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Chut! Les Anjouanais détruisent et terrorisent Mayotte et Mohéli

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Chut! Les Anjouanais détruisent et terrorisent Mayotte et Mohéli

Elamine Ali Mbaraka y voit la haine annonçant la mort des Comores

Par ARM

       Le 9 juillet 2024, à l’occasion de l’avènement de l’an 1446 de l’Hégire, Elamine Ali Mbaraka dit Aboul-Khaïr, ancien Maire de Fomboni, a fait un discours diffusé sur Internet. De ce discours, nous retenons le passage suivant:

       «Parallèlement, je vais dire ce que personne ne dit en public. Je sais que vos foudres vont s’abattre sur moi. Mais, malgré cela, je tiens à dire la vérité. Mohéli se sent en danger. Mohéli sent qu’elle n’est pas sécurisée. Franchement, Mohéli est dans un état de fragilité. À l’humiliation que nous infligent les Grands-Comoriens, s’ajoute l’insécurité que nous imposent les Anjouanais. Je n’ai pas de la haine envers les Anjouanais. Les Anjouanais sont chez eux à Mohéli. Mais, Mohéli, il y a à peu près, 10 à 15 ans, a changé de visage, un visage qui n’était pas à Mohéli.

       Si je vous dis que la population de Mohéli augmente d’une façon impossible à exprimer, vous n’allez pas me croire. Dans les banlieues, où je vis au quotidien, vivent des gens avec des enfants qui ont atteint l’âge de 5 ans, qui ne vont pas à l’École, qui ne sont pas inscrits à l’École, des enfants qui ont 10 ans, qui ont 18 ans, qui ne vont pas à l’École, qui errent, qui montent sur les ânes, qui sont dans les jardins d’autrui, qui sautent au-dessus des clôtures des jardins des autres. Tous les Mohéliens ont fui leurs propres champs, leurs plantations à cause des Anjouanais. Les Mohéliens ont fui. Tout cela est dû à des Anjouanais arrivés à Mohéli hier, avant-hier.

       Il n’y a personne qui se soucie de ce malheur. Je l’ai évoqué il y a trois ans, je l’évoque de nouveau aujourd’hui. Or, c’est cela qui a conduit à la situation de Mayotte par rapport aux Comores. Personne ne surveille ces Anjouanais-là. Ces Anjouanais ne disposent pas d’un lieu de vie. Ils empruntent des terrains. Ils construisent même dans les rivières. Ils sont dans les forêts et les détruisent. Ils sont dans les eaux de l’océan et les détruisent. Personne ne peut parler à ces Anjouanais, parce qu’à la première chose qui est dite, on entend la voix de ceux qui disent: “Toi, tu détestes les gens; tu ne seras pas élu, tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela devant les Mohéliensˮ.

       Les mentalités et les pratiques que les Anjouanais ont ramenées de chez eux et ont imposées à Mohéli sont des mentalités et des pratiques qui ne sont pas celles que nous sommes habituées à vivre à Mohéli. L’influence des Anjouanais à Mohéli est trop grande. Nous autres Mohéliens nous sentons dans un état d’insécurité. Les Anjouanais nous envahissent dans nos plantations, grimpent sur nos cocotiers. Quand on demande à ces Anjouanais qui ils sont, ils répondent: “C’est une terre qui n’a pas encore fait l’objet d’un partage. Mohéli n’est pas encore partagéeˮ.

       Les Mohéliens ont peur de la violence des Anjouanais et abandonnent leurs terres. Les Anjouanais viennent de leur île pour voler nos récoltes, pour voler notre animaux d’élevage avant de repartir vers leur île. Les Anjouanais débarquent par vedettes à Itsamia et volent nos richesses avant de repartir à Anjouan. Nous sommes restés impuissants et nous observons ce qui se passe. On poignarde les gens à Mohéli. Les Anjouanais quittent leur île pour venir poignarder les gens à Mohéli. Les Mohéliens se sentent en insécurité. Et c’est ce qui s’est passé à Mayotte avant. On dit: “Celui-là, son père vient de là-bas, sa grand-mère vient de là-basˮ, et tout ça pour essayer de nous intimider. Et lui, Mansour Kamardine, qui a sa maison à Mayotte, qui ne dort pas, quand il sort de chez lui, il a peur, ne peut-il pas dire: “Nous sommes fatiguésˮ. Et si son grand-père vient d’Anjouan, où est le problème par rapport à Anjouan alors qu’il est à Mayotte et y a sa vie?

       Je le répète: l’insécurité augmente chaque jour. La vie que menaient les Mohéliens a été détruite. Mohéli était vraiment une île tranquille, où les gens circulaient tranquillement, allaient où ils voulaient. Aujourd’hui, aucun Mohélien n’ose se rendre seul à la campagne, à sa plantation; aujourd’hui, aucun Mohélien n’ose à aller seul à la rivière. Les Mohéliens n’osent plus, n’osent plus, n’osent plus, n’osent plus… Cette peur a une cause: personne n’ose dire la vérité; tout le monde a peur. Nous sommes dans la peur. Il y a le mépris des Grands-Comoriens, l’insécurité que nous ressentons de la part de ces gens qui viennent de l’île voisine. Nous devons nous poser des questions sur Mohéli, une île de 211 km² [Sic: 291 km²], envahie par des Anjouanais alors qu’il n’y a plus de place à Mohéli; les places sont inexistantes à Mohéli, mais les Anjouanais veulent y vivre tous les jours alors qu’ils n’y disposent pas de terrains pour faire de l’agriculture. Comment peuvent-ils y vivre, alors qu’ils n’ont ni revenus, ni moyens, ni moyens de faire scolariser leurs enfants? Rien.

