Deux milliards de francs pour une entreprise criminalisée
De l’argent chinois à la moribonde MAMWÉ pour absolument rien
Par ARM
On finira par verser des larmes d’émoi et d’émotion. Oui, on finira par pleurer d’émoi et d’émotion. Et ces pleurs et larmes ne seraient pas de trop mais viendraient accompagner le nouveau geste accompli en faveur de l’entreprise publique la plus spécialisée dans le crime organisé et dans le sabotage systématique de tout acte susceptible de lui donner vie: l’incomparable, inimitable et inégalable MAMWÉ, la prétendue entreprise publique de distribution d’eau et électricité aux Comores. En effet, ce jeudi 14 janvier 2016, au siège du ministère des Relations extérieures, à Moroni, Xiao Ming, l’Ambassadeur de Chine (Beijing) aux Comores, était tout heureux d’annoncer avec optimisme: «J’espère que cette assistance technique de la Chine contribuera à l’approvisionnement du pays en électricité et à la promotion socioéconomique des Comores». Ces doux mots ont été prononcés poétiquement alors que les Comores et la Chine populaire venaient de signer un deuxième accord d’assistance technique chinoise à la moribonde MAMWÉ, l’entreprise publique criminalisée, pour la période allant de 2016 à 2019. Pour sa part, très emphatique, étalant un lyrisme tropical à toute épreuve, et faisant comme s’il ne connaissait pas déjà la MAMWÉ, le Docteur Abdoulkarim Mohamed, «ministre de la Diplomatie», pérore: «Ce montant de deux milliards de francs comoriens comprend les salaires de ces formateurs, les frais liés à leurs voyages et d’autres dépenses subséquentes. Ces techniciens sont d’une grande compétence. MM. Bai et Ma ont déjà obtenu un certificat d’honneur de la part de MAMWÉ pour leur travail efficace et leur engagement lorsqu’ils avaient, à un moment donné, prêté leurs services à cette société. Ils donneront encore cette fois, avec les autres, le meilleur d’eux-mêmes».
D’accord, d’accord. Oui, la Chine va investir 2 milliards de francs comoriens dans la réhabilitation de la perfide MAMWÉ, l’entreprise publique la plus réfractaire à toute évolution positive. Six ingénieurs chinois et leur interprète vont arriver aux Comores et tenter de réveiller celui qui ne dort pas. Personne ne doute de leur «grande compétence», de la validité de leur «certificat d’honneur de la part de MAMWÉ pour leur travail efficace et leur engagement lorsqu’ils avaient, à un moment donné, prêté leurs services à cette société». Personne ne doute du fait qu’«ils donneront encore cette fois, avec les autres, le meilleur d’eux-mêmes». Cependant, tout le monde sait que la MAMWÉ ne fera rien pour le bien des Comoriens, même si c’était Barack H. Obama en personne qui conduisait la mission technique chinoise aux Comores.
En effet, tout a été fait par les pouvoirs publics pour que la MAMWÉ puisse fonctionner selon les normes admises dans les pays civilisés. Mais, cette entreprise publique fonctionne selon les modalités d’une entreprise mafieuse, et même la mafia est très soucieuse de faire des bénéfices. La MAMWÉ est ruinée par des maux très profonds: chaque jour, au moment de rentrer à la maison, chaque employé de la chose ramène chez lui un bidon de 20 à 50 litres de carburant qu’il vole à l’État; les employés, bénéficiant de la gratuité des «services» de leur bidule électrique, ont chacun 20 «clients privés», qui «pompent» l’électricité chez eux contre une faible «rémunération»; les employés de la MAMWÉ sont des incompétents notoires, et à Mohéli, à la moindre panne, ils donnent des coups de marteau au matériel; la MAMWÉ n’a jamais été dirigée par un spécialiste en gestion publique ou privée mais par de drôles de zèbres connus pour leur propension au vol et pour leur incompétence criminelle; à la MAMWÉ, on vole même les pylônes et les ordinateurs, toutes choses dont on ne voit pas l’utilité en milieu domestique; à Mohéli, à la suite de sa démission en décembre 2015, Bianrifi Youssouf, l’ancien Directeur régional, a déménagé vers son domicile privé des tonnes de matériel, dont des contreplaqués au vu et au su d’une population mohélienne tout simplement médusée et scandalisée par tant d’insolence et de mépris envers une population qui avait été privée d’électricité pendant une semaine, suite à la fuite de l’individu. En effet, après sa fuite-démission, Bianrifi Youssouf n’avait même pas attendu son remplacement avant de quitter la société, mais était parti comme un grand, ne se souciant que de «ses» contreplaqués et autres matériels. Charité bien ordonnée… Pour finir, les Mohéliens n’ont jamais compris pourquoi sur une île gorgée d’eau, on prive la population du liquide buvable.
Cela étant, force est de constater que l’aide chinoise à la MAMWÉ est bien sympathique, mais elle ne règle aucun problème de manière concrète pour les Comoriens. Cette aide chinoise aurait pu servir de levier de renaissance à la société moribonde, mais il n’en sera rien parce que la MAMWÉ est dans un esprit de sabotage et de crime organisé. Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que pour la MAMWÉ, les pouvoirs publics comoriens ont tout essayé, mais plus ils font, plus la scélérate entreprise publique régresse et s’enfonce dans la médiocrité. La MAMWÉ est tout simplement foutue parce qu’elle n’a jamais eu de dirigeants dignes de ce nom, mais toutes sortes de marmousets et de paltoquets spécialisés dans le sabotage et dans l’incompétence criminelle, en plus du détournement de fonds publics. Donc, la République populaire de Chine, qui connaît les ratés de la gestion de la MAMWÉ, va investir à fonds perdus, et ses efforts seront couronnés d’un énorme gâchis et d’un fiasco succédant à d’autres fiascos. Les gens sérieux n’attendent rien de cette énorme masse d’argent en provenance de Beijing. Que personne ne se fasse des illusions tant que tout le personnel de la MAMWÉ ne sera viré et remplacé par un autre, plus compétent, vacciné contre le vol et le sabotage systématique. Mais, il ne faut pas se faire des illusions. Qui va remplacer les défaillants et ou va-t-on recruter les anges qui vont remplacer les démons de la MAMWÉ?
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 16 janvier 2016.
One Comment
Ali Toiwussi
janvier 19, 2016 at 8:30Le financement de la MAMWE une course vers l’abîme.
Eh oui il ne suffit pas de donner des milliards pour que la situation s’améliore .il faudra que l’Etat ait la volonté de se pencher sur la gestion “à peu préiste” de cet établissement.
Nonobstant ,le prix élevé du carburant qui est du reste pure fantasme des dirigeants de la MAMWE pour justifier la mauvaise qualité de service ,il y a des changements managériaux à opérer.En effet,la MAMWE n’a jamais payé le carburant utilisé en totalité au plus 40% des sommes dues à la SCH. et puis ce problème ne date d’aujourd’hui ,il date depuis la création de la MAMWE.Alors le prix du carburant est devenu une variable avec laquelle tout manager doit tenir compte dans sa stratégie de gestion.et non se contenter de dire je ne peux pas gérer parce que le carburant coûte cher.Le rôle d’un Directeur Général est de trouver des solutions aux problèmes de l’entreprises qu’il dirige et non d’énumérer comme un chapelet les difficultés qu’il rencontre!!