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Très bonne fête du sacrifice pour l’année 2015

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Très bonne fête du sacrifice pour l’année 2015

Par Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah

     «La situation économiques des Comores demeure difficile. La crise dans le secteur de l’électricité et la mise en œuvre plus lente que prévue du programme d’investissements publics ont nui à l’activité économique et à la mobilisation des recettes fiscales. La non-budgétisation de la hausse de la masse salariale et l’épuisement des ressources des programmes de citoyenneté économique ont limité les possibilités pour le gouvernement de s’autofinancer. En conséquence, le gouvernement a accumulé des retards dans les paiements des traitements et salaires des fonctionnaires depuis la fin de l’année 2014». C’est une déclaration de M. Harry Trines, chef de la délégation de la FMI (Fonds monétaire international) lors d’une mission à Moroni du 14 au 23 septembre 2015. Le constat des institutions financières internationales, surtout du FMI, fait état d’une situation précaire de nos finances publiques et de notre avenir. Le FMI, prévoit une croissance de 1% pour de 2015 et autour de 2% en 2016 au moment où dans notre région, les autres pays du Sud de l’océan Indien ont une meilleure croissance, la plus basse étant de 3.5% à 4%, celle de Madagascar. Les Comoriens viennent de célébrer la fête de sacrifice, en touchant, au moins pour les fonctionnaires, ou en ayant l’espoir d’avoir leurs salaires versés, à la poste comorienne par l’État juste à la veille de la fête.

     Aux Comores, contrairement au fonctionnement normal d’un État, le budget (recettes et dépenses) est prévu et exécutable en temps et en heure, en sachant que les recettes ne sont pas disponibles immédiatement. Pour pallier ce décalage entre les dépenses et les recettes, l’État emprunte auprès de la Banque centrale (Il faudra noter que les Comores n’ont pas de Banque centrale mais des murs, et le nom BCC est au fond une représentation de Banque de France et du Trésor publique français) par le biais du Trésor public (que des dirigeants ont malmené). Au lieu d’opter pour une politique viable et fiable comme les autres pays de l’océan Indien, nos dirigeants d’hier et d’aujourd’hui nous font vivre de manière humiliante et incertaine. Pour payer les fonctionnaires, on est obligé de faire comme un homme qui se prépare au grand mariage. Tout doit s’opérer à la dernière minute, en demandant ceux qui ont collecté les impôts, à la Douane et à la vente des passeports. On ne peut pas continuer sur cette voie qui tue notre pays depuis quarante ans à petit feu. Les élections de 2016 doivent nous donner un vrai changement des hommes et femmes et aussi de la manière dont notre pays est dirigé. On ne peut pas gouverner le pays en espérant de financer les dépenses de l’État par des aides et des ventes de notre patrimoine national, y compris notre citoyenneté.

Des élections des Gouverneurs et du Président dans une crise économique et sociale

     Après la fête, les Comores sont mobilisées par nos dirigeants pour des élections des Gouverneurs et du Président. Le gouvernement veut passer outre nos appels à l’instauration d’un gouvernement d’Union nationale qui va s’occuper du quotidiens des Comoriens d’abord (eaux, électricité, routes et emploi), mettre en place un tribunal spécial pour juger les cas des détournements des deniers publics des dix-sept dernières années et des crimes non élucidés et enfin organiser des élections des Gouverneurs et du Président. Il fait la sourde oreille en se sentant mieux placé pour gagner des élections à venir comme il a gagné les élections législatives. Il oublie qu’on n’est pas sur le même cas de figure et que personne ne tolérera n manquement démocratique, au risque de mettre le pays à feu et à sang. Chacun d’entre nous, en premier lieu, le gouvernement doit faire le maximum pour que ces élections se fassent dans des normes démocratiques respectables et acceptables pour nous tous.

     Non au bilan scélérat et hypocrite d’une Constitution

     Certaines personnalités politiques comoriennes qui ont une fiche de paie chez Ahmed Abdallah Mohamed Sambi exagèrent tellement qu’elles ont constitué pour elles-mêmes un prétendu «Conseil des Sages» sans sages, ni sagesse, et préconisent une table-ronde afin de faire un bilan la tournante. Nous nous opposons à cette démarche pour plusieurs raisons entre autres:

     1.- Tout d’accord, on ne fait jamais le bilan d’une Constitution, mais on apporte des améliorations, en supprimant ou en ajoutant des articles. La Constitution est claire sur ce point et ceux qui veulent l’améliorer ou la changer doivent se faire élire par le peuple.

     2.- Nous pensons qu’une table-ronde nationale ou autre est une manière insidieuse de troquer la volonté populaire et faire valoir des idées minoritaires. Si nos prétendus «sages» rémunérés par Ahmed Abdallah Mohamed Sambi pensent que leurs idées sont majoritaires au sein de la population nationale, qu’ils se fassent élire pour faire passer leur projet de société au lieu de radoter.

