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Un parti d’opposition et de sabotage appelé MAMWÉ

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La MAMWÉ sabote délibérément les efforts du gouvernement

Par ARM

   On aimerait bien savoir ce qui se passe à la MAMWÉ. Le mercredi 22 janvier 2014, dans un article très doux et très soyeux intitulé «Le chef des “Chemises rouges” remplace le chef des “Chemises jaunes”», article sous-titré «Le sort de la MAMWÉ, fort critique, est désormais entre les mains de Dieu», et faisant état du remplacement à la tête de la Société comorienne d’Eau et Électricité d’Oumara Mgomri par Ibrahim Mzé Abdallah (Photo), nous annoncions déjà une nouvelle situation d’échec absolument inévitable. Nous avions posé une question fondamentale sur la nouvelle nomination: «Comment peut-on virer un homme de l’Autorité nationale des Régulations des Technologies de l’Information et de la Communication pour ses dossiers controversés et sa mauvaise gestion et venir le nommer à la tête d’une société morte comme la MAMWÉ?». Ce ne sont pas des calomnies, mais la réalité, et Ali Mmadi avait écrit un billet fort judicieux qui avait beaucoup circulé sur la blogosphère comorienne et qui avait résumé tous les paradoxes de la nomination d’Ibrahim Mzé Abdallah: «Le gouvernement fait un choix très discutable. Ibrahim Mzé Abdallah, ancien Directeur général de l’ANRTIC après avoir été Directeur des Nouvelles Technologies à Comores Télécom. À l’ANRTIC, Ibrahim Mzé n’a fait que deux ans et demi au lieu des quatre ans prévus par les statuts de la société. Et c’est l’actuel chef de l’État qui l’a fait remplacer par Mohamed Said Alfeine. Et pour cause, Ibrahim Mzé Abdallah a été soupçonné de malversations liées à la vente des numéros de téléphones comoriens, et de faire de l’ANRTIC un réseau de trafics de visas vers l’Europe. C’est aussi l’homme de l’affaire Vocalpad sous la présidence Sambi. Il est vrai qu’aucune action judiciaire n’a été engagée à son encontre pour élucider ces dossiers, mais le gouvernement qui l’a mis à la porte de l’ANRTIC devait comprendre que le remettre à la tête d’une autre société aussi ébranlée que la MAMWÉ, ce n’est pas rassurant aux yeux de la population. Et puis c’est un risque énorme de tirer encore la société vers le bas».

   C’est le vendredi 17 janvier 2014 que le gouvernement avait renvoyé Oumara Mgomri, jusqu’alors Directeur général de la MAMWÉ. La nomination d’Ibrahim Mzé Abdallah avait suivi. Depuis que de déboires. Les initiés se souviennent de la scène suivante. Excédé par les délestages, le Président Ikililou Dhoinine avait convoqué une partie du gouvernement et le Directeur de la MAMWÉ à la Présidence de la République, et était allé au cœur du sujet: «Je suis très fatigué par ces histoires de délestages et de coupures d’électricité. J’ai honte face aux Comoriens. Alors, je vous demande tout de suite de m’établir un devis complet et de me dire ce qu’il faut pour en finir avec cette situation qui fait honte». Peu de temps après, le devis était sur le bureau du Président et à l’instant même, le chef de l’État signa le chèque pour débloquer la situation. Il partit à l’étranger, et à son retour, à l’Aéroport, on lui dit qu’en plein mois sacré de Ramadan, les Comoriens étaient dans le noir. Explosant de colère, parce que se sentant trahi, il avait lancé la petite phrase qui lui avait valu nos critiques les plus acerbes: «Moi, je ne suis pas électricien». Sortie de son contexte et quand on ne sait pas ce que le Président avait fait pour en finir avec le problème, la petite phrase était choquante. Il fallait connaître toute l’histoire. Les protestations de la population avaient suivi.

   La réalité est aujourd’hui très simple: le problème ne vient pas du gouvernement lui-même, mais du Directeur de la MAMWÉ. Explications. Dans l’attente de l’installation de la centrale au fioul lourd, le gouvernement comorien vient de débourser beaucoup d’argent pour l’achat de trois centrales thermiques afin de mettre fin à un scandale d’obscurité qui affecte les Comoriens. En même temps, il a décaissé 318 millions de francs comoriens pour l’achat de pièces détachées nécessaires à la reprise d’un service normal en matière d’électricité. Or, jusqu’alors, ces pièces détachées sont dans des cartons au siège de la MAMWÉ, où personne n’a l’intention de les y faire sortir et de les placer là où il faut pour assurer l’électricité. C’est une situation ubuesque et kafkaïenne que personne ne comprend. Non, finalement, on a parfaitement compris la situation: la MAMWÉ est devenue un parti politique d’opposition, un parti politique non déclaré dont le seul but est de saboter tous les efforts du gouvernement afin de donner de lui l’image la plus négative et la plus néfaste. C’est délibérément que la MAMWÉ procède à sa politique de sabotage des efforts du gouvernement, notamment pour des raisons électoralistes afin de casser le gouvernement actuel, qui aura son candidat et à qui il faudra poser la question suivante au cours de la campagne électorale: «Vous avez été dans l’incapacité de fournir de l’électricité à la population, et aujourd’hui, vous venez demander un mandat présidentiel? Honte à vous!».

