Élections» de Députés au Burundi et Comores, «c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj»
Dans les deux dictatures, le «parti unique monocéphale» vit du «monologue des sourds»
Par ARM
Dans l’Antiquité, Virgile (70-19), dans L’Énéide, est l’auteur de ce mot d’anthologie: «Una salus victus nullam sperare salutem»: «Le seul espoir du condamné est de n’espérer nul salut». Pourtant… Pourtant. Oui, pourtant, dans les dictatures inélégantes que sont les Comores et le Burundi, certains s’accrochent à l’espoir de vivre un jour une élection qui ne serait pas une horrible et pathétique mascarade. Aux Comores, depuis les «élections» fraudées à «104%» de février à mai 2016, pour être «élu», il faut appartenir au «parti unique monocéphale» de «monologue des sourds», au pouvoir dans l’inconstitutionnalité, l’illégalité, l’inélégance et l’illégitimité, et être désigné par lui, toute dissidence étant sévèrement réprimée, parfois à mort. La vieille dictature du Burundi ne fait pas autre chose.
Charmante «démocratie» «scandinave», tout de même, qu’est ce Burundi-là. On se souvient du sort horrible, atroce et tragique de Melchior Ndadaye au Burundi. Il y avait été élu démocratiquement Président le 1er juin 1993. Il est Hutu, donc de l’ethnie majoritaire, né le 28 mars 1953. Il n’avait tué personne, mais «on» avait décidé qu’un Hutu ne devait et ne pouvait devenir Président au Burundi en 1993.
Et voici son sort atroce et mortel: «Lorsque dans la matinée du 21 octobre 1993 des commandos du 11ème bataillon blindé ont assassiné le président Melchior Ndadaye d’une manière atroce – pendu par les bras, percé de coups de baïonnette, le crâne fracassé à coups de crosse, – ils n’ont pas seulement éliminé le premier chef d’État hutu élu démocratiquement au Burundi, moins de cinq mois après le scrutin. Ils n’ont pas seulement renoué avec la longue histoire de violences et de meurtres qui caractérise le Burundi depuis son indépendance. Ils n’ont pas seulement interrompu sauvagement une expérience démocratique qui était présentée en exemple à toute l’Afrique. Ils ont fait bien pis: ils ont déclenché au Burundi une vague d’atrocités qui risque de briser à l’avenir toute possibilité de cohabitation entre deux ethnies, entre les Hutus majoritaires et la minorité tutsie. Deux peuples étroitement imbriqués vivant ensemble depuis des siècles et partageant la même langue, la même culture, les mêmes terres vont peut-être devenir irréconciliables. […]. Des familles tutsies ont été décimées par leurs voisins hutus, brûlées vives dans leurs maisons, et les survivants terrifiés se sont regroupés dans des bâtiments administratifs pour attendre la protection de l’armée»:Colette Braeckman: Tentative de putsch et massacres interethniques. Écroulement de l’espérance démocratique au Burundi, Le Monde diplomatique, Paris, décembre 1993.
De toute façon, le Burundi n’est jamais déserté par les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse. En effet, au Burundi, c’est comme aux Comores. On y pratique une dictature sauvage, assise sur des «élections» faussées dans l’inélégance. Lors des élections législatives des Comores des 25 janvier et 22 février 2015, la Confrérie des Renégats et des Criminels (CRC), au pouvoir depuis le 26 mai 2016 suite à une désagréable fraude électorale à «104%», ne comptait que 2 Députés sur 33, en entendant qu’Ali Mhadji, l’un de ces deux Députés, quitte cette organisation criminelle alors qu’elle était au pouvoir! Pour sa part, la mascarade électorale des 12 et 30 janvier 2025 attribue la totalité des 33 sièges de Députés à la CRC, «le parti unique monocéphale» du «monologue des sourds». Le Burundi fait pareil. Sa saleté électorale du 5 juin 2025 attribue les 111 sièges de Députés aux candidats du «parti unique monocéphale» du «monologue des sourds» qu’est le Conseil national pour la Défense de la Démocratie – Forces de Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), dont la dénomination officielle comporte deux fois le mot «démocratie», tout en étant une usine de mort et de destruction. Les «élections» au Burundi et aux Comores, comme dit le proverbe marocain, «c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj», c’est-à-dire, «comme-comme», une dictature étant l’égale d’une autre dictature.
Cherchez l’erreur…
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 12 juin 2025.