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«Azali Assoumani me doit encore 30 millions de francs»

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«Azali Assoumani me doit encore 30 millions de francs»

À la Cour, on n’a pas vu l’intégralité des 30 deniers de Judas

Par ARM

     Faut-il en rire ou en pleurer? Le Conseiller le plus bruyant, le plus remuant, le plus belliciste et le belliqueux de la Cour constitutionnelle a, depuis longtemps, placé tous ses espoirs dans le recours à la force. Il fut un temps, quand l’équipe de football de son village perdait un match à la plage ou sur un terrain, il manifestait sa mauvaise humeur en arrachant les poteaux, en tabassant ses adversaires et en obligeant ses camarades de village à soulever pour arrêter la voiture de type R4 dans laquelle se cachait l’arbitre à l’origine de ses malheurs footballistiques. Eh bien! Notre charmant Monsieur n’a rien renié de ses méthodes de jadis. En avril et mai 2016, il s’est donné en spectacle à la Cour constitutionnelle, allant jusqu’à dire publiquement, haut et fort: «Azali Assoumani m’a donné beaucoup d’argent et m’a promis beaucoup de choses pour l’avenir». Dès lors, notre bon Monsieur n’avait pas hésité à provoquer un véritable bordel dans la salle de délibérations, menaçant de tout casser, quittant la Cour pendant quatre heures le jour où l’institution devait prendre la décision sur la reprise des élections dans 13 bureaux de vote à Anjouan, et ne rentrant en son sein que dans la voiture de Djaanfar Saïd Ahmed, le colistier du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Baba. Au vu et au su du Tout-Moroni. Des dizaines de millions de francs comoriens par-ci, des promesses de pavillons à Toulouse par-là, des engagements pour l’acquisition d’appartements à Paris par-ci et par-là. L’argent a coulé à flots. De l’argent sale pour une élection tombée du ciel.

     Sauf que. Sauf que tout l’argent n’a pas coulé. Pourquoi? Parce que se comportant en hors-la-loi comme d’habitude, le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Baba n’a pas tout remis à ceux des Conseillers de la Cour constitutionnelle qui s’étaient déshabillés pour lui donner illégalement, anticonstitutionnellement et illégitimement le pouvoir. Aujourd’hui, des garçons de la Cour constitutionnelle réclament leurs 30 deniers de Judas, mais savent que l’affaire est engagée dans une voie en impasse. Comment peut-on envisager qu’un Conseiller de la Cour constitutionnelle aille voir le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani pour lui dire: «Je suis venu réclamer le reste de l’argent que tu nous avais promis si nous faisions tout pour t’installer au pouvoir. Il reste encore 30 millions de francs comoriens, que tu dois à chacun de ceux qui étaient dans notre combine»?

     L’affaire commence à tourner mal parce que l’un des Conseillers concernés par l’arnaque dans l’arnaque de l’usurpateur est très amer et en colère, et a commencé à parler: «Azali Assoumani me doit encore 30 millions de francs comoriens. Depuis que nous l’avons intronisé, il semble avoir des courants d’air à la place du cerveau. Tout d’un coup, il a la mémoire courte. Il avait dépêché auprès de nous ce bandit de commerçant constamment menacé de faillite, qui nous avait promis monts et merveilles en son nom. Une partie de l’argent nous a été remise, mais l’autre? Mais, l’autre, nom de Dieu? Et aujourd’hui, plus rien. Ni personne. Ce qui est encore plus difficile, c’est que si l’ancien ministre de l’Intérieur Omar Tamou avait osé avouer la fraude électorale qu’il avait organisée en faveur de Saïd Mohamed Djohar en 1990, je ne vois pas comment un membre de la Cour constitutionnelle ayant prêté serment peut aller Place Badjanani pour avouer l’inavouable. Azali Assoumani et son commerçant éternellement fauché le savent et ne nous donneront pas un radis de plus. Ces bandits nous ont eus en beauté. Ils nous ont eus, et il ne se trouvera personne pour aller réclamer cet argent. Et où passerions-nous pour le voir? Nous avons souillé nos consciences pour de l’argent dont nous ne verrons jamais 30 millions de francs comoriens par Conseiller complaisant».

     Les Africains ont un mot pour une situation pareille: «Voler un voleur n’est pas voler».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 19 août 2016.


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One Comment

  • ABDALLAH

    août 19, 2016 at 10:03

    Ils sont déjà admis à l’enfer pour trahison
    Quant au bénéficier ,bien mal acquit ne profite jamais .
    Le peuple comorien est le seul perdant

    Répondre

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