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Effondrement et enterrement de l’État aux Comores

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Effondrement et enterrement de l’État aux Comores

Les Comoriens dans les funérailles et obsèques de l’État

Par ARM

   Les Comoriens sont très pressés ces derniers temps. Pourquoi? Parce qu’ils organisent les funérailles et obsèques d’un être cher: l’État comorien. Pour rappel, en 2001, quand fut publié le livre Comores: Les Institutions d’un État mort-né, les bien-pensants et les chantres de la bien-pensance avaient crié au scandale. Ils avaient crié à l’insolence. Aujourd’hui comme en 1999-2006, dans le rôle de croque-mort, le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani a fière allure, lui qui suscite la réprobation partout où il passe. Bidasse comme l’avait été un temps Jean-Bedel Bokassa, il a imité les méthodes de son maître à penser centrafricain, n’hésitant plus à faire fusiller les élèves au Lycée de Moroni. Et l’Empereur Jean-Bedel Bokassa avait su expliquer qu’il avait été trahi par son Premier ministre Henri Maïdou, qui avait été manipulé de l’étranger pour faire sombrer son chef dans la réprobation mondiale. À dessein de prouver son innocence, l’Empereur Jean-Bedel Bokassa avait même préconisé la constitution et l’arrivée dans son pays d’une mission internationale d’enquête. Ce qui avait été fait. Pourtant, le troufion de Mitsoudjé n’aura ni cet honneur, ni ce courage. Pourtant…

Oui, pourtant… La folle journée moronienne du lundi 20 février 2017 entrera dans les annales comme étant la journée de l’horreur et de la honte de l’État ou de ce qui en tient lieu. Durant cette journée folle, un jeune plein de vie a failli trépasser, passer de vie à trépas, et donc passer de la vie à la mort d’un mort bien mort, du fait d’une violence militaire rare, inexplicable et inexpliquée pour un «délit collectif» consistant a apporter de l’électricité à un établissement public d’enseignement, le Lycée de Moroni, un établissement public d’enseignement censé apporter la lumière à la jeunesse issue des familles démunies. La fébrilité d’une Gendarmerie prête à appuyer sur la gâchette et à user parallèlement de gaz lacrymogènes, de matraques, de gaz moutarde et autres engins de mort contre les élèves témoigne de la phobie que cette valeureuse jeunesse sans espérances, ni horizons inspire aux nouveaux maîtres de Moroni.

N’en déplaise au «Vice-président» Djaanfar Ahmed Saïd Hassani (ouf! Au secours! Au feu!), il n’y a que la peur et la mauvaise conscience qui peuvent dicter à un pouvoir politique aux abois l’idée criminelle d’envoyer la troupe auprès d’une jeunesse qui ne manifestait même pas. Et du coup, le «journaliste indépendant» Ahmed Ali Amir, Msa Ali Djamal et la brave Anziza Mchangama vont avoir du pain sur planche pour se démarquer du «griotisme» ou pour ne pas se taire. Mais, quand on les connaît comme si on les a faits de ses propres mains, on sait qu’ils vont se taire comme à leur détestable habitude. En même temps, l’Éducation nationale n’a toujours pas non plus de solution viable face à la grève des enseignants, pendant que, égal à lui-même, et a son propre portefeuille, le voleur spécialisé en kleptocratie malsaine et indécente, Oumara Mgomri, le bienheureux beau-frère de Msa Ali Djamal, ne pense qu’à réclamer à Comores Télécom, la société qu’il prétend redresser, la bagatelle de 185 millions francs comoriens de salaires non payés pendant 8 ans, pour abandon de poste! Oui, gentes Dames, oui, Messieurs, «pour abandon de poste».

