Bonne fête de l’Aïd-El-Fitr de l’année 2016
Par Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah
«Nulle personne n’est capable de faire un pas au-delà des principes de Muhammad. En dépit de tout le succès qui se trouve en Europe, tous les décrets et principes décrétés par l’Europe sont insuffisants relativement à la culture islamique. Nous, nations d’Europe, en dépit de toutes les possibilités dont notre civilisation est imprégnée, ne sommes encore que sur la première marche de l’échelle d’où Muhammad se tient à la dernière. Sans nul doute, personne ne le battra dans cette course. Et ce Livre (le Coran), étant exceptionnellement pratique, ne cessera jamais d’exercer une influence pour l’éternité et de recueillir d’autres nations autour de lui» (Johann Wolfgang Von Goethe).
Après le jeûne du mois sacré de Ramadan, les Comoriens et les autres Musulmans du monde célèbrent l’Aïd-El-Fitr. Nous souhaitons une bonne fête, dans la paix, le bonheur et la prospérité à tous les Musulmans du monde entier. C’est une fête que le monde musulman, plus particulièrement en Syrie, Irak, Lybie, Yémen, Somalie et ailleurs, célèbrent avec beaucoup de souffrances. Les pays musulmans restent l’unique lieu des conflits sanglants, souvent manipulés par ceux qui veulent faire marcher leurs industries d’armements et qui envisagent la destruction de l’Islam et de ses croyants. Cette situation est favorisée par la volonté des certains États musulmans qui veulent s’imposer à d’autres pays musulmans en laissant d’autres pays exploiter nos faiblesses, basées sur notre ignorance de notre propre religion. Le monde musulman ne sortira jamais vainqueur du conflit entre Sunnites et Chiites. Nous avons une religion qui a su unir toutes les peuples de ce monde, en Asie, Afrique, Europe et Amérique.
La différence d’interprétation théologique entre Sunnites et Chiites ne doit pas embraser le monde musulman
«Et si deux groupes des parmi les croyants se querellent, faites la paix entre eux. Alors s’il l’un d’entre eux fait du tort à l’autre, combattez celui qui fait du tort, jusqu’à ce qu’il revienne au commandement d’Allah. Ensuite s’il revient, faites la paix entre eux avec justice et agissez juste. Sûrement Allah aime la personne juste»
(Coran, XLIX, Les Appartements, 9).
Or, il n’y a pas une grande différence fondamentale entre les Chiites duodécimaux et les Sunnites. Les Chiites duodécimaux sont des Musulmans comme les Sunnites. Il n’y a aucun intérêt religieux pour que l’un ou l’autre vienne convaincre l’autre de se convertir dans son camp. Pourquoi aller créer des problèmes auprès d’autres Musulmans, qui acceptent le Dieu unique, Allah, un Prophète, Muhammad, paix et bénédiction d’Allah soient, sur lui et sa famille, qui donnent l’aumône légale, qui jeûnent pendant le mois de Ramadan et vont au pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam quand ils en ont les moyens. Les Musulmans du monde entier ont besoin de paix et de stabilité en restant chez eux afin de mieux adorer leur Seigneur. L’Islam est venu sortir l’homme de l’adoration d’un autre homme pour l’orienter vers l’adoration d’un Dieu unique. L’islam a pu s’imposer dans le monde en annonçant sa piété et sa tendance à la paix et à la tolérance. Il n’a jamais prôné les assassinats ou les attentats que d’autres nous font vivre dans notre temps. Pendant le mois sacré de Ramadan, ces sont des Musulmans qui meurent par des attentats commis en Turquie, en Irak, en Syrie, au Liban, etc. La paix ne peut venir par hasard et surtout ne viendra pas de ceux qui profitent des malheurs des innocents. L’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et les pays musulmans doivent favoriser une réconciliation entre Sunnites et Chiites.
