Une mesure salutaire mais trop tardive visant un truand notoire
Par ARM
Les Comoriens ne le savent pas encore, pourtant le fait est avéré: ce vendredi 11 septembre 2015, l’annonce du limogeage du truand Abiamri Mahmoudou est accueilli par ses séides comme une réelle catastrophe pour toute leur galaxie mafieuse. Les plus influents de ces mauvais garçons ont même essayé d’intervenir auprès de certaines autorités pour faire annuler la décision de limogeage pendant que la «suspension» du bandit n’était qu’une simple rumeur. Mais, que faire quand une décision a été prise pour chasser des sphères de l’État un voyou malfaisant et imbu de sa personne? Le garçon de Mbatsé, qui s’est offert trois palaces des Mille et une Nuits, est un homme très riche qui était absolument convaincu de son intouchabilité et impunité. Pour autant, il a trébuché puisqu’il est tombé sur un os de dinosaure et de mammouth. Longtemps, le régime politique en place avait fermé un peu trop facilement les yeux sur ses agissements de kleptomane et de kleptocrate. Même au fin fond de la forêt du Mayombe et du désert de Gobi, en passant par le Mato Grosso et la Laponie, on est au courant de son coup fumeux de 1,5 milliard de francs comoriens basé sur une surfacturation de pylônes téléphoniques en provenance de Chine. Le truand avait remis le chèque de 1,5 milliard de francs à son propre frère pour le toucher, et on vit un homme qui ne gagne pas 100.000 francs par mois présenter le chèque de 1,5 milliard de francs à sa banque pour encaissement! Ce fut le scandale de trop. Le Procureur Soilihi Mahmoud l’avait dans son bureau et avait commencé à l’asticoter comme il se devait. Des Mohéliens qui avaient peur du scandale avaient délégué auprès du bon Procureur Soilihi Mahmoud un Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire pour lui demander d’éviter la honte à toute une île. «Je ne peux pas relâcher notre voleur Abiamri Mahmoudou et convoquer le voleur Charikane Bouchrane», avait rétorqué le brave Procureur. «On se moque de Charikane Bouchrane, et qu’il aille brûler en enfer! Ce que nous voulons, c’est que tu lâches notre petit Abiamri Mahmoudou. Il est un voleur, mais est notre voleur. Le linge sale de Mohéli doit être lavé à Mohéli et non à la Grande-Comore», avait répondu doctement et crânement le Mohélien.
Sauf que la rivière qui lavera le linge sale d’Abiamri Mahmoudou ne retrouvera jamais des eaux propres. Cette rivière risque d’être polluée à vie. Cet homme a beaucoup volé. Il n’a fait que voler. Il y a quelques semaines, en août 2015, le Président Ikililou Dhoinine l’a traité de «voleur», tant il était excédé par les procédés du truand. Il n’en pouvait plus. Les rapports provenant des partenaires extérieurs des Comores et demandant le renvoi du voleur enhardi s’accumulaient sur les tables des autorités comoriennes. Chaque fois que le Président Ikililou Dhoinine voulait se débarrasser du mafieux, tels augures de la politique mohélienne se rendaient à Beït-Salam et lui disaient crânement: «Monsieur le Président, Abi est cardiaque. Il a de graves problèmes d’hypertension artérielle. Si jamais, tu le limoges, tu vas avoir dans la conscience la mort de cet homme. Parce qu’il va mourir d’hypertension dès qu’on lui annoncera qu’il a été limogé. Ne salis pas tes mains et ta conscience, et laisse la besogne à ton successeur, dont le premier souci sera de le renvoyer».
Seulement, comme l’homme Abiamri Mahmoudou est excessivement riche et est persuadé qu’il sera le prochain Gouverneur de Mohéli (pour «l’immunité»), il s’est permis de répondre au chef de l’État comme s’il parlait à un écailleur de poissons du marché de Volo-Volo. Ce fut une erreur très stupide. Naturellement, dans ses comptes d’apothicaire, Abiamri Mahmoudou se disait que le Président Ikililou Dhoinine n’oserait pas le limoger parce que le peuple parlerait de «vengeance politique» puisque sa candidature au Gouvernorat de Mohéli risquerait de heurter et de contrarier celle de la Première Dame. Cette manière simpliste est par trop tirée par les cheveux parce que si aujourd’hui, le Président Ikililou Dhoinine prend la décision de placer la Première Dame au Gouvernorat de Mohéli, ce n’est pas la candidature d’Abiamri Mahmoudou qui l’en empêchera. Un État, même dans une «Républiquette» bananière, a des moyens illimités et peut inventer les raisons fallacieuses qu’il veut. Cela s’appelle la «raison d’État». On appelle les chancelleries, et on dit que compte tenu d’un certain nombre de facteurs, il est impératif de se salir un peu les mains pour sauver un idéal quelconque. Si l’État comorien veut, il peut même monter un dossier en béton «prouvant» qu’il vient de découvrir qu’Abiamri Mahmoudou est impliqué dans des sombres affaires de trafic d’armes et de drogue, et qu’il travaille la main dans la main avec Mohamed Ali Saïd, Gouverneur sortant de Mohéli, sur l’aide apportée aux organisations terroristes qui font transiter des armes dans des conteneurs de Comores Télécom et qu’on ouvre à Mohéli. Ce sont des pratiques courantes, même dans les grandes démocraties. C’est pour cette raison qu’un grand diplomate français de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle en poste en Turquie avait tristement dit que «les démocraties ne sont pas glorieuses».
