Comptes d’apothicaire d’une classe politique boulimique
L’hypocrisie en politique élevée au rang de grand art national
Par ARM
Quelle classe politique! Donc, les membres du marigot politique comorien ne se retrouvent que sur l’essentiel, à savoir des comptes d’apothicaire et des mensonges éhontés entre «alliés» dans des manœuvres byzantines à faire pâlir d’envie, de jalousie et de honte les plus cyniques des stratèges politiques du haut Moyen-âge… C’est quand même fou, et ce, d’autant plus qu’aucune famille politique n’est épargnée par cette belle envolée d’hypocrisie, désormais nobélisée et institutionnalisée. D’ailleurs, pour comprendre ce qui se passe aux Comores actuellement, il faut absolument remonter à janvier 2002, quand le Colonel Azali Assoumani Baba, considéré comme un pestiféré par la communauté internationale à la suite de son coup d’État du 30 avril 1999, confiait provisoirement les clés de Beït-Salam à Hamada Madi Boléro, qui devenait Président de la République par intérim – au détriment de l’ambitieux Mohamed Elamine Soeuf – afin d’organiser l’élection présidentielle controversée qui allait lui permettre de retourner au Palais présidentiel, semble-t-il, «la tête haute». En ce mois de janvier 2002, il fallait constituer un Gouvernement d’Union nationale de Transition (GUNT), qu’allait présider Hamada Madi Boléro, l’éternel premier de la classe, qui nous dit ce qui suit, dans le Tome II de ses fameux Mémoires: «J’entrais en contact avec Mouzaoir Abdallah, ancien chef de la diplomatie comorienne. J’avais décidé de jeter une pierre dans le jardin de l’opposition car j’estimais qu’un minimum de compromis devrait être trouvé avant que le colonel Azali Assoumani ne décide seul de former ce gouvernement. Mouzaoir Abdallah me fit une proposition sur la base des propositions générales de l’opposition dont il faisait partie. Celle-ci avait proposé deux noms au poste de ministre des Finances et du Budget: Mohamed Ali Soilihi dit “Mamadou” et Ahmed Hassane El Barwane; certains membres très influents de l’opposition m’avaient rencontré pour me dire que le vrai choix à ce poste pour l’opposition se portait sur Mohamed Ali Soilihi et non sur Ahmed Hassane El Barwane, le bras droit de Mouzaoir Abdallah, et de Moroni comme lui. Pourtant, Mouzaoir Abdallah me suggéra de placer protocolairement Ahmed Hassane El Barwane juste après le vice-Premier ministre anjouanais en tant que ministre d’État, ministre des Transports, du Tourisme, des Postes et Télécommunications. À cette condition, Ahmed Hassane El Barwane siègerait au gouvernement même si les autres membres de l’opposition refusaient d’y participer»: Hamada Madi Boléro: Au service des Comores. Tome II. La renaissance, Éditions Cœlacanthe, Paris, 2015, pp. 45-46.
Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans le même schéma politique à Moroni, où le Moronien Ahmed Hassane El Barwane fait une fixation haineuse sur «l’allié» Fahmi Saïd Ibrahim, craignant que celui-ci ne lui ravisse la vice-présidence du clan crypto-sambiste lors de l’élection présidentielle, allant jusqu’à lui lancer quelques malédictions bien senties pour le pousser à se calfeutrer dans son Parti de l’Entente comorienne (PEC), en présentant une candidature indépendante, au lieu de vouloir enlever le pain de la bouche des crypto-sambistes historiques et croyants. À ce qu’il paraît, les délégués des candidats défilent de nouveau devant les sorciers et marabouts de Pemba, en Tanzanie, pour les besoins de la cause. En même temps, le même Ahmed Hassane El Barwane a un autre caillou dans sa botte, l’inimitable Moronien Ahmed Abdallah Salim, qui veut s’installer au Gouvernorat de la Grande-Comore, dont le siège a cessé d’intéresser l’académicien Mouigni Baraka Saïd Soilihi, l’inimaginable Gouverneur actuel, qui se pique de vouloir et pouvoir devenir Président de la République. Le problème dont les données turlupinent Ahmed Hassane El Barwane, c’est que, même si le consanguin politique Ahmed Sambi déteste et méprise les «campagnards» et a le béguin politique pour les «citadins» de Moroni, il ne pourra tout de même pas désigner le Moronien Ahmed Hassane El Barwane pour être le colistier de son Parti Bidoche à la Grande-Comore et demander au Moronien Ahmed Abdallah Salim de déposer sa candidature pour le Gouvernorat de la Grande-Comore. Sinon, il faudra que le propriétaire du Parti Bidoche explique aux Comoriens que son organisation politique est un truc de Moroniens. Ahmed Sambi a beau repousser les limites de l’indécence, mais, des fois, il ne peut pas aller au-delà. Cela étant, la mort de Fahmi Saïd Ibrahim et Ahmed Abdallah Salim ne ferait pas trop pleurer Ahmed Hassane El Barwane, bien au contraire.
