Rumeurs de bouchère, bruits de couloirs et comptes d’apothicaire
Par ARM
Une fois de plus, les Comores sont tenues en haleine par les rumeurs de bouchère, les bruits des couloirs et les comptes d’apothicaires, qu’on appelle «calculs de rats» à Mohéli. Il va sans dire que dans ce climat lourd, la confusion règne dans certains esprits, mais dans certains esprits seulement, parce que les initiés savent à quoi s’en tenir, sachant séparer le bon grain de l’ivraie. En effet, depuis le mercredi 16 septembre 2015, et plus particulièrement durant 48 heures, des gens malintentionnés et au cerveau à l’envers ont répandu des rumeurs selon lesquelles et dans un premier temps, Hamada Madi Boléro serait démis de ses fonctions de Directeur du Cabinet du Président de la Défense chargé de la Défense. Quand le grand blogueur Abdou Hamadi dit Mrimdu me fit part de la rumeur, je le rassurais en ces termes: «J’ai eu au téléphone Hamada Madi Boléro il y a moins de 20 minutes et il ne m’a rien dit de tel. Donc, il s’agit de simples rumeurs sans fondements. Il ne faut même pas perdre du temps sur ce genre de ragots de bas étage». La même rumeur perfide prétendait que le surdoué et éternel premier de la classe était déjà nommé secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) et qu’il ne méritait pas cette place parce qu’il n’a jamais été élu, comme si cette «condition» d’élection inscrite nulle part constituait un vice rédhibitoire. Pourquoi ces gens haineux ne nous laissent pas nous qui connaissons les subtilités des relations internationales parler de ce qui est de notre domaine, au lieu de s’enfoncer dans le ridicule? Et, il faut dire que les haineux ont profité de cette rumeur perfide pour dire perfidement n’importe quoi.
La réalité est que, le Président de la République, en concertation avec son Directeur du Cabinet chargé de la Défense, est arrivé à la conclusion selon laquelle il faudra remanier le Cabinet présidentiel et le gouvernement aussitôt que le processus électoral aura pris une vitesse de croisière, et ce d’autant plus que des ministres, notamment les 3 Vice-présidents, seront très occupés pour leur campagne électorale. Donc, il faudra des ministres à temps plein et sans ambitions électorales. D’ailleurs, quelques membres du Cabinet seront également candidats aux élections de 2016. Tel est notamment le cas d’Hassane Saïd Harouna, Grand Chancelier. Et, dans l’affaire, depuis des siècles, il a été constaté que, pour la Communication présidentielle, pour une période aussi sensible, le journaliste Ymadoudine Hamidoune ne fera plus l’affaire et, d’ailleurs, il n’a jamais fait l’affaire, puisqu’il avait laissé le je-m’en-foutisme prendre le dessus sur son professionnalisme de jadis. Rendez-vous sur le site officiel de Beït-Salam et cherchez la Constitution applicable aux Comores aujourd’hui, et vous comprendrez comment un grand professionnel peut sombrer dans la négligence inacceptable jusqu’à ne pas pouvoir présenter le texte de la Constitution du pays sur le site officiel de la Présidence de la République, mais des articles abrogés et ajoutés, mais pas la Constitution elle-même. Ce n’est pas l’injurier que de faire un constat aussi amer. Même les lardons en couches-culottes savent que ce fut juste parce qu’Ymadoudine Hamidoune est de Hoani, Mohéli, qu’il était difficile de le changer. Mais, le Président de la République a fini par le virer sec et par le remplacer par l’ancien journaliste Mohamed Dhakoine, qui a été notre Professeur d’Histoire et Géographie au Lycée de Fomboni.
Le Président Ikililou Dhoinine a déjà informé certains Conseillers à la Présidence qu’il y aura des changements au sein du Cabinet présidentiel. Et comme le chef de l’État a informé quelques personnes du même Cabinet de son intention de présenter la candidature de Hamada Madi Boléro au poste de secrétaire général de la COI et comme ces gens n’ont pas su tenir leurs langues, toujours animés de la farouche volonté d’impressionner leurs petites copines du moment en voulant prouver qu’ils connaissent des choses, cela a fait des jaloux. Et aussitôt que Mohamed Dhakoine a été nommé, certains Conseillers peureux, qui n’ont rien compris, ont répandu la rumeur selon laquelle les membres du Cabinet du Président ont été renvoyés auprès de leurs mamans pour téter, et que cela suppose automatiquement que le premier à faire les frais de ce changement de têtes était l’indispensable Hamada Madi Boléro, l’homme qu’on aime haïr. Mais, puisque les haineux ne peuvent pas justifier cela, alors ils ont déjà nommé Hamada Madi Boléro au secrétariat général de la COI, et la polémique a enflé, mais uniquement chez les gens qui n’ont rien de sérieux à faire. Ce sont toujours eux qui créent la «vérité», sans doute en croyant que si Hamada Madi Boléro est nommé secrétaire général de la COI, ils pourront prendre sa place à Beït-Salam! Les Comoriens vous souhaitent bien du plaisir, Messieurs.
Une fois de plus, nous sommes dans la nécessité de penser à Alain Deschamps, Ambassadeur de France aux Comores de 1983 à 1987, l’un des meilleurs connaisseurs des mœurs politiques peu orthodoxes des Comores, surtout quand il signale: «Dans le microcosme comorien, prétend-on, tout se sait, ce qui ne se sait pas s’invente et ce qui s’invente à force d’être répété devient vrai»: Alain Deschamps: Les Comores d’Ahmed Abdallah. Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Karthala, Collection «Tropiques», Paris, 2005, p. 87. Mais, nous apprend Jacques Foccart, «un mensonge répété ne devient pas une vérité»: Jacques Foccart: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome 1, Fayard et Jeune Afrique, Paris, 1995, p. 33.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 20 septembre 2015.