L’État aux abonnés absents, l’administration décapitée
Mélanges des genres, dysfonctionnements, vols et magouilles
Par ARM
Il faudra que Mme Soifiat Youssouf Bacar, épouse Abdou Djabir, dise aux Mohéliens si elle est satisfaite de la gouvernance de son petit protégé, Mohamed Saïd Fazul, ci-devant Gouverneur de l’île autonome de Mohéli, resté volontairement à l’état de demi-sel et de petite bière. Parce que Mme Soifiat Youssouf Bacar, qui a toujours très mal vécu les injustices faites à son île de Mohéli, n’a jamais eu de cesse de prendre pour traîtres tous ceux qui maltraitent Mohéli et les Comores. L’autre jour, et c’était le 27 avril 2013, elle tempêtait, quand elle fit la rencontre de son vieux camarade de classe, qu’elle n’avait pas vu depuis juillet 1985: «Tu as vu les bêtises d’Ikililou Dhoinine? Il accède au pouvoir, et la première chose qu’il fait, c’est de tourner ostensiblement le dos à tous ses anciens camarades de classe qui, aujourd’hui, auraient pu l’aider à sortir de sa mascarade actuelle. Il nous méprise, et pourtant certains parmi nous font partie de la crème intellectuelle et professionnelle des Comores. Il est parti chercher des gens qu’il ne connaît même pas, des gens qui ne savent rien sur rien et qui vont cracher sur lui le jour où il va quitter Beït-Salam. Il se croit arrivé? Eh bien, on verra comment sa petite comédie prendra fin de façon lamentable et on verra ce qui se passera après son règne». Et c’est ainsi que la Mère de Karida, comme on l’appelle, s’est investie et a investi à fonds perdus à la fois pour faire élire son petit protégé Mohamed Saïd Fazul et pour faire échouer Hadidja Aboubacar, son ancienne camarade de classe, qu’elle déteste. Pourtant, aujourd’hui, la Mère de Karida doit nous dire si elle est satisfaite de la gouvernance en échec de son petit protégé.
Personne ne reprochera à Mohamed Saïd Fazul de plonger son petit tube de Ventoline dans la bouche chaque jour à 11 heures, pour d’évidentes raisons sanitaires, et nous prions Dieu pour qu’Il lui donne santé et longévité parce qu’«on ne se moque pas de la maladie de Mohéli». Mais, pourquoi ne décrète-t-il pas que pendant le sommeil provoqué par son petit tube de Ventoline, soit de 11 à 13 heures, il ne travaille pas, puisqu’il dort à poings fermés et ronfle comme un moteur Diesel du début du XXème siècle, même devant les personnalités étrangères en mission à Mohéli? Soyons sport et reconnaissons à Monsieur le Gouverneur le droit de se décréter deux heures de sieste entre 11 et 13 heures, pour sauver l’honneur de tout un pays. Passons. Maintenant, imaginez, Mesdames et Messieurs, l’horreur dans laquelle sont plongés tous les Mohéliens vivant en France et qui voudraient juste qu’on leur délivre un extrait de naissance pour accomplir certaines formalités administratives à une date bien précise et qui se trouvent pris en otage par les carences et dysfonctionnements de ce qui tient lieu d’administration à Mohéli. Pour tout dire, il n’y a plus d’imprimés sur l’île pour établir un misérable extrait de naissance. Cela fait deux mois que cette situation dure, et Monsieur le Gouverneur n’est même pas au courant puisqu’il dort entre 11 et 13 heures. Gentil. Et si seulement, Sa Hautesse, la Grandissime Procureure Zamzam Ismaïl dite Zamou ne refusait pas de signer les extraits de naissance de ses ennemis, qu’elle abreuve sauvagement d’injures! Au fait, que devient-elle depuis que son protecteur Mohamed Ali Saïd n’est plus Gouverneur?
Quittons Mohéli et rendons-nous à la Grande-Comore, où probablement les choses doivent se passer mieux. Tintin. C’est tintin. L’usurpateur «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani a nommé des individus à des postes ministériels, mais uniquement pour glander et frimer. Ces gens-là ne produisent rien du tout. Ce sont des incapables, tous incompétents, et dont certains sont notoirement corrompus. L’autre jour, on apprend que le Grand Vizir en charge de Dieu, du Prophète, du Paradis, des gènes, de la génétique, de la généalogie et très accessoirement de la Justice et des Affaires administratives exige la production d’une pièce d’identité à toute personne qui veut voyager par voie maritime. Dans les salons de Moroni, Fomboni, Mutsamudu et ailleurs, on a hoché la tête d’un air entendu. Dans les mosquées, on a soupiré avant de lancer un bruyant «Macha Allah!», «Gloire à Dieu!» comme ces Nilotiques qui voient passer devant eux une femme qu’ils savent hors de leur portée. Est-ce vraiment son affaire? Naturellement, non, pardi! C’est l’affaire du ministre des Transports puisqu’il s’agit d’une affaire de transports. Et même si le ministre des Transports arrive en retard en conseil des ministres, sèche ses rendez-vous avec les diplomates et échange des tickets d’essence de l’État contre de l’argent parce qu’il doit aller jouer à son «Mlouka» (Loto), il faut lui faire signer les documents qu’il faut au lieu de se substituer à lui. Sur le plan légal stricto sensu, le bout de chiffon du Grand Vizir en charge même de la pluie, du beau temps et de la météorologie nationale n’a aucune valeur juridique. Pourquoi? Parce qu’il n’a reçu aucune délégation de pouvoir de la part du ministre des Transports et de son délicieux secrétaire d’État. Ils sont tous les deux de Mohéli, et pour l’heure, c’est une chance que des Mohéliens ne soient pas mis à dire qu’il s’agit d’un mépris envers leur île. On respire.
Et pendant qu’il est incapable de payer même ses Gouverneurs, l’usurpateur «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani s’emberlificote dans la petitesse et la médiocrité. Il signe des décrets pour augmenter le salaire et les indemnités de ministres qui ne foutent rien du tout. Il fait licencier par charrettes des Comoriens pour recruter les siens. Il vole les Comoriens en offrant le marché du pèlerinage en Arabie Saoudite (800.000 francs comoriens, soit 1.600 euros par pèlerin) à son ami le Mufti. Maintenant, ces bandits sans foi, ni Loi volent même au nom de Dieu. À ce jour, aucune réalisation n’a été faite par ces gens, qui ont poussé la légèreté jusqu’à décréter des séances publiques de notation des ministres comme aux temps maudits des Mohéliens de Beït-Salam. Moi, ministre, je ne me plierais jamais à une telle mascarade. Le blog principal d’Ahmed Sambi a déjà attribué la note à cette horreur: «Zéro pointé». Pour une fois, il a raison car c’est le gouvernement des zéros. Ce gouvernement a zéro partout.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 17 août 2016.