Les Comores ont passé un mois de Ramadan dans la paix et le mirage des baisses de prix
Les nouveaux dirigeants de notre pays ont annoncé avec fracas des mesures de baisse des prix pour faciliter la consommation des Comoriens. Ces mesurettes n’ont été respectées ni par les commerçants, ni par les transporteurs (taximen et autres). Les nouveaux dirigeants doivent se poser la question de leur échec en ce sens afin de donner de la valeur à leurs décisions. C’est un signe grave qui marque la défection populaire sur les actes et comportements de nos nouveaux dirigeants. Le peuple a compris et a soutenu la volonté des commerçants et des transporteurs de maintenir intacts leurs prix. Les Comoriens ont beaucoup évolué et n’acceptent plus d’être floués dans leur vie quotidienne. Ils connaissent ceux qui peuvent les aider aujourd’hui et demain et trouvent que les hommes politiques, plus particulièrement Ikililou Dhoinine, qui a imposé Azali Assoumani au sommet de l’État, se moquent totalement de leur misère.
Les Comoriens s’inquiètent de leur avenir au vu des nominations de nouveaux dirigeants
«En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur? […] C’est à diminuer l’excès des désirs sur les facultés, et à mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté. C’est alors seulement que toutes les forces étant en action l’âme cependant restera paisible, et que l’homme se trouvera bien ordonné»: Jean-Jacques Rousseau: Émile ou De l’éducation, 1759-1760.
La coalition au pouvoir commence à donner des signes d’implosion avant même de passer le cap de deux mois. Les alliés d’Anjouan et de Mohéli se demandent pourquoi ils n’ont pas eu à diriger une société d’Etat ou une grande direction digne de ce nom. Est-ce le signe d’un pouvoir de la Grande-Comore ou de quatre grandes villes et villages: Mitsoudjé (Président de l’Union des Comores, secrétaire général du gouvernement, Commissaire général au Plan, Directeur général des Douanes), Itsandra (Vice-président chargé de l’Économie, le ministre d’État, ministre de la Justice), Mbéni (Directeur des Hydrocarbures, secrétaire d’État chargé du Monde arabe) et Mitsamiouli (Comores Télécom, MAMWÉ)? On sent l’odeur d’une concentration d’un pouvoir, surtout financier au niveau de notre pays. Les Comores vivent des aides et des dettes contractées à l’extérieur. Les aides et les crédits qui sont alloués aux différents ministères passent d’abord, pour être acceptés ou refusés, par le Commissariat général au Plan. En dehors des aides et des dettes, l’un des pourvoyeurs financiers de notre pays, pour ne pas l’unique ou le premier, est la Douane. Ceci est d’autant plus inquiétant que l’unique Directeur général d’une société d’État qui a fait preuve d’une bonne gestion a été chassé par Azali Assoumani. Le nouveau Président réagit-il comme l’avait fait l’ancien Président Ahmed Abdallah Abderemane, quand il disait: «Les bovins, quand ils vont à la rivière, boivent ou ils ne boivent pas, ils ont tous bu».
En ce jour de fête, n’oublions pas Mayotte et nos compatriotes humiliés par la France
«Ainsi l’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde»: Cheikh Anta Diop Civilisation ou Barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981, p. 10.
Notre pays et le peuple comorien ne connaîtront jamais la paix, ni le développement tant qu’on utilise une monnaie française et que Mayotte demeure sous occupation française. La question de la monnaie et de Mayotte concerne notre souveraineté nationale et implique tous les Comoriens, femmes, hommes, jeunes et vieux. Chacun d’entre nous doit faire de son mieux pour que nous ayons notre monnaie nationale et libérions un jour notre territoire de son occupant. C’est pourquoi nous demandons à nos dirigeants d’instaurer un service militaire et civil obligatoire de deux ans pour tout Comorien âgé de 18 ans. Un enfant Comorien né à Anjouan, fera son service à la Grande-Comore et Mohéli. Celui qui est né à Mohéli le fera à la Grande-Comore et Anjouan. Celui qui sera né à la Grande-Comore le fera à Anjouan et à Mohéli. Ceux qui sont dans la diaspora comorienne et à Mayotte sous occupation française dont les parents disposent de passeports comoriens le feront selon la décision de notre ministère des Affaires étrangères. Ces mobilités faciliteront le contact et la connaissance entre les enfants comoriens et leur pays. La connaissance des uns et des autres avec les nuances linguistiques militeront contre les esprits séparatistes encore accentués par le système de la présidence tournante.
Que Dieu bénisse les Comores et les Comoriens dans l’unité de l’archipel et de la nation à savoir Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comore.
Par Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah
Président Parti Comores Alternatives (PCA)
Moroni, Comores
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© www.lemohelien.com – Vendredi 8 juillet 2016.