     3.- Nous sommes convaincus, après quarante ans d’indépendance, que la présidence tournante, quoique certains veulent la combattre pour des intérêts personnels ignobles, est l’unique système, pour l’instant, permettant une stabilité politique et une alternance démocratique. Nous n’ignorons pas certaines failles graves liées à ce système, mais qui ne sont pas dues uniquement au système mais au niveau de compréhension et d’interprétation de certains acteurs politiques coupeurs de cheveux en quatre. Ce sont des failles qu’on peut corriger avec le temps.

     4.- Nous ne pouvons pas à chaque pas de l’évolution de notre pays, nous arrêter et reculer pour des tenir compte des impressions des uns et des autres. Rien n’est parfait et surtout pas notre système de présidence tournante. Mais, nous devons avancer en améliorant nos institutions. Nous sommes aujourd’hui les derniers dans tous domaines confondus, les derniers des pays du Sud de l’océan Indien.

     C’est pourquoi nous appelons les Comoriennes et les Comoriens à une autre alternative afin de mener les Comores vers le développement économique et social.

  • Avec le Parti Comores Alternatives (PCA), nous maintiendrons la présidence tournante, en supprimant les postes de trois Vice-présidents en les remplaçant par un Premier ministre issu de la majorité parlementaire. Nous inverserons le rôle de l’État pour les rendre aux services des Comoriens de l’intérieur et de la diaspora. Nos priorités seront la santé, en rendant gratuits tous les soins hospitaliers y compris les médicaments des soins d’urgence, l’Éducation, la Justice, la sécurité et la lutte contre le chômage.
  • Avec le Parti Comores Alternatives, nous introduirons des lois qui donneront des options aux médecins généralistes et spécialistes, des paramédicaux et des enseignants pour faire le choix de travailler dans le privé ou dans le public. Ces lois permettront de diminuer le chômage des jeunes. Nous comptons relancer l’économie locale en favorisant le tourisme, la pêche et l’agriculture.
  • Avec le Parti Comores Alternatives, nous paierons les fonctionnaires en temps et en heure, sans mendier, ni vendre nos passeports à l’étranger. Nous comptons aussi soutenir les petites et moyennes entreprises, en créant un fonds spécial pour l’initiative privé, dont l’État se portera garanti auprès des banques.
  • Avec le Parti Comores Alternatives, nous comptons aussi pour soutenir la famille comorienne et attribuer une bourse à chaque étudiant entrant à l’Université des Comores ou à l’étranger. L’État se chargera de payer tous les frais de visas des étudiants comoriens à l’étranger. Le rôle de l’État n’est pas uniquement d’assurer la survie des fonctionnaires au détriment des autres.
  • Avec le Parti Comores Alternatives, notre diaspora aura des représentants élus au sein de notre Assemblée de l’Union et du Sénat (Chambre des Représentants) à créer. Ce dernier prendra la place des conseillers des îles.
  • Enfin, avec le Parti Comores Alternatives, nous aurons une décentralisation verticale et non concentrique inutile et budgétivore avec des régions. Nous aurons trois régions à la Grande Comore, deux à Anjouan et une à Mohéli et deux à Mayotte, dès que cette dernière île sera libéré de l’occupation française.

     En cette période de fête de sacrifice, ma pensée va vers les Comoriennes et les Comoriens qui désespèrent de l’absence des visions et d’espoir de la politique menée par nos dirigeants d’hier et d’aujourd’hui. À ceux et celles qui croient que notre destin est d’être pauvre, je leur dis qu’il n’y a pas de fatalité pour la misère et le sous-développement. Si l’île Maurice et les Seychelles ont réussi leur décollage économique, nous aussi, nous pourrons le faire. Il nous suffit de le vouloir et de nous donner les moyens et les conditions de réalisation du décollage économique des Comores. C’est ce que nous ferons ensemble afin de mettre les Comores au sein d’un État où règnent l’ordre et la sécurité des personnes et des biens.

     Nous souhaitons une bonne fête de sacrifice à tous les Musulmans du monde entier, en particulier aux Comoriens, quel que soit le lieu où ils se trouvent.

     Aux Comores, on vient de fêter avec beaucoup de ferveur et d’enthousiasme le sacrifice du Prophète Ibrahim. On fait beaucoup de gâteaux traditionnels, on prie pour l’esprit des morts mais, souvent, on oublie l’essentiel: c’est d’égorger un mouton ou un cabris, ou pourquoi pas un bœuf. Il est vivement recommandé par notre religion de le faire. Les Comoriens n’ont pas ces habitudes religieuses qu’on doit apprendre ou réhabiliter. Il est plus louable auprès de Dieu d’égorger un mouton, une chèvre ou un bœuf le jour du fête de sacrifice que lors du grand mariage. Nous espérons adapter nos comportements plus à notre religion qu’à toute autre chose. Que Dieu bénisse les Comores et les Comoriens.

Par Saïd Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah

Animateur principal du Parti Comores Alternatives (PCA)

Candidat à l’élection présidentielle de l’Union des Comores de 2016

saidabdillah@yahoo.fr

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© www.lemohelien.com – Samedi 26 septembre 2015.


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