Pourquoi Ahmed Sambi, le globe-trotter, se cache aux Comores?
Par ARM
Mesdames, Messieurs, un fait se passe sous vos yeux, et vous ne le remarquez pas: Ahmed Sambi, le plus grand voyageur au monde, celui qui va partout où il y a une caméra, un micro et un appareil photo à l’étranger, se terre aux Comores comme un rat d’égout. Il ne voyage plus. Un de ses hommes de main et de bouche l’avait pourtant dit au téléphone en juin 2015, mais il était très difficile d’ajouter foi à ses dires, tant ces gens-là mentent comme ils respirent: «Dès qu’il va rentrer aux Comores, il n’y bougera pas avant les élections du Président de la République et des Gouverneurs en 2016». Et, depuis son retour aux Comores le 17 juillet 2015, il n’a plus bougé du pays. Faisons les comptes: du 17 juillet au 27 septembre 2015, cela fait 2 mois et 10 jours qu’Ahmed Sambi se terre aux Comores. Est-ce de ses habitudes? Bien évidemment, non! Et pour l’instant, il n’y a rien qui nous dit qu’il va bouger des Comores, sauf s’il va trouver une solution aux bousculades des pèlerins à La Mecque, à la grave crise institutionnelle qui secoue le Burkina Faso, à la très grave crise migratoire en Europe, aux problèmes qui se profilent aux deux Congo, où visiblement, les Présidents Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville) et Joseph Kabila (RDC) vont modifier la Constitution pour de nouveaux mandats présidentiels, à l’interminable descente aux enfers de la Somalie, à la guerre au Yémen, à la guerre en Libye, au terrorisme de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ex-Boko Haram), et à toute forme de problème dans le monde, et recevoir le Prix Nobel de la Paix qu’il a allègrement attribué au génocidaire soudanais Hassan Omar El Béchir. Oui, il est devenu sédentaire, et sa sédentarité a de quoi susciter les interrogations. Nous nous interrogeons, donc.
Le pauvre chéri! Le pauvre chou! Il faut dire que l’affaire de son passeport diplomatique, que le bon ministre Houmed Msaïdié a décidé de lui retirer, l’a ébranlé dans ses certitudes de grandeur absolue. Et puis, rétrospectivement, il est à signaler qu’après avoir voté à Batsa-Itsandra le dimanche 25 janvier 2015, dans la honte, il avait besoin de prendre du champ. Il l’avait fait, en fuyant vers l’étranger le deuxième tour de l’élection, le dimanche 22 février 2015. Il avait fui les caméras, appareils photos et micros aux Comores, n’y revenant que fugacement et pour quelques jours seulement, avant de disparaître de nouveau à l’étranger jusqu’au 17 juillet 2015, après avoir provoqué des bagarres en plein Ramadan, dans une mosquée de Moroni, où ses séides ont failli tuer un jeune homme qui disait ce qui est inscrit à l’article 13 de la Constitution comorienne et qui fait que tous les candidats à l’élection présidentielle de 2016 doivent être des Grands-Comoriens. Cette sédentarité aussi brusque que rocambolesque est-elle liée à ses fameux «contrats pétroliers et gaziers» qu’il n’a aucune chance d’honorer et à mesure qu’il se rend compte qu’il n’a aucune chance de présenter une candidature à l’élection présidentielle de 2016, encore moins de se faire élire Président des Comores? Comment exclure une telle éventualité, quand on observe la frénésie maladive qui a saisi cet homme et ses partisans, qui se livrent à toutes magouilles nauséeuses et malodorantes: conditionner l’élection présidentielle à l’établissement d’un bilan des 40 ans d’indépendance, pétitions tronquées, anticonstitutionnelles et n’intéressant que les gogos, honteux et fangeux «Mémorandum sur l’éligibilité de tout Comorien sans discrimination insulaire», «Assises nationales sur la présidence tournante», manipulation des bidons d’eau à Moroni, bagarres de mosquées, invitations catastrophiques dans les cérémonies de Majliss qui finissent mal à Moroni pour le chef du Parti Bidoche…
Dans un sursaut d’orgueil et de fierté personnelle, Ahmed Sambi doit donc prendre la parole et expliquer aux Comoriens pourquoi, lui le pilote international et le cosmonaute universel, n’ose plus mettre le nez hors des Comores et pourquoi il a choisi de s’y terrer. Naturellement, il ne lui est pas demandé d’essayer de démentir nos soupçons en prenant le premier avion qui part des Comores pour se rendre à Funafuti, Fagatogo, Honiara, Delap-Uliga-Darrit, Avarua, Naypyidaw, Suva Alofi (capitale de Niue), Apia ou Nuku’alofa, juste pour que les Comoriens voient qu’il voyage de nouveau. Oui, le temps n’est plus à la plaisanterie. Il doit s’expliquer donc sur les raisons pour lesquelles il fuit micros, appareils photos et caméras à l’étranger, lui le paparazzo le plus impertinent des Comores. Si c’est pour ses «contrats pétroliers et gaziers», il doit s’adresser au peuple comorien en toute humilité et dire: «Peuple, peuple comorien, chers compatriotes. J’ai des problèmes avec certains gus à l’étranger. Ils ont décidé de traiter mon cas avec un extrême préjudice. Aussi, les genoux à terre, voudrais-je vous demander en toute sincérité de bien vouloir me laisser me présenter seul à l’élection présidentielle de 2016 pour me permettre de fuir des bobos à l’étranger, parce que ça risque de finir très mal pour moi». Naturellement, s’il a ce courage et fait ça, les Comoriens vont tous faire campagne pour lui et aucun candidat ne se présentera contre lui. Il deviendra Président ad vitam æternam, Président à vie, chef d’État à mort et jusqu’à ce que mort s’ensuive, sauf si, comme il dit, un Djinn lui a promis de le présenter à Dieu, et il pourra demander au Créateur de lui accorder la vie éternelle.