       Comment vont-ils vivre? Allez faire des enquêtes: partout, les Mohéliens ont abandonné leurs plantations. Alors, nous vous disons, à vous autres Grands-Comoriens que les Comores dont vous pensez, à vous autres Anjouanais que les Comores dont vous pensez, ne sont pas les Comores dont nous autres Mohéliens pensons. Nous voulons un pays uni. Là-dessus, il n’y a pas de doute. Nous voulons un pays uni. Nous ne voulons pas nous séparer de vous, mais, nous voulons contrôler notre façon de vivre, vivre dans la sécurité. Nous autres Mohéliens ne sommes pas adeptes de violence.

       Nous nous sentons humiliés. Nous nous sentons menacés. Les gens diront que je suis devenu membre de l’extrême-droite, que je dis ceci, que je dis cela. Ce n’est pas ça du tout. Je considère que les Mohéliens, qui vivaient sur une île où il y avait de la nourriture en abondance, tout ça est derrière nous parce que les Mohéliens ont peur de se rendre à leurs plantations. Mohéli était une île où existait en abondance de l’élevage; aujourd’hui, ce n’est plus possible parce que chaque Mohélien a peur de faire des investissements puisque les Anjouanais viennent tout voler.

       Pis, les Anjouanais qui commettent ces vols viennent en vedettes rapides, volent même les motos des Mohéliens, volent les récoltes, volent les animaux d’élevage, volent, volent… Les Mohéliens n’en parlent pas parce qu’ils ont peur. Moi, je le dis publiquement parce que je suis un kamikaze. Que je sois élu, ou que je ne sois pas élu, c’est du pareil au même pour moi. Moi, j’ai le devoir d’exprimer mes convictions. […].

       Nous voulons vivre en paix. Nous autres Mohéliens ressentons de l’insécurité, qui nous menace, qui vient de l’île située à l’Est, tout ça fait que nous ayons peur. Le mépris venant de l’île située au Nord nous fait peur. […].

       Il y a des gens qui veulent dominer les autres. Il y a des gens qui veulent vivre juste dans la politesse et courtoisie pour que chacun puisse jouir de ses droits. Nous autres Mohéliens ne refusons pas de vivre avec les autres, mais préalablement, nous sentons que nous sommes méprisés. Et ce n’est pas tout: nous nous sentons en insécurité parce que Mohéli est déjà saturée. Les Anjouanais y affluent en masses, occupent des zones qui ne doivent pas être habitées, font de la culture en détruisant les forêts, les rivières, le milieu marin, ne disposent pas de place pour faire de l’agriculture, pour vivre. Et, ce n’est pas tout: les Anjouanais ne scolarisent pas leurs enfants. C’est une bombe atomique qu’ils nous préparent. Cela était exactement la situation de Mayotte, que nous n’avons pas voulu regarder en face, et aujourd’hui, la même chose se répète, à Mohéli. J’ai peur que cette réalité ne se reproduise à Mohéli, et c’est ce qui nous fait peu».

      Comme «la nationalité “anjouanaiseˮ» de Maître Mansour Kamardine, de ses parents et de ses grands-parents est ironiquement évoquée par Elamine Ali Mbaraka, et comme le monde entier attend depuis 40 ans la publication par l’ONU de son «passeport “anjouanaisˮ», nous allons prendre connaissance du témoignage de M. Harithi Ibrahim, lors d’un entretien qu’il m’avait accordé chez lui, à Handréma, le dimanche 6 juin 2021: «Je vais citer un exemple précis du mépris des Anjouanais et des Grands-Comoriens envers les Mahorais et les Mohéliens: ces gens-là nient jusqu’à notre existence, notre personnalité et notre enracinement sur nos deux îles. Ils font tout pour faire de nous des Grands-Comoriens et des Anjouanais. Citons un cas précis: les Grands-Comoriens et les Anjouanais répètent à l’envi que mon ami Mansour Kamardine est un Anjouanais originaire de Domoni, qu’il y est même né. Ils mentent. Je me souviens de sa naissance, de ses grands-parents, de ses parents. Je n’ai pas vécu à Sada pour rien. Je connais mieux ses grands-parents qu’il ne les connaît lui-même. C’étaient des Mahorais à 100%, des Mahorais de souche mahoraise.

      J’ai rencontré un Anjouanais qui me dit que Mansour Kamardine est un Anjouanais. Je lui ai dit : “Tu pourras mentir à d’autres personnes, mais pas à moi. Je connais les grands-parents et les parents de Mansour. Ce sont des Mahorais de Sada. Je me souviens même du jour où Mansour est venu dans ce monde. Je me souviens du visage de ses grands-parents et de ses parents, parce que j’ai vécu avec eux. Ne répète plus jamais ton discours parce que je connais Mansour Kamardine et sa famille depuis des décennies. Il est de Sada, et moi, je suis de Sada”.

       Le grand frère de mon père était marié à Binti, la tante de Mansour Kamardine. La famille Kamardine est chérifienne. Mansour Kamardine est un Chérif, un descendant du Prophète Mohammed, même si, par modestie et par pudeur, il se montre discret sur le sujet. Le grand-père de Mansour Kamardine était un grand Chérif de Sada. Son père était un grand politicien. Il faisait partie de nos leaders. Alors, prétendre que Mansour Kamardine est un Anjouanais est une aberration dictée par le mépris. Il n’a aucune relation avec Anjouan. Il est de Sada»: Cité par Abdelaziz Riziki Mohamed: Grandes figures de Mayotte. Tome 2. Des pionniers et pionnières aux héritiers, Éditions Sépia, Paris, 2024, p. 109.

       Nous attendons donc avec impatience, et cela depuis 40 ans, la publication par l’ONU du «passeport “anjouanaisˮ» de Maître Mansour Kamardine. Bon courage…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 29 juillet 2024.


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