses mots, ajoute, modeste: «Il va sans dire que dans les mois à venir, et avant la fin du mandat du Président Ikililou Dhoinine, les problèmes de délestages seront derrière nous. Nous sommes en train de régler définitivement ces problèmes. La Banque africaine de Développement (BAD) nous a soutenus dans cette tâche titanesque, et nous ne la remercierons jamais assez. Il nous appartient maintenant de nous montrer dignes de la confiance qui a été placée en nous».
En commençant à régler ce problème qui affecte la vie des Comoriens depuis 1996, donc sous la présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim, le gouvernement a répondu à l’appel lancé depuis bientôt deux décennies par les Comoriens, lassés de vivre dans des conditions très difficiles. En même temps, cette réussite va couper l’herbe sous les pieds de ceux qui n’ont rien fait de bien pour les Comoriens hier et qui, aujourd’hui, se posent en donneurs de leçons, dont personne ne veut. En d’autres termes, ces donneurs de leçons feraient mieux de garder leurs «leçons» pour eux-mêmes car ils en ont besoin, et les Comoriens n’en veulent pas. Qu’on se le dise! Que les Comoriens réclament un pays qui n’a pas des problèmes, voilà une chose normale. Mais, que ceux qui ont échoué hier et que ceux qui ne feraient qu’échouer demain affichent un mépris total et hypocrite envers les autorités, voilà qui est de nature à énerver nombre de Comoriens, qui ne veulent plus qu’on les prenne pour les dindons d’une farce sinistre. Et, dans l’affaire, on a assisté à la plus hypocrite des scènes quand, dans un pays qui a une ministre de l’Énergie, Mme Sittie Kassim, on préfère s’en prendre au Vice-président Mohamed Ali Soilihi, chargé du ministère de l’Économie et des Finances. Mais, point n’est besoin d’être polytechnicien ou diplômé en Science politique pour savoir que par ces attaques perfides, les bien-pensants cherchent tout simplement à affaiblir leur adversaire lors de l’élection présidentielle de 2016. Pourtant, bon Prince, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi recadre le débat: «Quand on occupe les fonctions qui sont les miennes, on finit par devenir un négociateur. Et pour être un négociateur sur des dossiers impliquant les milieux internationaux, il faut être connu à l’étranger et avoir de la crédibilité, sans chercher à s’attribuer des mérites de manière égoïste et infantile. Nous avons une obligation de solidarité gouvernementale».
En réalité, ce mercredi 19 août 2015, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a un deuxième motif de satisfaction parce que le Président Ikililou Dhoinine a signalé à l’UDPC, le fameux «parti cocotte-minute», au RADHI et au Parti Orange son choix pour l’élection présidentielle de 2016, mettant fin à des spéculations, conjectures et ragots de bouchères: «Je choisis Mohamed Ali Soilihi pour le scrutin de 2016. Et j’ai décidé de ne pas lui imposer ses colistiers sur les îles. Notre Doyen doit avoir entièrement la latitude de choisir les gens avec lesquels il doit et peut travailler comme Vice-présidents. Il s’agit d’un choix qu’il doit faire en son âme et conscience, mais surtout dans la sérénité. Je ne tiens pas à lui imposer des choix qui pourraient s’avérer désastreux demain. Nous sommes en présence d’affaires étatiques, et il serait responsable de ne pas les traiter à la légère, en privilégiant des critères subjectifs qui pourraient s’avérer improductifs demain. Maintenant, prouvons notre sens de la responsabilité en travaillant à la réussite de notre pays».