Toutefois, le plus beau reste à venir parce que mon frère Achiraf Saïd Hachim continue à faire des siennes. Voilà un homme qui, le samedi 16 mai 2015, a déclaré son incroyable béguin pour la candidature d’Ahmed Sambi à l’élection présidentielle de 2016, candidature dont il dit soutenir la validité constitutionnelle, avant de déclarer, moins d’une semaine plus tard que le même Ahmed Sambi est un danger pour les Comores et même pour la sécurité internationale puisqu’il implante aux Comores la violence politique des extrémistes, qu’il importe des pays les plus radicaux. Et, ce qui fait rire dans le cas de mon frère Achiraf Saïd Hachim, c’est qu’il dit qu’Ahmed Sambi peut présenter sa candidature en 2016, mais ne peut pas la présenter à la même date parce qu’il est Anjouanais et qu’en 2016, l’affaire est réservée aux frères et sœurs de Grande-Comore. Allez comprendre… Et puis, mon frère Achiraf Saïd Hachim fait tout pour mettre en valeur sa propre candidature, et a depuis, comme Halima, repris ses vieilles habitudes. Et quelles sont les vieilles habitudes de mon frère Achiraf Saïd Hachim? Eh bien, ses prétentions de Sultan du Oichili, pendant que Youssouf Boina et mon frère Djaé Ahamada Chanfi, tapis dans l’ombre, guettent le moindre de ses mouvements, à la recherche du premier faux, mais en laissant Maoulana Charif, de la CRC, se le coltiner dans un premier temps, avant de sonner l’hallali. Ce sont des choses qui finiront par arriver. Oui, il est reproché à mon frère Achiraf Saïd Hachim d’avoir des prétentions de Sultan du Oichili, exactement comme l’autre Hachim, Hachim Saïd Hassane, a des prétentions de Sultan du Mbadjini. Mais, est-ce que ses jeunes concurrents ne vont pas tout faire pour le couler? La question se pose, surtout à un moment où Youssouf Boina et mon frère Djaé Ahamada Chanfi pourraient unir leurs forces au sein de la Mouvance présidentielle pour causer des bobos à mon frère Achiraf Saïd Hachim. Dans ce climat un peu spécial, voire délétère, il est un acteur politique complètement égaré dans le labyrinthe et qui s’apprête à jouer les seconds couteaux: Saïd Larifou, Président du Parti RIDJA. Qu’est-ce qu’il est parti faire dans cette galère?
Seulement, il faudra faire vraiment attention parce que la gale politique a atteint de telles proportions qu’aucune famille politique n’en est épargnée. Et la Mouvance présidentielle a sa gale, ses galeux et ses brebis galeuses. Bon, les mots peuvent paraître excessifs, mais tenons-nous en à l’essentiel. Oui, tenons-nous en à l’essentiel, et l’essentiel nous vient des entrailles du pouvoir politique à Moroni. Oui, à Moroni, il se chuchote et se murmure sous le manteau et sur les oreillers que le ministre Houmed Msaïdié a pris la grosse tête, enhardi par ses succès dans ses célèbres coups de boutoir contre les crypto-sambistes. Du coup, et pour reprendre le mot assassin de cet habitué de Beït-Salam, «il se comporte en invité qui se transforme en maître de maison et qui veut dire au maître des céans comment se comporter dans sa propre demeure. Houmed Msaïdié est très utile et efficace dans les mises au point avec les sambistes, mais il en fait trop dans sa volonté d’imposer au maître de maison une manière de recevoir ses convives. Et comme il se croit vraiment indispensable, ce n’est pas beau». Quand on gratte un peu dans la cuirasse de l’enfant de Maouéni, on voit apparaître sa volonté boulimique de vouloir tout régenter au sein de la Mouvance présidentielle, même pour les investitures des candidats, à tous les niveaux. Mais, que fait-il de l’UPUDC, le fameux «parti cocotte-minute»? Croit-il que les caciques de l’UPDC vont le regarder dans le blanc des yeux et le laisser faire comme si de rien n’était? Quand on connaît l’ambiance électrique qui règne au sein de la classe politique comorienne actuellement, on comprend que les visées «hégémonistes, hégémoniques et impérialistes» du ministre de l’Intérieur ne sont pas du goût de tout le monde, mais cela ne doit pas conduire à l’implosion de la famille politique qui doit défendre le pays face à la gourmandise malsaine et indécente d’Ahmed Sambi, chef boulimique de pouvoir du Parti Bidoche, qui, désormais, a peur de mettre le bout de son oreille hors des Comores. Il doit expliquer rapidement cette peur aux Comoriens.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 6 octobre 2015.