Abiamri Mahmoudou est un homme riche, un homme très riche. Mais, il est plus riche que qui? Et, aux Comores, il y en avait d’autres qui se croyaient plus riches que lui et qui ne sont plus rien aujourd’hui. Si l’État veut le bloquer pour qu’il ne présente même pas un dossier de candidature, et pour paraphraser le ministre Houmed Msaïdié, «sa candidature n’arriverait même pas à la Commission électorale nationale “indépendanteˮ». On se demande même si Amnesty International allait gaspiller sa salive pour défendre un voleur qui a ruiné l’économie de son pays. Dans les relations internationales, les choses ne sont pas que noires et blanches. On ne raisonne pas qu’en termes de bons et méchants. Il y a les nuances et les zones grises.
En réalité, Abiamri Mahmoudou était devenu la fourmi du proverbe mohélien: «Quand une fourmi va mourir, elle pousse des ailes». L’homme Abiamri Mahmoudou avait poussé des ailes de fourmi. Néanmoins, cette fois, il a un gros problème: en période électorale, il pouvait faire dans les emplois fictifs chez Comores Télécom. Maintenant, il va promettre quoi et surtout à qui, quand on sait que la vache à lait est passée entre les mains d’un autre berger, qui s’appelle Saïd Bouhtane mondialement connu sous le sobriquet de «Fontaine»? Ce sont des choses qui arrivent. Nous compatissons. Le fait qu’il ne soit plus Empereur en Royaume perdu le prive de moyens substantiels.
Et puis, n’oublions pas que l’élection à laquelle va se présenter le bon Abiamri Mahmoudou se déroulera à Mohéli et que les Mohéliens sont connus pour leurs vacheries électorales. Le bon Mohamed Larif Oucacha et le brave Idi Nadhoim l’ont appris à leurs dépens en 2010, après avoir commencé leur campagne électorale avec 75 millions de francs comoriens et après l’avoir bouclée avec la même somme, se retrouvant placés à la 7ème place sur 10 candidats. Ils avaient été soufflés. Hamada Madi Boléro, qui n’avait que 2 millions de francs, était à la 5ème place. S’agissant de ce dernier, justement, on se demande d’ailleurs où étaient passés les fameux «milliards de francs» qu’il aurait «détournés» sous le régime politique d’Azali Assoumani Baba, alors qu’il n’avait même pas de quoi préparer de la bouillie pour ses partisans, pendant que son fidèle Abdallah Saïd Sarouma dit «Chabouhane», dit «Baguiri», dit «Gris-Gris», l’avait fui comme un pestiféré, prétextant perfidement qu’il ne pouvait être le colistier d’un «laboureur de cimetières» (l’homme le plus pauvre à Mohéli), préférant se placer sous la bannière de l’ancien Premier ministre Bianrifi Tarmindhi.
Donc, ce n’est pas parce qu’on a de l’argent d’une origine douteuse qu’on sera élu. Cela étant, il serait hasardeux de politiser le limogeage d’un voyou. Longtemps, le chantage sur l’hypertension artérielle d’Abiamri Mahmoudou a été l’arme suprême et fatale. Désormais, ce petit jeu est terminé. Fini. D’ailleurs, le bon Abiamri Mahmoudou a été limogé et n’est pas mort sous le coup de l’émotion et de l’hypertension. En attendant, un autre mauvais garçon est dans le viseur du gouvernement. Et les Comoriens ne vont pas pleurer parce qu’un voyou est limogé.
Sur le plan juridique, il faudra juste signaler une chose: Abiamri Mahmoudou peut contester son limogeage parce le parallélisme des formes n’a pas été respecté: ayant été nommé par le Président de la République, seul ce dernier peut le limoger et non sa ministre de tutelle. Donc, notre frère bien-aimé Abiamri Mahmoudou peut faire un pied de nez au gouvernement en se présentant devant la Chambre administrative du Tribunal de Moroni et montrer son décret de nomination et son arrêté de «suspension», qui ne porte même pas sur une «suspension» mais sur un renvoi pur et simple, puisqu’il ne sera jamais repris. Si on respecte le Droit aux Comores, l’affaire provoquerait un foin du diable car le voyou aurait entièrement raison sur le plan juridique. Il peut toujours essayer et engager un bon avocat. C’est du Droit, et le Droit est ainsi fait.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Vendredi 11 septembre 2015.
One Comment
momo
septembre 13, 2015 at 6:41pvanou wadjoka hwenda en enfer haroumoi ye wakomori ngoiwendji surtout ndowadhouloumou yentsi ya comori , warapva zemali zadaoula wadjimilikicha : azali , bolero ikililou , sambi , abiamri , abdiu soefo , soefou mohamed elamine , msaidi , maoulana charifou , mohamed ali said , kiki , moegni baraka , mohamed ali soilihi , aladine , nourdine bourhane , …….wanou mgou ngoudjo wawonesa woutoungou wendamno ba zowarenda yentsi tsignangou .ye comori yangamiya sibaboundawo , wa comori ngoitabihawo sibabouyahawo .mgoukanawasamihi hata , en enfer ndopvahanou wadjoyenshi incha allah