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Des pétitions anticonstitutionnelles, sans valeur juridique

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Des pétitions anticonstitutionnelles, sans valeur juridique

Aux Comores, même 7 milliards de pétitions ne valent rien en Droit

Par ARM

     Quelle pitié! On a honte en voyant des gens qui veulent faire de la politique et qui prétendent pouvoir diriger les Comores s’acharner à tout faire pour jeter par terre le Droit comorien et vouloir faire de leur simple volonté de courtisans la norme suprême du pays. Cela ne s’est jamais vu dans un autre pays du monde, surtout à un moment où, partout en Afrique, les peuples refusent les aventures personnelles, personnalisées et personnalistes d’individus qui se prennent pour les meilleurs et font tout pour casser les dynamiques juridiques internes pour s’imposer à des peuples fatigués et meurtris. Face aux prétentions politiques absolument criminelles d’Ahmed Sambi et de ses crypto-sambistes opportunistes, «agnostiques, athées et croyants», les Comoriens aimant leur pays doivent répéter le primat du Droit et rappeler que la Constitution de leur pays, contrairement à celle de la Suisse et du Maroc, ne donne aucun droit à des particuliers d’imprimer des pétitions et de les soumettre aux pouvoirs publics. De fait, même si les 7 milliards d’habitants de la Planète signaient des pétitions pour les Comores, celles-ci ne vaudraient rien du tout. Si la Constitution comorienne avait prévu un droit de pétition, en ce moment-là, des citoyens comoriens auraient la possibilité de faire leurs pétitions. Or, la Constitution comorienne n’a rien prévu qui s’appelle «pétitions». On dit aux Comoriens qu’il y a des juristes parmi les gens qui se lancent dans cette mascarade honteuse initiée par les crypto-sambistes. Ces «juristes» ont des excuses, beaucoup d’excuses, notamment celle de ne pas être des spécialistes de Droit public, duquel relève le Droit constitutionnel. Après s’être roulés dans la fange, sans résultats, il est temps pour eux de faire leur mea culpa et de comprendre que seules dans les dictatures, on modifie les normes du Droit pour faire plaisir à un individu, par définition malfaisant.

     Quand Saïd Jaffar El Macelie dit que «le peuple s’est déjà exprimé à travers cette pétition» et qu’«il y a beaucoup de signatures qui restent à imprimer sans compter la pétition en ligne mais face à l’urgence, on s’est trouvé dans l’obligation de faire publier un premier résultat», on est obligé de rire et de lui demander sur quelle base juridique ces pétitions ont été rédigées et lancées. Où ces gens-là ont vu qu’on peut se lancer dans des aventures en piétinant le Droit du pays qu’on veut diriger? Cela ne se fait pas. Dans un pays sorti de la sauvagerie et de la barbarie, la Loi est l’expression de la volonté générale. Et cette volonté générale n’appartient pas une petite frange minoritaire, entêtée et haineuse de la population. Comme la Constitution a été adoptée par voie référendaire par l’écrasante majorité du peuple comorien, on se demande ce que vaut la signature de 52.000 personnes à l’identité douteuse, parce que les crypto-sambistes sont des tricheurs capables de faire signer des pétitions même aux morts. Donc, il faut arrêter de raconter des histoires aux Comoriens.

     On rit à se rouler par terre quand Saïd Larifou, Président du RIDJA, désigne des pétitions anticonstitutionnelles par l’expression «revendications du peuple», prétendant crânement que «les citoyens qui signé cette pétition sont prêts pour que s’opère le changement». Ah bon? C’est très grave. Il s’agit de quel peuple? En tout cas, il ne s’agit pas du peuple qui a accepté la Constitution dont l’article 13 dispose que «la présidence est tournante entre les îles». Il faudra que les gens arrêtent l’usurpation et les prétentions démesurées. Comment ces gens-là peuvent-ils prétendre pouvoir diriger les Comores tout en se livrant à de telles escroqueries politiques? Comment une minorité insignifiante peut-elle s’arroger le droit de parler au nom d’un peuple qui ne l’a pas mandatée? Et de quel «changement» parle Saïd Larifou? Et au nom de qui? Parce qu’il a été élu depuis quand et par qui? Ce sont des petites questions qui permettront de savoir qui est qui et qui fait quoi sur la scène politique comorienne. Et on ne peut que rester dubitatif face à une autre fanfaronnade enfarinée figurant sur un prétendu communiqué publié par ces gens-là, sur lequel on lit le gros mensonge suivant: «Cet élan traduit le refus du peuple de se laisser confisquer l’espérance, il confirme aussi l’esprit d’unité nationale qui anime cette volonté de changement». Ah oui?

     Et là, on veut nous faire croire que cette «espérance» est incarnée par les pires ennemis des Comores? Et qu’ils veulent le «changement»? Pour tuer les autres Comoriens, dont ils veulent se venger par simple haine, la haine qu’ils n’ont pas cessé d’afficher pour revendiquer un pouvoir que le peuple comorien ne leur a pas confié? Et puis, strictement entre nous, pourquoi des gens qui ont déposé une demande de clarification à la Cour constitutionnelle ne peuvent-ils pas attendre que la juridiction constitutionnelle statue sur leur dossier? En tout cas, ces gens-là ne trouveront sur leur route que le Droit. Ils ne seront vaincus que par ce Droit qu’ils s’acharnent à mépriser.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 23 octobre 2015.


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