Pendant donc que cet homme aux abois multiplie les gestes de désespoir, ses séides ne dorment pas. Ils ont sorti la seule artillerie qu’ils savent manipuler au mieux de leurs intérêts controversés: le mensonge grossier. Ils ont poussé le bouchon tellement loin qu’ils disent aujourd’hui que, alors que la Commission Paix et Sécurité de l’Union africaine demande à Ahmed Sambi de se calmer un peu et «exprime sa préoccupation face aux tentatives de certains acteurs politiques comoriens de remettre en cause le principe de la présidence tournante, tel que consacré par la Constitution comorienne. Le Conseil met en garde contre ces tentatives et contre toute autre action de nature à créer des tensions et à compromettre les avancées enregistrées dans le processus de réconciliation et de stabilisation des Comores», que cela signifie que «l’Union africaine est pour une tournante mahoraise en 2016». Que c’est beau! Comme c’est chou! Et les crypto-sambistes enfoncent le clou de la bêtise juridique en prétendant crânement qu’«ici, l’UNION AFRICAINE vise ceux qui prétendent que la tournante 2016 est grande-comorienne. Il est clairement dit dans l’article 13 de la Constitution comorienne que la Présidence est tournante entre les îles. Et l’article 1er de la Constitution comorienne précise: “L’Union des Comores est une République, composée des îles autonomes de Mwali (Mohéli), Maoré (Mayotte), Ndzuwani (Anjouan), N’gazidja (Grande Comore)”». Que de fausses interprétations du Droit comorien! Le record mondial de la mauvaise foi est battu.
C’est la seule façon qu’ont les crypto-sambistes pour fuir les règles juridiques qui sont contre eux: ils cherchent une norme sans aucun rapport avec le sujet abordé et ils la balancent comme ça dans la nature. D’ailleurs, on rigole en examinant la photo des dirigeants africains qui accompagne le texte mensonger des crypto-sambistes parce qu’on y voit bien de Présidents morts: Mouammar Kadhafi, Omar Bongo Ondimba, Gnassingbé Eyadéma (…). Il y a aussi ceux qui sont vivants mais pas au pouvoir: Daniel Arap Moi, Thabo Mbeki, Sam Nujoma, etc. Quelle folie! Mais, il y a plus grave: dans l’état actuel des choses, Mayotte n’est pas concernée par la présidence tournante. Et pour le savoir, un petit cours de Droit constitutionnel s’impose. Et ce cours se trouve à l’article 39 de la Constitution du 23 décembre 2001, qui dispose: «Les institutions de Maoré (Mayotte) seront mises en place dans un délai n’excédant pas six mois à compter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindre effectivement l’Union des Comores. La présente Constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maoré (Mayotte) au sein de l’Union». Donc, Messieurs les vantards, arrêtez de délirer et de dire n’importe quoi. La formule «la présente Constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maoré (Mayotte) au sein de l’Union» se passe de tout commentaire. Alors, arrêtez et sachez que c’est Ahmed Sambi qui est visé par la déclaration de l’Union africaine et non une île qui a choisi de rester française. Messieurs les vantards, l’Union africaine a bien écrit qu’elle «exprime sa préoccupation face aux tentatives de certains acteurs politiques comoriens de remettre en cause le principe de la présidence tournante, tel que consacré par la Constitution comorienne». Alors que vient faire Mayotte dans ce micmac? Arrêtez d’écrire des bêtises et regardez la réalité en face! L’Anjouanais Ahmed Sambi ne sera pas autorisé à être candidat en 2016, sauf s’il veut être le colistier de son Bourhane Hamidou à la Grande-Comore pour continuer à se couvrir mutuellement de ridicule, la seule chose qu’ils savent faire.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 27 septembre 2015.