Le putschisme de Hamada Madi Boléro le 15 avril 2016

Le putschisme de Hamada Madi Boléro le 15 avril 2016

Il a manipulé l’Armée et complètement discrédité la CÉNI

Par ARM

  Tous ceux qui ont vu Hamada Madi Boléro le vendredi 15 avril 2016 disent une seule chose: il jubilait. Il rayonnait d’un bonheur infini. Il ne cherchait même pas à s’en cacher. Il y avait de quoi pour lui. Il venait de réaliser un coup d’État institutionnel dans le pur style d’une «Républiquette» bananière. Rien ne pouvait enlever de son visage sa joie et sa jubilation. Ce vendredi 15 avril 2016, le téléphone à la main, il dictait des ordres très clairs à l’informaticien de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI), un informaticien mort de peur. «Là, il y a combien pour Mohamed Ali Soilihi? Donc, tu enlèves ce chiffre de 456 voix et tu écris à la place 63 voix. Et pour Azali Assoumani, c’est combien dans le même village? Bon, tu enlèves ce 45 voix et tu écris à la place 526 voix». Et, ce fut ainsi qu’il a tripatouillé tous les chiffres des résultats partiels et provisoires, en plus de ce qu’on sait sur le saccage de 23 bureaux de vote (11.258 électeurs et 10% de l’électorat d’Anjouan) par les hommes d’Azali Assoumani à Anjouan, sur le vote des morts et des absents, et sur les «arrangements» des procès-verbaux au profit d’Azali Assoumani (…).

  C’est ainsi qu’il a manipulé une CÉNI qu’il a complètement discréditée jusqu’à en faire une espèce de chose innommable, aujourd’hui vouée à la haine et à la colère des Comoriens, qui ne comprennent toujours pas comment une institution de cette importante est-elle tombée si bas. À l’exception du Grandissime, inégalable et inimitable Docteur Ahmed Mohamed Djaza, Président de la CÉNI, les Commissaires de l’institution tremblaient de peur et de colère comme des feuilles sous un vent d’automne de Scandinavie, et ceux qui tentèrent de faire connaître une opinion opposée à la mascarade honteuse furent intimidés par la seule évocation du nom du chef des Mohéliens de Beït-Salam. Voire… C’est ce qu’on appelle un cadavre qui tue les vivants.

  Plus grave et plus honteux encore, il a caporalisé l’Armée nationale de Développement (AND) et l’a manipulée avec une insouciance totale, une insouciance qui n’a pas tenu compte des troubles et même de la guerre civile qui pourraient naître d’une proclamation précipitée des résultats partiels et provisoires. Il n’a pas pensé à ces cartons de procès-verbaux qui n’ont été acheminés d’Anjouan vers la Cour constitutionnelle, à Moroni, que le mercredi 27 avril 2016 et qui n’avaient pas été comptabilisés par la CÉNI. Il n’avait pas pensé à la détérioration de l’image de l’AND quand il manipula l’institution militaire en lui disant que tout était prêt pour la proclamation des résultats définitifs mais que la CÉNI ne voulait pas faire son travail. Il n’a donc pas pensé à l’image déplorable qu’il allait donner au Colonel Youssoufa Idjihadi, chef d’État-major de l’Armée, qu’il a dépêché auprès de la CÉNI sans lui dire la vérité vraie.

  En fait, il a manipulé tout le monde, et a plongé le pays dans un climat lourd, avant de se précipiter à l’étranger pour se cacher alors qu’il n’a laissé derrière lui que des ruines fumantes dans lesquelles on retrouve même son parti politique, la CRC, plus que jamais divisée sur la manière déplorable dont les choses ont été faites par lui. Aujourd’hui, ses détracteurs, adversaires et ennemis ricanent et prétendent qu’il est devenu persona non grata à Beït-Salam, où le Président de la République lui aurait dit de ne pas s’approcher de lui et de se contenter de l’appeler au téléphone.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 29 avril 2016.