Le discours est prudent, habile, responsable et républicain, mais également assassin pour les acteurs politiques habitués à pleurer sur l’épaule du Président de la République, et qui croyaient pouvoir compter sur lui pour qu’il glisse leur nom aux oreilles du Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Le premier acteur politique à être rendu malheureux par le discours du chef de l’État est naturellement notre ami à tous, le Vice-président touche-à-tout, l’individu-Dieu, Son Excellence Monsieur Nourdine Bourhane, le recordman mondial de l’intérim de chef d’État. Ha! Pourquoi? Tout simplement, parce que notre précieux homme de Tsémbéhou a appris une chose en politique: on n’est propriétaire que de la chose qu’on a dans sa poche et sur laquelle on a gravé son nom et qu’on a immatriculée dans les registres officiels comme propriété personnelle. Le reste relève de l’incertain. Pour autant, il ne faut pas croire que le précieux Nourdine Bourhane est homme à se laisser abattre. Vous ne le connaissez pas. Nourdine Bourhane? Il va danser une gigue tellement endiablée autour du Président Ikililou Dhoinine jusqu’à ce que ce dernier, fatigué, lui dise: «Assez, Nourdine! Assez! Je vais appeler le Doyen pour essayer de régler ton affaire auprès de lui. Mais, tu sais que je ne vais rien lui imposer. Je vais me contenter de lui faire la proposition, et la décision finale lui appartient. En attendant, fais tout pour te montrer très correct envers lui. Facilite-moi la tâche. Hein? Puis-je compter sur toi?».
Investi Vice-président le 26 mai 2006, investi chef d’État le 26 mai 2011, le Président Ikililou Dhoinine a compris une chose qu’aucun autre Comorien ne connaît, à savoir qu’aux Comores, il y a quatre races: les Noirs, les Blancs, les Jaunes et les solliciteurs. Oui, nos amis les solliciteurs constituent à eux seuls une race aux Comores. Le Président de la République, en disant qu’il ne veut pas imposer des colistiers sur les îles, se donne les moyens de ne pas étouffer sous le poids des sollicitations des solliciteurs. En d’autres termes, il ne veut pas que les demandeurs de places l’asphyxient par leurs demandes. Or, la danse du ventre a déjà débuté parce que le Docteur Abdoulkarim Mohamed, chef de la diplomatie, et Issa Soulé, Député de l’UPDC, ont commencé à jouer aux derviches tourneurs autour du Président Ikililou Dhoinine, avec une seule phrase, bien rôdée: «Monsieur le Président, je suis très célèbre et la preuve est que je suis élu Député de ma région, une situation qui fait de moi, le meilleur colistier du Vice-président Mohamed Ali Soilihi». Ne perdons pas de vue le fait que l’homme Issa Soulé voulait être le colistier du candidat Ikililou Dhoinine à la Grande-Comore lors de l’élection présidentielle de 2010. À l’époque, il avait fallu lui faire comprendre, avec toutes les difficultés du monde, que le choix du «Doyen» Mohamed Ali Soilihi s’imposait naturellement. La rage au ventre, il avait fini par se calmer en fourbissant ses armes. Aujourd’hui, il dit crânement que son heure est venue. La vice-présidence lui plaît. Il voit loin, le garçon…
En même temps, on sait que quand le Colonel Azali Assoumani Baba apprendra la mauvaise nouvelle du soutien total et définitif du chef de l’État au Vice-président Mohamed Ali Soilihi, il poussera des hennissements d’hyène du Ferlo, au Sénégal, lui qui a tant fait pour mériter l’adoubement du chef de l’État. N’a-t-il pas failli se faire tuer par une vache à Mohéli en février 2014, rien que pour plaire au Président et mériter sa confiance et son soutien? Naturellement, chaque fois que le Colonel Azali Assoumani Baba poussera ses hennissements d’hyène du Ferlo, le corrosif ministre Houmed Msaïdié, qui n’a pas oublié les vacheries de son ancien camarade de la CRC, prendra le temps de boire du petit-lait. Non pas parce qu’il fonde son bonheur sur les malheurs d’autrui, mais parce qu’il y a certains malheurs qui lui font du bien à titre personnel et pour des raisons personnelles. Ne pas voir son ennemi Azali Assoumani Baba défendre les couleurs de la Mouvance présidentielle, voilà qui est donc de nature à donner du mordant à Houmed Msaïdié qui, dans les jours à venir va vivre avec le bonheur d’avoir vu un ennemi personnel passer à la trappe. Ce qui confirme l’opinion généralement répandue selon laquelle la politique est un monde impitoyable. Un ancien Premier ministre occidental était allé jusqu’à dire que «la politique est un monde de brutes».
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 20 août 2015.