De leur coté, toujours en quête d’argent facile et pas piqué de hannetons, Kiki, le larbin et baby-sitter Saïd-Ali Chayhane et Kamaldine Souef (infernal triumvirat de gabelous à la tonton-macoute) ont programmé la vente aux enchères de véhicules qu’ils savent issus d’un vol et répertoriés à ce titre par les services de renseignements internationaux. Décidément, à Beït-Salam, il y a de quoi sauter au plafond. C’est pire qu’une attaque de vache de Mohéli, un jour de mariage d’État à Fomboni, en février 2014. Mais, quand on a confié le sort de la jeunesse à un nouveau Conseiller, en l’occurrence, le sieur Ahmed Abdallah Salim dit Ahmed Hydro, qui cherche refuge à Beït-Salam face à des poursuites judiciaires pour détournement criminel d’au moins 4 milliards francs comoriens, volés méchamment dans la caisse de la Société comorienne des Hydrocarbures, on ne saurait récolter du jasmin après avoir fait planter des orties. N’est-ce pas mon ami le Grand Docteur Ibrahim Barwane, brillant anthropologue et dramaturge, qui a fait des tartines sur l’expression «Conseiller», qui inspire modestement «con à essayer»? Excusez du peu…

Pour sa part, descendu du ciel pour régner sur Terre, le Grand Vizir de Droit divin et de «mission divine» en charge de Dieu, du Prophète, du Paradis, des Gènes, de la Généalogie et de la Génétique aura beau faire savoir par ses ouailles que ses positions ne sont guère prises en compte parce que la «Première Dame» ne le piferait pas (bonjour, chère fille, bonsoir, chère nièce, bonne nuit, chère sœur à marier), il sait qu’un «ministrillon», ça ferme sa gueule quand ça n’a pas les couilles pour démissionner. Pour bien autre chose, peut-être. On est loin du geste de Saïd Ali Kemal Ed-Dinne qui avait jeté sa démission à la figure de Saïd Mohamed Djohar dit Papa Djo, pionnier mondial de «gendrocratie», à l’emprise de laquelle il avait été de 1989 à 1995. Et, il va y avoir encore plus de soucis à se faire à Beït-Salam, maintenant que le frère Abdallah Agwa a décidé de laisser tomber le journalisme pour défier politiquement le gouvernement, qu’il accuse d’avoir violé la glorieuse Radio Baraka FM et volé les outils de sa radio, au mépris de toute décision de justice et de l’avis public du CNPA, seul organe habilité à sanctionner légalement et officiellement un média.

D’ailleurs, ce magistrat du Tribunal de Moroni, qui accuse le «concubinocrate» Azali Assoumani, ses hommes et les autres fossoyeurs de la «Justice» comorienne d’être des «reitres, indolents, hâbleurs faisant dans le catéchisme bon marché et l’ésotérisme à deux sous et d’être également des hypocrites sournois et enclins à toutes les veuleries», ne décolère pas: «Comment un Président de Tribunal et un Procureur peuvent-ils se lancer aussi bêtement et aussi aveuglement sur le dossier empoisonné d’Abdallah Agwa, sachant que la Cour d’Appel allait leur torcher leurs petits culs de petits merdeux aussi bien sur le fond que sur la forme? C’est honteux et scandaleux!».

Dire que dans tout ça, cela fait à peine 10 mois que le pays a failli basculer dans une horreur indicible parce que ces Messieurs juraient égorger et pratiquer la politique de la terre brûlée, si on ne les laissait pas revenir au gouvernail d’un État qu’ils avaient pillé et dilapidé. Qu’à cela ne tienne! Chaque jour que Dieu accorde Son souffle de vie, on verra les masques tomber et «l’émergence émergente du pays émergent» sombrer. Les voyages intergalactiques et interplanétaires se transformeront chaque jour en missions de la main tendue. Ce qui ne saurait tarder à tourner au désastre, au vu du rythme ultrarapide avec lequel a fondu comme neige au soleil l’épargne laissée à la Banque centrale des Comores (BCC), après l’aide budgétaire saoudienne accordée au précédent gouvernement. Fonctionnaires et autres agents de l’État non encore abusivement licenciés, préparez-vous bien au temps des vaches maigres!

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 22 février 2017.


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