   Logiquement, si Ibrahim Mzé Abdallah n’est pas lui-même candidat à l’élection du chef de l’État, et s’il n’a pas un candidat au sein de la MAMWÉ, c’est qu’il roule pour l’opposition, avec la ferme intention de faire gagner celle-ci sur une situation d’échec patent à laquelle il a beaucoup contribué. Certes, il est de notoriété publique que le Directeur Ibrahim Mzé Abdallah est un incompétent noire doublé d’un corrompu, mais son cas va au-delà de l’incompétence et de la corruption. Il dirige un parti politique non déclaré qui doit s’appeler le Parti pour le Sabotage du Gouvernement (PSG), et le célèbre club de football parisien devra accepter le partage de son sigle avec une bande de ruffians. En même temps, dans l’affaire, il y a quelque chose d’assez édifiant: puisque Mohamed Ali Soilihi, Vice-président chargé du ministère des Finances, de l’Économie, du Budget de l’Investissement et du Commerce extérieur chargé des Privatisations, est pressenti pour être le candidat du régime politique actuel, c’est sur lui qu’on jette toutes les saletés dans lesquelles on veut étouffer le gouvernement. Or, comme l’eau et l’électricité relèvent de l’énergie, c’est bien le ministère de la Production, de l’Environnement, de l’Énergie, de l’Industrie et de l’Artisanat de Mme Sitti Kassim qui est compétent. Mme Sitti Kassim doit être suicidaire pour accepter d’hériter de cette patate chaude, mais la vie politique est ainsi faite. Quand on accepte de faire de la politique, il faut accepter d’avoir les mains sales à force de les plonger dans le cambouis des moteurs de la MAMWÉ qui refusent obstinément de démarrer. Il faut donc s’acharner sur le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, même si on prête à la ministre Sitti Kassim de légitimes ambitions politiques en 2016, celles d’une candidature à la vice-présidence en tant que colistière à Mohéli du Vice-président Mohamed Ali Soilihi.

   Le gouvernement n’est donc pas coupable. Pourtant, il a sa part de responsabilité dans cette affaire, et cette responsabilité se situe à deux niveaux: d’une part, il a nommé un bras cassé à la tête d’une société d’État dont la mort clinique est signalée par les médecins de la chose publique, et d’autre part, face à l’incompétence avérée d’Ibrahim Mzé Abdallah, de qui on n’attendait rien, il aurait fallu que le gouvernement nomme un vrai Directeur à la tête de la MAMWÉ. On ne maintient pas à la tête d’une entreprise d’État un homme d’une telle nullité. Trop de choses ont été dites au sujet de la MAMWÉ. Sous le régime politique d’Ahmed Abdallah et celui de Saïd Mohamed Djohar, il n’y a jamais eu le moindre problème de délestages et de coupures d’eau et d’électricité aux Comores. Il a fallu arriver au régime politique de l’ingénieur civil Mohamed Taki Abdoulkarim, «le premier Comorien diplômé de l’École nationale des Ponts et Chaussées» de la région parisienne pour que les Comores se retrouvent dans l’obscurité totale et durable. C’est paradoxal. Même à Mohéli, l’île la moins équipée, l’électricité et l’eau étaient fournies 24 heures sur 24. Mohéli était dotée de la centrale thermique de Fomboni et de celle de Nioumachioi, pendant que le Coopération allemande avait installé la centrale hydroélectrique de Miringoni. Aujourd’hui, on nous dit doctement que le réseau a été étendu et atteint plusieurs villages. C’est vrai. Mais, ce réseau ne profite qu’aux oiseaux, qui peuvent chanter et se balancer sur les fils électriques obstinément privés d’électricité. Le gouvernement actuel a donc hérité d’un deuil contre lequel il ne peut pas lutter parce qu’un parti politique officieux et dans l’attente de sa déclaration officielle a décidé de saboter tous les efforts du gouvernement pour donner de lui l’image la plus négative.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 30 juillet 2015.


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4 Comments

  • Daye

    août 1, 2015 at 4:35

    Votre article n est pas objectif. on ne peut pas accuser les gens de malversations tant qu on n a pas de preuve tant que la justice n a pas condamné les gens. car si je suis votre logique je peeux vous accuser a tort aussi de mauvaises choses. mais comme j ai un minimum d honnêteté intellectuel, je ne salis pas les gens gratuitement.

    quant au problème d électricité c est plus un problème structurel que conjoncturel. ca date depuis taki comme vous l avez souligné et ne va pas se régler du jour au lendemain. donc CESSEZ de salir et d accuser le Dg alors que vous n avez aucune preuve. car ca c est Très facile. votre logique c est la diffamation.
    —————–
    Bonjour,
    Parce que vous estimez vraiment que la MAMWE est une société gérée par des gens honnêtes et responsables?
    Cordialement,
    ARM

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    • daye

      août 3, 2015 at 11:17

      bonjour, Prouvez qu’ils sont malhonnêtes alors. vous qui êtes soit disant docteur (je ne sais pas en quoi), tant que l’homme n’est pas condamné, il est INNOCENT. je pense que c’est plutôt vous qui ai cette malhonneteté intellectuel. et ça je le prouve par la façon dont vous redigez cet article.
      très cordialement,
      PS:

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